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Entrée en carême : l’idée géniale d’une paroisse de Seine-Saint-Denis

DIMANCHE-GRAS-PAROISSE-INITIATIVE

Le "Dimanche gras", une journée festive en paroisse pour préparer l'entrée en carême.

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Jean-Étienne Rime - publié le 03/03/25
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C’est l’idée de ce jeune curé d’une "paroisse des cités" : préparer ensemble l’entrée en carême par une journée festive, le "Dimanche gras", trois jours avant le mercredi des Cendres. Coordinateur de la Fraternité missionnaire des cités, Jean-Étienne Rime a constaté le succès de la formule, qui permet de créer un esprit de paroisse.

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Avant de présenter ce qu’est le dimanche gras, il faut regarder l’environnement dans lequel ce jour pas comme les autres se situe. Il a été inventé à Saint-Denis dans la paroisse de Sainte-Jeanne-d’Arc de la Mutualité qui, comme son nom l’indique, se trouve au milieu de trois cités — des grandes barres comme la Seine-Saint-Denis a su en construire dans les années soixante. La paroisse revit depuis l’automne avec la nomination d’un curé, et l’église, dimanche après dimanche, connaît une affluence croissante. On s’y retrouve dans la joie de participer ensemble à la messe, chanter la gloire de Dieu et prier, prier dans ce quartier religieux qui accueille les célébrations avec enthousiasme. Les jeunes viennent, ils servent la messe et participent à des rencontres, il se passe quelque chose : avec le retour des catholiques, l’église est à nouveau au milieu du village ou plutôt au cœur de la cité.

Créer un esprit de paroisse

Le père Patrice constate la joie de ses paroissiens qui arrivent de la cité Allende ou Floréal et qui ne se connaissent pas tous. Ce dernier dimanche avant le carême, il a décrété le "Dimanche gras", une anticipation du Mardi gras, et il a demandé à chacun de venir avec quelques victuailles festives, acras, bokits, bissaps ou gâteaux pour partager un repas de paroisse. Jusque-là, rien de bien nouveau et ce genre de festivité se retrouve un peu partout même si, ici, on note l’exotisme culinaire. Il faut cependant considérer le contexte de cette presque veille de carême. Deux éléments font une différence : la nécessité de créer une unité paroissiale et la préparation de ces quarante jours dans une dimension ecclésiale.

Créer le sentiment d’appartenance à la paroisse est un sujet qui touche beaucoup de curés tant la volatilité des pratiquants est devenue importante. On va ici ou là au gré des ressentis. On préfère telle messe parce que le curé est comme ceci ou comme cela, parce que les chants ou la liturgie semblent plus adaptés aux goûts d’une famille. Très bien mais comment voulez-vous que l’on fasse l’unité ? La solution passe par l’amitié entre les paroissiens et avec le prêtre. Quand on est sûrs de trouver des amis et partager un moment de prière avec des visages connus et accueillants, autour d’un curé avec qui l’on échange, la paroisse prend vie et se solidifie. Les absences ou les choix de s’évader vers d’autres messes sont moins nombreuses. Le cas de Sainte Jeanne d’Arc est un peu différent puisque l’objectif est de créer un esprit de paroisse alors qu’il n’y en avait pas. Les moyens sont les mêmes : l’amitié se construit, la prière commune et la convivialité contribuent à construire des liens solides.

Personne n’est seul dans son effort

Il faut cependant regarder plus loin dans cette idée de Dimanche gras par analogie au mardi, veille de carême. Se réunir et participer à une fête commune avant ces quarante jours permet de se préparer ensemble, annoncer les temps forts du carême et demander à tous de participer. On est aussi plus fort pour anticiper les renoncements quand on est dans une communauté, personne n’est seul dans son effort. Après avoir partagé un temps fort comme ce fut le cas dimanche dernier dans ce quartier oublié du 9.3, l’affluence sera plus importante pour le mercredi des Cendres, tous auront à cœur de se retrouver. Ce jour ne sera plus sous le signe de la fête mais de la prière, et le recueillement commun qui prendra un sens plus fort dans l’unité. Ensuite, on répondra plus facilement aux propositions du prêtre : messe de l’aurore le vendredi, efforts communs et veillées de prière, chemin de croix du vendredi par exemple. Le carême seul serait un carême triste, les efforts et sacrifices d’une communauté unie et engagée seront un beau chemin vers Pâques, vers la joie de la Résurrection.

Entrer ensemble dans le temps du désert

Le Dimanche gras n’est pas une simple anticipation du mardi du même nom, l’idée est d’entrer ensemble, unis dans ce temps de désert. Certains sont capables de vivre la solitude du Christ pendant ces quarante jours, d’autres préfèrent traverser l’océan de sable en caravane avec un pasteur qui connaît le chemin. Les paroissiens de Sainte-Jeanne-d’Arc de Saint-Denis se sont mis en marche ensemble. Souhaitons-leur, comme à tous, une belle traversée vers la joie de Pâques. En cette première de "Dimanche gras", l’église était pleine ; le curé va ajouter des bancs pour mercredi prochain !

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