La messe de Pâques, qui commémore la résurrection de Jésus pour les chrétiens, a été célébrée au Vatican en l’absence du pape François, actuellement au repos après son hospitalisation pour une grave infection respiratoire. « Avec grande émotion, je lis l’homélie que le pape a préparée pour ce jour lumineux », a déclaré le cardinal Comastri, ancien archiprêtre de la basilique Saint-Pierre et vicaire général pour la Cité du Vatican, depuis le parvis couvert de gerbes de fleurs néerlandaises. Dans cette méditation lue par son délégué, le pape a commenté l’Évangile du jour, où Marie-Madeleine, Pierre et Jean « courent » pour constater que Jésus est ressuscité. Pour le chef de l’Église catholique, telle est l’annonce de Pâques : il faut chercher Jésus « partout sauf dans [le] tombeau ».
Les chrétiens, a insisté François, ne peuvent pas rester « immobiles », et encore moins s’enfermer dans « les illusions de ce monde » ou la tristesse. Ils doivent « courir, pleins de joie », afin de chercher Jésus « dans le quotidien ». La foi « est tout sauf un arrangement statique ou une installation paisible dans une quelconque assurance religieuse », a-t-il martelé. Jésus n’est pas « un héros du passé » ou « une statue placée dans la salle d’un musée », a encore assuré le pontife argentin. « Il est présent partout, Il demeure parmi nous, Il se cache et se révèle aujourd’hui encore dans les sœurs et les frères que nous rencontrons sur notre chemin, dans les situations les plus anonymes et les plus imprévisibles de notre vie », a-t-il poursuivi.
"Dans le Christ, nous avons tout"
Le pape François a alors cité un « grand théologien » français, le cardinal jésuite Henri de Lubac (1896–1991) : « Il nous suffira de comprendre ceci : le christianisme, c’est le Christ. Non, il n’y a rien d’autre que cela. Dans le Christ, nous avons tout ». Souhaitant aux fidèles « des yeux capables de ‘voir au-delà’ », le pape a affirmé que Jésus partage « les larmes de ceux qui souffrent » et multiplie « la beauté de la vie dans les petits gestes d’amour de chacun de nous ». Pour le pape, la « plus grande espérance » de l’existence humaine « pauvre, fragile et blessée » est que le Christ « vaincra les ténèbres du monde ». Il a exhorté à lui confier « l’avenir de nos vies et le destin de l’humanité ». À rebours de « la triste poussière de l’habitude, de la lassitude et du désenchantement », le pontife a proclamé que « tout est nouveau, […] et rien n’est répété, rien n’est vieux ».
"Merci, pape François, [...] et bonne Pâques", a souhaité le cardinal Comastri en concluant la lecture de l'homélie. La messe devrait être suivie par la bénédiction Urbi et orbi traditionnellement présidée par le pape. Pour l’heure, aucune information n’a été donnée sur les modalités du déroulement. La loggia sur la façade de la basilique Saint-Pierre a été drapée de rouge comme chaque année, laissant supposer que la bénédiction pourrait avoir lieu sur ce balcon.