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Lorsque l’on désire accompagner les personnes vieillissantes, en situation de maladie ou en fin de vie, on apprend à utiliser le plus souvent des méthodes venues de divers enseignements extérieurs à nous-mêmes. Celles-ci concernent la psychologie, les données psychiques, les attitudes comportementales adéquates… Toutes ces techniques sont parfaitement justifiées. Cependant, c’est la présence de la personne qui fait toute la différence et détermine la réussite de l’accompagnement.
La présence de "la petite Thérèse"
Cette présence n’est pas un quelconque empressement envers le patient, bien au contraire ! elle une attitude de paix, de tendresse, et de calme intérieur. Durant les quinze années en tant qu’aumônier hospitalier, au-delà de toutes données apprises et pleinement intégrées, je m’aperçois que c’est sainte Thérèse de l’enfant Jésus, celle que l’on appelle encore aujourd’hui "la petite Thérèse", qui m’a soutenu par sa présence à mes côtés dans mes différentes visites auprès des personnes en situation de fragilité. Sa présence, alors qu’elle était à son époque encore toute jeune fille, m’apprend encore aujourd’hui à accompagner les patients et tout spécialement les personnes en "fin de vie". Ce n’est pas par ses dires ou son savoir, mais par son cœur, son esprit et sa présence d’âme qu’elle m’aide à accompagner ceux qui sont hospitalisés. Tout son "être" est pour nous un exemple à suivre pour soulager la souffrance.
Au-delà de nos questionnements d’ordre existentiel, il est toujours possible de demander à chaque instant l’intercession de Thérèse pour que Dieu nous aide et nous rassure dans la maladie, qu’Il apaise notre âme afin qu’elle puisse s’établir en son Amour. N’est-ce pas déjà une forme de guérison ? En effet, Thérèse ne manque jamais d’intercéder auprès de Celui qui est tout Amour : "Je passerai mon Ciel à faire du bien sur la terre", nous assure-t-elle.
Dans la confiance et le pardon
Concernant cette paix qui est une grâce qui nous est offerte, la "petite sœur de Lisieux", nous enjoint à la confiance : " La confiance, toute la confiance, rien que la confiance", nous dit-elle. Car enfin, si nous mettons toute notre confiance en ce Dieu d’Amour, Celui-ci peut-il encore nous tromper ? Lorsque cette confiance est réellement présente en nous, de quoi ou de qui pourrions-nous craindre ? nous dit le psaume 26. Pour que s’installe cette confiance, Thérèse insiste pour que nous nous défaisions de toute culpabilité. Elle encourageait sans cesse ses novices à se tourner vers la miséricorde de Dieu : Il nous pardonne à chaque fois que nous tournons notre regard vers son Amour qui justifie notre présence sur terre. C’est ainsi que cette confiance en Celui qui est tout Amour est le premier pas vers la guérison.
Confiance et pardon sont des données particulièrement efficaces pour combattre ce sentiment de finitude et de néant : "Ce n’est pas la mort qui viendra nous chercher, c’est le bon Dieu", nous dit Thérèse. Munie de cette confiance, elle ne manque pas de sentir et de voir par moments le "Ciel s’ouvrir". Et lorsque qu’il s’assombrit, elle en fait sa joie.
Comme un enfant qui ne s’inquiète pas
"En dehors de Lui tout est vanité", "la vie n’est qu’un passage", nous confie Thérèse. Elle s’appuie sur ce passage de l’Évangile de Jean (14, 3) : "Et lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi." Mais aussi, "bientôt vous verrez le Fils de l’homme assis sur les nuées du Ciel". Appelée, Thérèse désire rejoindre tous ceux qui sont déjà partis, ceux qui sont parmi les anges et les saints du Ciel. Elle raconte cette anecdote lorsque qu’elle vivait dans la maison de son enfance :
"Je me souviens d’une petite fille des Buissonnets, âgée de 3 ans, s’entendant appeler par d’autres enfants, qui disait à sa mère : "Maman ! y veulent de moi ! laisse-moi m’en aller, je t’en prie… Y veulent de moi !" Eh bien, il me semble qu’aujourd’hui les petits anges m’appellent, et moi je vous dis comme la petite fille : "Laissez-moi donc partir, y veulent de moi ! je ne les entends pas, mais je les sens." "
Sur son lit de souffrance, Thérèse annonce : "Le bon Dieu veut que je m’abandonne comme un tout petit enfant qui ne s’inquiète pas de ce que l’on fera de Lui." Pour nous-mêmes qui sommes appelés un jour à vivre "l’absolu de l’Amour", cela ne manque pas de souligner une vision réconfortante face à la mort. Celle-ci n’est certainement pas une fin, mais une transition vers "La rencontre ultime" de la "Vraie Vie". Nous voyons que l’espérance intérieure que Thérèse possède se traduit par une joie profonde, car elle sait que le paradis nous est promis : "Dieu est Amour et tout ce qui n’est pas Amour n’est pas Dieu", nous dit François Varillon. En cela, le Ciel est l’union parfaite avec notre Dieu d’Amour, la réalisation d’un désir le plus profond.
L’espérance, avec la grâce de l’humilité
Comprenant que l’espérance est une confiance en la bonté divine, nous sommes alors en mesure d’affronter les moments difficiles de notre vie. L’exemple de Thérèse face à la mort nous montre que tout est possible pour celui qui met son espérance en Celui qui nous attend. Munie de cette espérance, elle est contente d’aller au Ciel. Sa volonté et sa persévérance envers l’au-delà se manifestent dans sa détermination à vivre pleinement sa foi dans les épreuves de la maladie. Cependant, loin de se retrouver dans une forme de satisfaction personnelle, Thérèse a conscience que cela doit s’accompagner d’une l’humilité parfaite, en reconnaissant ses propres limites et en s’appuyant sur la grâce de Dieu, et non sur sa propre volonté. Ainsi peut s’installer en elle, malgré les différentes épreuves, l’espérance, la paix et le repos de l’âme. Elle a dès aujourd’hui pleinement foi en cette vie éternelle qui sera plénitude d’amour et paix, en dehors de toutes contingences de ce monde.
Enfin, pour asseoir cette espérance, la prière de Thérèse s’exerce avec simplicité, humilité et sincérité. Elle se tourne vers Dieu en exprimant ses désirs et ses peurs, mais toujours avec un cœur ouvert et se confondant en gratitude. C’est souvent dans la plus stricte intimité de son être que Thérèse se sent pleinement en communion avec son "Bien-Aimé". Sa prière est alors une conversation intime, plutôt qu’une litanie ou une récitation apprise par cœur dépendante d’un texte officiel.
