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Pourquoi pleurer la mort du Pape ?

Devotees attend a Rosary in homage to Pope Francis following his death in Saint Peter's Square, the Vatican, on April 21, 2025
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Jean-Étienne Rime - publié le 22/04/25
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La mort d’un père est toujours une tristesse, même pour les enfants qui furent parfois en désaccord avec lui. Notre chroniqueur Jean-Etienne Rime explique pourquoi le pape, avec ses qualités et ses défauts, reste toujours le père de l’Église.

"Depuis saint Pierre, remarque cet adolescent, les papes se sont succédé et, quels que soient leurs styles, leur sainteté ou leurs turpitudes, l’Église demeure. Nous croyons en cette Église, sainte, catholique et apostolique. Alors, pourquoi se désoler alors que l’on acclamera le successeur du pape François dans quelques semaines, qui donnera un style nouveau, un élan nouveau ?” Bonne réflexion, ce n’est pas faux ! Aux pleurs d’aujourd’hui succéderont les bravos et les acclamazioni à l’avènement du futur évêque de Rome. Il faut pourtant donner toute son importance à cette période de deuil international, quelle que soit l’opinion que l’on a pu avoir du pape François, et partager la tristesse de la disparition d’un père.

Penseur et inspirateur

Père, il le fut pour beaucoup, chrétiens ou non, hommes de bien et humanistes. Il a représenté une main tendue vers l’autre, l’habitant des périphéries, le migrant, l’incompris. Il a œuvré pour instaurer une vision plus sobre de notre économie et une considération de la nature intimement liée au respect de l’homme. Quand notre père biologique meurt, nous éprouvons une profonde tristesse, n’ayant qu’un seul père. Celui de notre Église est pleuré, comme ce fut le cas dans l’histoire récente : nous avons vécu une émotion mondiale lors de la disparition de celui qui est désormais connu sous le nom de saint Jean Paul II, une réelle affliction aussi quand Benoît XVI, ce roc timide mais si riche d’enseignements, nous a quitté quelques années après avoir renoncé à sa charge.

Pourquoi pleurer la mort du Pape ? Parce que le monde entier reconnaît, chacun à sa façon, le chef de l’Église et son charisme, mais aussi parce que la mort de chaque homme est une tristesse pour ceux qui l’ont aimé.

François, père penseur et inspirateur, il le fut pour beaucoup et en particulier pour les non-croyants, et pour les défenseurs de valeurs qui comptaient beaucoup pour eux : protection de l’environnement, accueil des migrants, compréhension des autres religions, prise en compte des questions familiales difficiles aussi comme le divorce et les remariages ou considération des personnes homosexuelles. Ce ne fut pas compris par tous, rejeté parfois mais toujours respecté. Il faut constater que dans toutes les églises, et encore ce Vendredi saint dernier, nous avons tous prié pour le Pape, sans la moindre réserve, y compris dans les milieux dits traditionnels, parce qu’il était le successeur de saint Pierre, le souverain pontife, la clé de voûte de l’indispensable unité de l’Église.

Les enfants et leur père ne sont pas toujours d’accord 

Père, François ne le fut pas compris de tous et nous avons eu l’impression, nous, Français et Européens, de ne pas beaucoup compter parmi les priorités papales, mais nous avons continué à prier. Il a bousculé la Tradition, parfois avec violence et sans explication. Il a remis en cause ce que Benoît XVI avait construit pour créer une synthèse entre Vatican II et une certaine forme de continuité historique. Comme dans une famille, les enfants et leur père ne sont pas toujours d’accord ; des tensions, des confrontations, des difficultés parfois émaillent les relations. Si on prend ses distances, quoiqu’il arrive, le père est toujours reconnu comme tel et il faut rendre cet hommage à tous ceux qui ont été critiqués ou déstabilisés par le pape François, qui sont restés fidèles dans l’Église et sans la moindre ambiguïté. L’Esprit saint leur a donné la force de dépasser les tensions pour continuer à croire plus ardemment encore à la Sainte Église du Christ.

Pourquoi pleurer la mort du Pape ? Parce que le monde entier reconnaît, chacun à sa façon, le chef de l’Église et son charisme, mais aussi parce que la mort de chaque homme est une tristesse pour ceux qui l’ont aimé. La mort d’un père touche profondément le cœur des familles. Cela n’empêche pas de vivre dans l’espérance d’un nouveau pape qui sera un guide dans notre siècle mondialisé et instable pour les catholiques, les chrétiens et tous les peuples de la terre. Il nous faut désormais prier l’Esprit saint pour qu’il installe sur la chaire de saint Pierre le pape d’une humanité souffrante et charitable, d’un monde espérant et priant.

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