Vous savez où est le tombeau de Confucius ? À Jining, en Chine. Vous savez où est le tombeau de Bouddha ? À Kushinagar, en Inde. Vous savez où est le tombeau de Mahomet ? À Médine, en Arabie. Vous savez où est le tombeau de Zoroastre ? À Balk, en Afghanistan. Vous savez où est le tombeau de Nanak Dev (fondateur du sikhisme) ? À Kartarpur, au Pakistan. Chacun d’eux a fondé sa religion et leurs tombes sont intactes aux quatre coins du monde. Mais parmi tous les fondateurs de religion, il y a un tombeau absolument unique. Il y a un tombeau qui est ouvert. Il y a un tombeau qui est vide. Le tombeau de Jésus-Christ. Celui où sont entrés Pierre et Jean et dans lequel ils n’ont rien trouvé d'autre que des linges pliés. « Il vit et il crut » (Jn 20, 8).
Ce tombeau vide est comme un signe
Qu’est-ce que Pierre voit ? Et qu’est-ce qu’il croit ? Il ne voit rien et il croit tout. Il ne voit rien, rien de ce qu’on devrait trouver dans un tombeau : le corps du défunt. Confucius, Mahomet ou Lao Tseu (ou ce qu’il reste d’eux) sont encore dans leurs tombeaux. Mais là, à Jérusalem, le tombeau du Christ est vide, il est vide parce qu’à la différence de tous les autres fondateurs de religions, de tous ces maîtres de sagesse, de tous ces hommes qui n’étaient que des hommes et qui sont morts comme tous les hommes, Jésus-Christ est Dieu, vraiment Dieu et vraiment homme, et il est vraiment mort et vraiment ressuscité.
Jean entre, il ne voit rien et il ne comprend rien. Parce que personne n’était jamais ressuscité. Le mot même ne voulait rien dire avant Jésus. D’ailleurs, quand Jésus annonçait sa résurrection à ses disciples pendant les trois dernières années de sa vie, ils ne comprenaient pas de quoi ils voulaient parler. Mais là ce matin, ce tombeau vide est comme un signe, un signe qui vient percuter son intelligence et sa mémoire : « Il vit et il crut. »
Tout ce qu’il avait dit est vrai
Cette absence, c’est la preuve de sa résurrection, celle qu’il avait annoncée. Et alors s’il n’est pas là, c’est qu’il est ressuscité comme il nous l’avait dit et s’il est ressuscité, c’est alors que tout ce qu’il avait dit est vrai ! Car s’il est ressuscité, c’est qu’il n’est pas seulement un homme, pas seulement un sage, pas seulement un rabbi, pas seulement un guérisseur, pas seulement un fondateur de religion comme les autres, s’il est ressuscité, s’il est vivant, s’il a vaincu la mort, c’est qu’il est Dieu ! Et s’il est Dieu, alors je peux le croire, je peux croire tout ce qu’il a dit : « Il vit et il crut. »
Il ne voit rien et il croit tout. Je peux croire qu’il est vraiment le fils de Dieu et que par le baptême, Dieu a fait de moi son enfant. Je peux croire qu’il est « le chemin, la vérité et la vie » et qu’en le suivant je ne me perdrai jamais, alors je veux te suivre, Seigneur Jésus. Je peux croire qu’il est avec moi tous les jours de ma vie, alors je veux demeurer avec toi, Seigneur Jésus. Je peux croire qu’il m’aime d’un amour infini et qu’à mon tour, je peux aimer tous mes frères, même ceux qui ne m’aiment pas, avec toi, je veux aimer, Seigneur Jésus. Je peux croire qu’il pardonne les péchés, tous les péchés, qu’il n’est aucune offense, aucun mal dont il ne soit vainqueur, avec toi, je veux être pardonné et pardonner à mon tour, Seigneur Jésus.
Le croire et le vivre
Je peux croire qu’il donne sa vie par amour pour moi et qu’il m’apprend à donner ma vie par amour pour mes frères, alors avec toi, je veux me donner. Je peux croire qu’il est mon « maître et Seigneur » et celui qui se met aux pieds de ses disciples pour les servir et leur apprendre à servir, alors avec toi, je veux servir. Je peux croire qu’il a fondé son Église sur la foi de Pierre, alors je veux vivre dans ton Église, Seigneur Jésus. Je peux croire qu’il a livré son corps pour nous et que nous le recevons à chaque messe, chaque fois que nous faisons cela en mémoire de Lui, alors je veux te recevoir, Seigneur Jésus.
Je peux le croire, mais surtout, je peux le vivre, car le Christ n’est pas seulement ressuscité : par le baptême, il m’a pris avec lui, il m’a ressuscité, il m’a donné la vie, sa vie. Depuis le jour de mon baptême, « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. » Et si je ne parviens pas à aimer, Jésus vient aimer en moi. Si je n’arrive pas à servir, Jésus vient servir en moi. Si je ne parviens pas à pardonner, Jésus vient pardonner en moi. Si je ne parviens pas à donner, Jésus vient donner en moi. Car pour nous, aujourd’hui, « vivre, c’est le Christ » (Ph 1, 21).