PAPE LÉON XIV
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Elle a revêtu une importance capitale aux yeux du pape François et il n’a jamais manqué une occasion de le rappeler. La miséricorde. Parti rejoindre le Père le lundi de Pâques, ou lundi de l’ange, François est enterré la veille du dimanche de la Divine miséricorde. Un clin Dieu savoureux pour qui aime en voir. Dès son accession au trône de Saint-Pierre, le pape François a fait de la miséricorde un mot-clé de son pontificat, se mettant dans les pas de Jean Paul II, grand admirateur de la mystique sainte Faustine Kowalska, qui avait reçu ce message du Christ : "L’humanité ne trouvera pas la paix tant qu’elle ne se tournera pas vers la source de ma miséricorde".
Pour témoigner de cette miséricorde qu’il voit comme la caractéristique de Dieu, il s’est tourné vers des personnes parfois marginalisées dans la pastorale de l’Église, comme les personnes homosexuelles, ou divorcées-remariées. Il a voulu ainsi ouvrir des portes dans leur direction, quitte à provoquer parfois des polémiques parmi les catholiques. Dieu, au contraire des hommes "ne se fatigue jamais de nous pardonner, jamais". À peine élu, le pape argentin donne la couleur de son pontificat lors de son premier Angélus. En gardant sa devise qui fait référence au regard miséricordieux du Christ – “miserando atque eligendo” – "Choisi parce que pardonné", il laisse entendre qu’il compte bien remettre au centre ce terme, partant en guerre contre la "rigidité".
"Passer de la misère à la miséricorde"
Très vite, il appelle de ses vœux les chrétiens à user du sacrement de confession, qui permet selon ses mots de "passer de la misère à la miséricorde". Et pour montrer l’exemple, dès 2014, en présidant une veillée pénitentielle dans la basilique Saint-Pierre, il s’agenouille en direct dans un confessionnal – moment historique d’un pontife en train de se confesser devant les caméras du monde entier.
Créant la surprise, François décrète pour 2016 une année consacrée à la miséricorde sous la forme d’un jubilé – un événement de l’Église catholique qui a lieu traditionnellement tous les 25 ans et peut prendre aussi des formes extraordinaires. Parmi les milliers de pèlerins du monde qui affluent dans la Ville Éternelle à cette occasion, quelque 3.500 personnes pauvres accompagnées par l’organisation française Fratello remplissent la salle Paul VI. Dans un discours largement improvisé, François leur demande pardon "au nom des chrétiens qui détournent la tête quand ils voient un pauvre".

Mais les personnes de la rue ne seront pas les seules "périphéries" à qui le Pape veut témoigner de l’amour de Dieu. À l’occasion de ce jubilé, François permet à tous les prêtres d’absoudre le péché d’avortement, alors qu’auparavant ils devaient en référer à l’évêque. Durant cette année, il donnera enfin la possibilité aux fidèles de la Fraternité Saint Pie X de recevoir "validement et licitement" le sacrement de confession de la part de ses prêtres.
Dans l’esprit de ce jubilé, les années suivantes seront jalonnées de "Vendredis de la miséricorde", des après-midis où l’évêque de Rome se rend auprès de populations diverses et variées, comme des prêtres ayant renoncé au sacerdoce, des prostituées ou encore des enfants malades. Le principe de ces événements, dans le prolongement du dimanche de la miséricorde divine institué en 2025 par Jean Paul II, est simple : faire au moins d’un vendredi par mois, le jour marqué par un acte concret de miséricorde. Alors que le pape François a achevé son parcours terrestre l’écho de ses mots, lui, retentit encore dans les cœurs attentifs : "La miséricorde est cette action concrète de l’amour qui, en pardonnant, transforme et change la vie." Une vie en abondance.