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"Convertissez-vous et croyez en l’Évangile." Ces paroles prononcées par les prêtres lors de l’imposition des cendres le premier jour du carême, le père Sylvester Okechukwu ne les dira plus jamais. Son corps a été retrouvé au matin du mercredi des Cendres, le 5 mars. Prêtre dans le diocèse de Kafanchan, au centre du Nigeria, il avait été enlevé la veille à son domicile. "Cette perte prématurée et brutale nous a laissés le cœur brisé et dévastés", a réagi le diocèse auprès de l’Aide à l'Église en Détresse (AED). "Le père Sylvester était un serviteur de Dieu dévoué, qui a travaillé de manière désintéressée dans la vigne du Seigneur, diffusant le message de paix, d'amour et d'espoir. Il était toujours disponible et accessible à ses paroissiens." Les raisons de son enlèvement et de son assassinat tout comme l’identité de ses meurtriers sont pour le moment inconnues.

Depuis le début de l’année, cinq prêtres et deux religieuses ont été enlevés au Nigeria. Outre le père Sylvester qui a été tué, et les pères Matthew David Dutsemi et Abraham Saummam toujours portés disparus, les quatre autres ont été libérés vivants. En proie à une forte insécurité et à une explosion de la pauvreté, le pays vacille entre raids djihadistes et peuls, sur fond de tensions communautaires. Sur 222 millions de Nigérians, 103 millions sont chrétiens, parmi lesquels 65% sont protestants et 26% catholiques. Majoritairement agriculteurs et sédentaires, ils sont la cible régulière des bergers peuls qui cherchent à les chasser de leurs terres, ajoutant donc à la dimension religieuse de ces attaques une dimension ethnique.