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Selon saint Thomas d’Aquin, qui hérite de son maître Aristote, la contemplation de la vérité est ce qui procure le plus de délectation. Une fois de plus, ce remède est un écho au premier remède avancé par l’Aquinate. Toute délectation chasse la tristesse. Parce que la contemplation de la vérité est délectable, elle chasse la tristesse, et d’autant plus qu’elle est la plus grande délectation que l’on puisse connaître.
Comme êtres rationnels, nous avons tous le désir de connaître la vérité, et nous éprouvons de la joie lorsque nous apprenons de nouvelles choses. La contemplation a aussi ceci de particulier que rien ne s’y oppose. Il n’y a pas d’acte contraire à la contemplation – une "anti-contemplation" - qui l’empêcherait. Ainsi, quelles que soient les circonstances, nous pouvons toujours contempler et y trouver de la joie. On pourrait même trouver de la joie à contempler une chose triste, puisque l’acte même de contempler est délectable. Bien entendu, la délectation est d’autant plus grande que nous contemplons quelque chose que nous aimons.
De manière similaire, voir est délectable, mais voir quelqu’un que nous aimons l’est plus encore. Quand nous voyons quelqu’un que nous aimons, nous éprouvons de la joie et cette joie chasse notre tristesse. Quand nous contemplons la vérité, nous éprouvons une joie plus grande encore, capable de chasser toute tristesse.
Être amoureux de la sagesse
Saint Thomas explique que la consolation est d’autant plus grande que l’on est un amoureux de la sagesse, c’est-à-dire de Dieu. Contempler les réalités divines et la béatitude à venir atténue par-dessus tout la tristesse. Cette joie qui vient de la contemplation de Dieu n’est autre que la joie de la béatitude qui nous attend au Ciel. Rien ne s’y opposera. Toute larme sera essuyée.
La délectation qui vient de la contemplation de la vérité est si grande qu’elle peut même chasser les douleurs corporelles. C’est parce qu’ils contemplent la vérité que certains martyrs ont été capables d’éprouver de la joie au cœur même de leur supplice. Saint Thomas évoque le récit du martyr Tiburce qui disait, alors qu’il marchait pieds nus sur des braises : "Il me semble que je marche sur des pétales de roses, au nom de Jésus-Christ." (N’essayez pas de reproduire cela chez vous !) Le martyr est saisi par la joie de sa contemplation qui prend soudain toute la place. Saint Thomas parle d’un "rejaillissement" de la joie de l’âme sur le corps.
Lire la "Somme de théologie"
Avec sa Somme de théologie, saint Thomas offre un bel exemple de contemplation de la vérité. Faut-il donc lire la Somme de théologie quand on est triste ? Cela procure un réconfort certain, je peux en témoigner. De la même manière, prendre le temps d’ouvrir la Bible et de prier procure du réconfort. Comme croyants, nous avons ce privilège de pouvoir trouver de la consolation dans la contemplation de Dieu que nous aimons.
Il me semble qu’on peut aussi trouver de la consolation dans d’autres formes de contemplation de la vérité. Qui n’a jamais éprouvé du réconfort à la lecture d’un livre, à la vue d’une exposition ou même à la contemplation de beaux paysages ? Alors que j’étais terrassée par le décès d’un proche, je me souviens avoir pleuré devant la beauté d’une chaîne de montagnes. La tristesse nous met dans un état de sensibilité telle que la contemplation de la moindre beauté nous bouleverse et nous console à la fois.
Au fond, peut-être que l’idéal dans un moment de tristesse serait de pleurer, en présence d’amis compatissants, devant une beauté telle que notre âme s’en trouve élevée vers Dieu…
Pratique
