“Heureux les serviteurs”

"Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir."  (Lc 12, 37). Il s’agit de la parabole des serviteurs, ses apôtres, comme celle du maître, le Christ Serviteur lui-même. Ce mot de serviteur est un mot très chrétien, actualisant le double commandement d’amour, service de Dieu et du prochain. Où se situe le bonheur à servir ? Sinon dans la joie de rendre service, de rendre à quelqu’un ce qu’il nous a donné, de se savoir utile et de donner selon ses compétences à d’autres, de manifester notre amour à un conjoint, à un enfant, à un ami, à des collègues de travail. Le bonheur est plus grand en donnant qu’en recevant. "Il y a plus de joie à donner, qu’à recevoir" (Ac 20, 35).

Une histoire dit que l’enfer est rempli de ceux qui cherchent à se servir eux-mêmes avec des longues cuillères sur un plat central et qui n’arrivent pas à manger du fait de la trop grande longueur de leurs cuillères qui les empêche de les porter à leur propre bouche, alors que le ciel est dans la même situation, mais cette fois-ci chacun s’emploie à servir les autres au loin à cause de la longueur de ces cuillères qui peut les rejoindre, et ainsi tout le monde est rassasié. La Béatitude au ciel consiste justement à se servir les uns les autres ! Ce qui explique que Jésus annonce que la récompense des serviteurs qui ont veillé sera dans le fait qu’Il les servira lui-même, la ceinture autour des reins. On pense au lavement des pieds à la Cène, où le Maître se fait le Serviteur, inaugurant son Royaume, par le geste du service, la loi du bonheur éternel. "Heureux tes gens, heureux tes serviteurs que voici, eux qui se tiennent continuellement devant toi et qui entendent ta sagesse !" (1 R 10, 8).