PAPE LÉON XIV
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Le pape François a posé une première fois le pied sur le territoire français le 24 novembre 2014, à Strasbourg, mais il ne s’agissait pas stricto sensu d’une visite en France. Son très court déplacement a été spécifiquement dédié à deux institutions européennes, le Parlement européen et le Conseil de l’Europe, et le Pape n’a donc pas assumé de visite pastorale dans ce diocèse concordataire arpenté par Jean-Paul II en 1988, et qui sera visité par le cardinal Parolin en 2021.
Les quelques instants du passage du pontife argentin sur le sol français furent toutefois marqués par l’accueil à sa descente d’avion par l’alors ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, qui lui a demandé de publier son encyclique sur le "soin de la maison commune", Laudato si’, avant la COP21 organisée en France en décembre 2015. Fait inédit dans l’histoire de la papauté, le calendrier de publication d’une encyclique fut ainsi accéléré en appui à une réunion internationale.
Mais le pape n’a par la suite pas honoré sa promesse de revenir en France pour une visite pastorale, initialement envisagée pour 2015 ou 2016. Les invitations lancées par les présidents Hollande et Macron n’eurent pas de suite, jusqu’aux Rencontres méditerranéennes organisées à Marseille en septembre 2023. Le Pape se laissera convaincre par le cardinal Jean-Marc Aveline de participer à cette rencontre dédiée à la protection des migrants.
Plus d’une décennie d’attente
Après avoir longuement insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une visite spécifiquement à Marseille et non pas en France, le pape François a finalement accepté de consacrer plus de temps et de relief à cette visite. Accueilli par la Première ministre Élisabeth Borne à sa descente d’avion le 22 septembre, le pape s’est entretenu le lendemain avec le président Emmanuel Macron, qui a assisté à la messe célébrée par le pape François au Stade Vélodrome. Son "bonjour Marseille, bonjour la France" lancé au début de la messe, sous les applaudissements des plus de 50.000 fidèles présents, a permis de lever l’ambiguïté : le pape s’est finalement bien rendu en France.
En 2024, la rumeur d’une présence papale pour la reconsécration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, les 7 et 8 décembre, se répand à la fin de l’été… puis se dégonfle, lorsque le pape François déclare fermement, dans l’avion de retour de sa tournée en Asie et Océanie, qu’il n’ira pas à Paris. La convocation d’un consistoire aux mêmes dates provoque la perplexité et une certaine frustration à Paris. Mais le 15 décembre, le pape François se rend tout de même en France, pour une visite pastorale à Ajaccio dans le cadre d’un congrès sur la religiosité populaire.
Venu en appui aux efforts du cardinal François Bustillo qui a notamment remis les confréries au centre de la vie des paroisses et dont le dynamisme est reconnu de toute part, le pape François y reçoit un accueil chaleureux de la part de la population. Bien reçu par les dirigeants autonomistes de l’île de Beauté, il rencontre aussi le président Emmanuel Macron avant son départ de l’aéroport. Compte tenu de ce voyage, paradoxalement, la France devient, hors Italie, le pays le plus visité par le pape François (trois fois), bien qu’aucune de ses visites à Strasbourg, Marseille et Ajaccio n’ait eu un caractère formel de visite d’État.