Carême 2025
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Un temps que les moins de deux cents ans ne peuvent pas connaître… C’est en 1811 que s'est tenu, à Paris, le dernier concile français, en pleine lutte entre Napoléon et le pape Pie VII. Il était alors national. Pourquoi donc en parler en avril 2025 ? Parce qu’une annonce singulière a été faite ce vendredi 11 avril : "Nous, évêques de la Province ecclésiastique de Paris, après avoir déjà consulté les conseils presbytéraux, décidons d’ouvrir un Concile provincial selon les règles de l’Église." Événement rare, qui se tiendra entre la Pentecôte 2026 et l’été 2027.
Originalité, ce concile aura pour thème : "Catéchumènes et néophytes, de nouvelles perspectives pour la vie de notre Église dans nos diocèses". Il faut dire que 2.856 adultes seront baptisés dans les diocèses franciliens (et le Diocèse aux Armées françaises, associé à la province de Paris) durant la nuit de Pâques, un fait qui "retient l’attention" des huit évêques, de l’archevêque de Paris et de trois auxiliaires (deux à Paris et l’autre à Meaux).
Annoncer le Christ et accueillir les néophytes
Faisant part de leur "joie" et de leur "enthousiasme", ils expliquent que "la situation de ces milliers de nouveaux chrétiens […] crée des devoirs" et se demandent, ainsi qu’à leurs fidèles : "Que devons-nous faire et faire de mieux en mieux pour qu’ils trouvent au milieu de nous de quoi grandir encore dans la foi ?" Il s’agit en effet pour les communautés d’intégrer ces "nouvelles pousses" ou néophytes, et de se laisser interroger et déplacer par elle.
Le tout est pensé dans la suite du Synode sur la synodalité. S’il a semblé s’achever en octobre dernier à Rome, avec une deuxième session un peu essoufflée, le pape François, en le concluant et en approuvant en même temps le texte final, voulait que l’"esprit synodal" fût la manière de vivre de toute l’Église. Et, pour s’assurer de cela, encore hospitalisé, il a fait annoncer le 15 mars dernier une "Assemblée ecclésiale" pour 2028 et la poursuite des échanges entre diocèses, pays, continents et Église universelle. Le cardinal Grech, secrétaire du Secrétariat pour le synode, porte-parole du pape sur cette question, parlant de "processus de réception".
Pas encore de précisions sur le déroulement
Les évêques d’Île-de-France estiment que "la fécondité de ce synode s’observera dans la capacité de l’Église tout entière de développer un esprit synodal partout sur la terre", esprit synodal qui est "d’abord et surtout un esprit curieux de la vie de ce monde auquel il faut annoncer l’Évangile ; un esprit qui sait solliciter l’avis du plus grand nombre pour entraîner le peuple de Dieu sur les chemins de la joie de l’Évangile et de son annonce".
Un concile, donc, tourné vers l’annonce et l’accueil des néophytes. Mais en quoi consistera-t-il ? Pour le moment, les aspects concrets ne sont pas connus, mais le droit canonique précise que c’est le Métropolitain qui choisit le lieu de célébration et la manière de faire, après consultation de ses suffragants. Quant à ceux qui y participeront, tous les fidèles peuvent être en théorie invités, avec voix consultative. Mgr Ulrich, en qualité d’archevêque de Paris, est donc le principal protagoniste et initiateur de ce projet. Celui qui aura d’ailleurs 75 ans en septembre 2026, âge canonique de démission pour les évêques, n’en est pas à son coup d’essai. En 2012, déjà, il avait convoqué un concile provincial à Lille.
