CONCLAVE - MORT DU PAPE FRANÇOIS
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"Les morts qui sont déjà morts, je les déclare plus heureux que les vivants encore en vie" (Qo 4, 2). Aujourd’hui sur notre chemin de bonheur, nous rencontrons une autre antithèse cruciale entre vie et mort, bonheur et malheur. Déjà le livre du Deutéronome se terminait par cette supplication du Seigneur : "Vois, Je te propose aujourd’hui deux chemins, celui de la vie et du bonheur ou celui de la mort et du malheur" (Dt 30, 15). Cela fait une différence essentielle entre les vivants et les morts, ceux de la mort définitive. Mais les morts qui sont déjà heureux sont ceux de la première mort, le passage vers le Père et en attente de la résurrection finale. Il s’agit de nos défunts bien-aimés. Et pour eux, "parce qu’il plaisait au Seigneur, celui-ci, sans attendre, l’a retiré d’un monde mauvais. Les gens voient cela sans comprendre ; il ne leur vient pas à l’esprit que Dieu accorde à ses élus grâce et miséricorde, et qu’il intervient pour ceux qui lui sont fidèles" (Sg 4, 14-15). Ils sont bien plus heureux que nous, étant à la porte du ciel, déjà contemplant la gloire céleste, même s’ils n’en jouissent pas encore parfaitement en purgatoire.
Cela interroge notre idée de la mort, qui pour les païens est terrible et source de tourments. C’est nous qui souffrons de la séparation et nous prions pour eux, alors qu’ils sont plus autorisés à prier pour nous se sachant déjà plus heureux que nous ! "[Le juste] proclame heureux le sort final des justes et se vante d’avoir Dieu pour père" (Sg 2, 16). Ils jouissent déjà de la paternité divine et du bien suprême : voir Dieu. Où sont nos morts ? Là où ils sont, ils sont heureux, dit l’Ecriture. Le purgatoire est une antichambre, où la seule souffrance est de ne pas voir entièrement, ce qui est un grand tourment, paraît-il. Mais ils voient Dieu, objet final de l’espérance et du bonheur. Les cœurs purs le voient parfaitement (sixième béatitude), d’où la purification qui doit travailler encore nos défunts. Nous les appelons "morts" et ils sourient de nous entendre les appeler "morts" parce que les morts sont plus vivants que nous ! Donc, soyons heureux qu’ils soient heureux là où ils sont ! Reste la souffrance de mal mourir ici-bas, qui ne justifie aucunement l’euthanasie, le suicide ou la mort dans l’abandon. Les soins palliatifs veulent apporter la lumière de la vie qui nous attend de l’autre côté.

