PAPE LÉON XIV
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Comme l’écho joyeux qui descend de nos montagnes, comme le murmure mélodieux qui file sur les crêtes des vagues, les notes de l’alléluia baignent désormais toute la création. Il est un cri et il est un silence, il est une promesse et il est une reconnaissance : « Louez le Seigneur ! » Il a ponctué en cette nuit les centaines de milliers de baptêmes où des hommes et des femmes de toutes conditions, cultures, langues et sensibilités, ont été plongés. Mais il a habité aussi la prière à peine articulée du vieillard isolé, du malade sur son grabat, du prisonnier qui fixe l’horizon strié par les barreaux. Il éclate, solennel, porté par les grandes orgues. Il fait vibrer la chair, entraînée par les rythmes des guitares et des « Ressuscito ! ». Il fige le temps de celui qui est seul, abandonné, à la rue et qui reçoit, mendiant, de nos églises comme des miettes d’une joie qui, pourtant, parviennent à toucher son cœur.
Le chant des anges
L’Alléluia de Pâques est le plus attendu. Il est la réponse de l’univers entier à la Passion du Christ. À cet appel aussi, qu’Il nous lance, de communier ensemble. « Louez le Seigneur » : cette invitation, nous nous la lançons les uns aux autres à chaque fois que nous nous préparons à proclamer l’Évangile, messe après messe. Avant même de savoir de quoi le texte retourne, nous nous mettons dans cette disposition de cœur à croire fermement que ces mots, ces paroles sont, pour ceux qui leur prêtent l’oreille, porteuses de vie.
Il n’est pas anodin que ce soit souvent le premier mot chrétien qu’un petit enfant retienne et chante à tue-tête. Premier mot chrétien, car d’abord hébreu : il est porteur de la joyeuse espérance d’un Dieu qui ne trompe pas. C’est tellement touchant d’entendre au milieu des voix d’adultes parfois un peu fatiguées, s’élever avec la force de toutes les enthousiasme le frêle chant d’un petit qui crie presque « Alléluia, allélu- alléluia ! ». Il rejoint, ce chant, celui des anges dans les cieux et de tous ceux qui goûtent l’immense bonheur de l’Amour communiant.
L’émerveillement devant l’œuvre du Seigneur
En ce temps qui nous mène du matin pascal jusqu’au jour de Pentecôte, temps où l’annonce des saintes femmes, apôtres des apôtres, suscitera chez eux le courage d’annoncer le Christ ressuscité, nous voici invités à chanter l’émerveillement de ce que le Seigneur fait pour nous. Laisser cet émerveillement déborder nos sens et nos pauvres mots. Le rassembler dans ces quelques lettres qui ne s’articulent qu’à peine et les laisser venir jusqu’à nos lèvres et habiter nos souffles, comme une respiration reconnaissante qui porte en elle la présence du Sauveur.
« Alléluia ! Louez Dieu dans son temple saint, louez-le au ciel de sa puissance ;
louez-le pour ses actions éclatantes, louez-le selon sa grandeur !
Louez-le en sonnant du cor, louez-le sur la harpe et la cithare ;
louez-le par les cordes et les flûtes, louez-le par la danse et le tambour !
Louez-le par les cymbales sonores, louez-le par les cymbales triomphantes !
Et que tout être vivant chante louange au Seigneur ! Alléluia ! » (Psaume 150)
