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L’utilité, un bon critère pour la prière ?

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Valdemar de Vaux - publié le 06/03/25
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Le premier vendredi de mars est aussi la journée mondiale de la prière. Alors que le carême vient de commencer, qui invite à passer plus de temps en prière, il est bon de s’interroger sur l’utilité de la prière. Est-ce un critère pertinent ? La contemplation n’est-elle pas avant tout un acte de foi et un élan d’amour ?

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Chaque année, la journée mondiale de la prière, premier vendredi du mois de mars, tombe à l’orée du carême. Durant lequel, justement, "les yeux fixés sur Jésus-Christ" (antienne de l’invitatoire) chacun est appelé à entrer dans le combat spirituel. Peu de choses sont parvenues jusqu’à aujourd’hui à propos de la vie concrète du Fils de Dieu, mais une activité irrigue tout son ministère terrestre : la prière, du désert des Tentations à la Croix. Mais à quoi cela sert-il de prier ? Jésus ne donne qu’une réponse : "Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent mais la chair est faible." (Mc 14,38)

Ce rappel du Sauveur met la prière du côté de l’esprit et non de la chair. Et, il faut le reconnaître, l’utilité est souvent du côté de la chair, du profit, de la rentabilité retirés de l’usage d’une chose ou de la fréquentation de quelqu’un. Difficile, dans ce cas, d’affirmer que la prière a une quelconque utilité. L’exemple extrême est celui des religieux contemplatifs dont l’existence perturbe les esprits matérialistes. Quand les salariés travaillent 35 heures, les moines en prient autant. Pour un résultat apparemment inexistant : problèmes sociaux, économiques et politiques ou conflits n’ont guère disparu. Mais peut-être tout ceci serait-il moins vrai si tous accordaient davantage de temps à leur cœur, siège du surnaturel en chacun mais aussi de ses fautes.

Une utilité spirituelle

Car se retirer dans sa chambre pour prier le Père dans le secret (cf. Mt 6,8), prendre ce temps inutile parce qu’immédiatement improductif, c’est se souvenir qu’un Autre habite en ce monde et appelle tous les hommes. Gratuitement. Voilà qui peut susciter une action de grâce, gratuite étymologiquement. "Nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi" dit ainsi une préface du temps ordinaire. Mais cela nécessite un acte de foi, l’assentiment de la volonté à la présence de Dieu. L’utilité spirituelle de la prière en dépend. Jésus dit même : "Tout ce que vous demanderez dans votre prière avec foi, vous l’obtiendrez" (Mt 21,22). Selon cette perspective de foi, la prière peut devenir très utile, faire goûter à la vie divine, faire face dans le combat spirituel, progresser sur le chemin de la sainteté, discerner, se laisser aimer par Dieu… Toutes choses qui n’ont que peu de valeur pour qui ignore Dieu. Et qui restent mystérieuses pour qui lui fait confiance et lui consacre des minutes ou des heures d’oraison silencieuse. "C’est encore plus beau lorsque c’est inutile" dirait Cyrano. "La cent unième heure d’oraison justifie les cent heures qui l’ont précédée et compense les épreuves qu’elles ont amenées. […] La dernière fidélité révèle toutes les fidélités antécédentes, inaperçues et, d’un seul coup, les magnifie" ajoute père Jérôme dans Possibilités et Mélodies.

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