Campagne de Carême 2025
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"Les devoirs, chez nous, c’est l’enfer, confie Natacha, la quarantaine, mère de trois enfants, les enfants s’énervent quand je ne suis pas disponible et lorsque je le suis, je n’ai pas le temps de faire une remarque que ma fille est déjà montée dans les tours, m’accusant de ne rien comprendre ou de trop en demander." Une tannée aussi pour Augustin, père de quatre enfants, du primaire au collège, qui a du mal à cacher son agacement lorsque les leçons ne sont pas apprises correctement. "Ce qui m’énerve, ce n’est pas le fait que mon fils ne comprenne pas, c’est qu’il ne se donne pas les moyens d’y arriver, en n’apprenant pas ses définitions de maths ou ses verbes d’anglais par exemple, je ne peux pas les apprendre à sa place !", souligne-t-il. Chez Claire, mère de quatre garçons, tout ce qui tourne autour du travail scolaire est presque tabou. "Dès que je leur demande s’ils ont fait leur travail, ou s’ils ont révisé pour leur évaluation du lendemain, il y a de l’électricité dans l’air, c’est un sujet qui tend tout le monde donc j’ai décidé de ne plus poser de questions tellement cela pourrit nos relations", décrit la mère de famille. "Il est toujours plus facile de s'irriter que de patienter, de menacer un enfant, que de le persuader !", disait saint Jean Bosco, grand éducateur. Alors voici quelques astuces pour patienter dans un esprit de service et de charité.
1La technique du foulard : poser un cadre
Pour Bruno Riche, professeur de mathématiques et fondateur de la Bicyclette des parents, une initiative visant à soutenir les parents dans la scolarité de leur enfant, accompagner son enfant, ce n’est pas tant expliquer la leçon ou corriger des exercices que de fournir un cadre qui incite au travail et mette l’enfant en confiance. Il donne une astuce lorsque les relations familiales, comme chez Claire, sont tendues à cause du travail scolaire : la technique du foulard. "On arrive parfois à des situations extrêmement tendues lorsque la communication entre parents et enfants ne tourne qu’autour de l’école, des notes ou des devoirs à faire. Dans ce cas-là, pourquoi ne pas s’interdire de parler de l’école à certains moments, et à d’autres, se l’autoriser, en signifiant par un geste, un foulard autour du bras par exemple, que l’on va aborder le sujet ?" Une manière de limiter, dans le temps, les sujets qui fâchent et de préserver les relations familiales. "Les relations deviennent beaucoup plus apaisées, et les enfants, moins sous pression, se sentent davantage responsables et en confiance", assure l’enseignant.
2La stratégie du parapluie : garder son calme
Quand la tension monte, Augustin adopte quant à lui la stratégie du parapluie. C’est très simple. Elle consiste à lever les bras au-dessus de la tête pour former un triangle qui représente un parapluie. « Cela aide à prendre du recul, à porter son attention sur autre chose, à encaisser l’énervement qui commence à se faire sentir », témoigne-t-il. Dans le même temps, vous pouvez aussi prendre lentement de grandes inspirations, maintenir votre souffle une ou deux secondes avant d’expirer. Une manière de diminuer le niveau de stress. De cette manière, en plus de vous calmer, vous montrez aussi à votre enfant qu’il existe des façons saines de gérer l’énervement.
3Le rappel visuel : se remémorer un bon moment
Enfin, une autre astuce consiste à épingler ou afficher dans le champ visuel de la pièce où vous êtes installé pour faire les devoirs une photo ou un souvenir évoquant un bon moment passé avec votre enfant. Ce souvenir libère dans votre cerveau de la dopamine et de l’ocytocine, des hormones de bien-être qui ont le mérite d’apporter calme et sérénité. Certains experts préconisent aussi de poser la main sur ce rappel visuel afin de faire le calme en soi.
4le secret de don Bosco : "tout faire avec amour"
Saint Jean Bosco est le saint idéal vers qui se tourner lorsque vous sentez la moutarde vous monter au nez pendant les devoirs à la maison. Sa méthode d’éducation se résume à sa devise : "Tout faire avec amour". Elle se fonde sur la charité et le service. Deux éléments à avoir en tête lorsqu’on fait réciter des leçons. Dans une lettre à ses confrères, saint Jean Bosco invite les éducateurs à se mettre au service des élèves, à "comme Jésus qui est venu pour obéir, non pour commander" : "C'est ainsi que Jésus se comportait avec ses Apôtres, en supportant leur ignorance, leur rudesse et même leur manque de foi". Jésus nous invite en tant que parents, même passablement énervés, à demeurer doux et humbles de cœur. Saint Jean Bosco poursuit : "Éloignons toute colère, quand nous devons corriger leurs manquements, ou du moins modérons-la pour qu'elle semble tout à fait étouffée. Pas d'agitation dans notre cœur, pas de mépris dans nos regards, pas d'injures sur nos lèvres. Ayons de la compassion pour le présent, de l'espérance pour l'avenir : alors vous serez de vrais pères, et vous accomplirez un véritable amendement."