Le docteur Sergio Alfieri, qui fut l’un des médecins du pape François jusqu’à sa mort, s'est confié dans la presse italienne sur les circonstances de la mort du Pape lundi 21 avril au petit matin. PAPE LÉON XIV
Inscrivez-vous gratuitement à notre newsletter quotidienne.
Je m'inscris
Dans la presse italienne, le docteur Sergio Alfieri, qui fut l’un des médecins du pape François jusqu’à sa mort, se confie sur les circonstances du décès du pontife argentin survenu lundi à 7h34. Il explique qu’il n’aurait pas été pertinent d’hospitaliser le Pape en urgence : "Nous risquions de le faire mourir dans le transport". "Le Saint-Père va très mal. Nous devons retourner au Gemelli". Lundi, à 5h30 du matin, c’est par un coup de téléphone du Vatican que le docteur Sergio Alfieri a été réveillé. Au bout du fil se trouvait Massimiliano Strappeti, l’infirmier personnel du pontife argentin, qui l’a veillé jusqu’au bout.
Quelques minutes auparavant, rapporte La Repubblica, le Pape s’était réveillé pour un verre d’eau. "Il s'est retourné sur le côté et l'infirmière a remarqué que quelque chose n'allait pas", explique Sergio Alfieri. Arrivé une vingtaine de minutes plus tard à la résidence Sainte-Marthe du Vatican, le professeur a découvert un pape François avec "les yeux ouverts". "J’ai constaté qu’il n’avait pas de problème respiratoire", confie au Corriere dalle Sera celui qui a coordonné l’équipe médicale qui a entouré le Pape à la polyclinique Gemelli, en février et mars.
"J’ai essayé de l’appeler mais il ne m’a pas répondu ; il ne répondait pas aux stimuli, même pas à ceux qui étaient douloureux", détaille le médecin italien. Le Pape venait de tomber dans le coma. "Il n’y avait plus rien à faire", assure Alfieri. À La Repubblica, il précise : "Son pouls ralentissait et sa respiration devenait de plus en plus superficielle. Il est mort sans souffrir, et chez lui". La question d’emmener le Pape à l’hôpital avait été évacuée. D’une part, raconte le médecin, "nous risquions de le faire mourir dans le transport". D’autre part, le Pape avait fait savoir qu’il souhaitait "mourir à la maison". De même, François avait demandé de ne pas être intubé.
Après son décès, parmi les personnes qui sont arrivées dans l’appartement de François, le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, ‘numéro 2’ du Saint-Siège, a proposé de réciter un chapelet autour du défunt pape.
Le besoin d’accomplir des choses avant de mourir
Aux quotidiens italiens, le médecin du pape rapporte que François se sentait encore "très bien" le samedi. "J’ai recommencé à travailler, je vais bien", lui avait confié le Pape à la veille du dimanche de Pâques. Sergio Alfieri avait prescrit deux mois de convalescence au pontife après son retour au Vatican, le 23 mars. Mais François avait repris certaines de ses activités. "Lui est le Pape. Retourner au travail faisait partie de la thérapie. Il ne s’est jamais exposé aux dangers », assure le médecin, avant d’ajouter dans le Corriere : "Aujourd’hui, j’ai la sensation nette que lui avait senti le besoin de faire une série de choses avant de mourir."
Quelques jours avant sa mort, le pape s’était notamment rendu à Sainte-Marie-Majeure pour y prier. Il avait aussi fait quelques sorties impromptues à la basilique Saint-Pierre. Le jeudi 17 avril, quatre jours avant son décès, il était allé dans la prison romaine de Regina Coeli pour rencontrer 70 détenus. À La Repubblica, Sergio Alfieri confie que dans son dernier échange avec le pape, François lui avait dit sa peine "de ne pas avoir lavé les pieds des détenus : cette fois, je n’y suis pas arrivé".