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Il y a un an, le 4 mars 2024, les parlementaires français votaient l’inscription de la liberté d’avorter dans la Constitution. Mais quel regard les Français portent-ils sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Si l’avortement s’est progressivement institutionnalisé dans la société, les Français considèrent qu’il ne s’agit pas d’un acte banal et soutiennent massivement la mise en œuvre d’une politique de prévention, révèle un sondage réalisé par l’Ifop pour l'association de défense de la vie Alliance VITA et publié le 2 mars.
Une majorité de sondés (54%) considèrent en effet que les quelque 243.623 avortements en 2023, soit 8.600 de plus en un an, représentent une "situation normale car avorter est un acte auquel les femmes peuvent être exposées au cours de leur vie". Mais dans ce contexte de normalisation de l’avortement, deux tiers (65%) des Français estiment que la société devrait davantage aider les femmes à éviter d’avoir recours à l’IVG. Près d’un Français sur deux (46%) juge le nombre d’IVG "préoccupant car avorter reste un acte que l’on préfèrerait éviter". Et près de 9 Français sur 10 (88%) – 91% des Françaises – considèrent qu’un avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes.
Une meilleure prévention de l'avortement
Concernant le livret officiel remis aux femmes enceintes envisageant une IVG, 8 Français sur 10 (80%) se déclarent favorables à ce qu’y soient intégrées des informations détaillées sur les aides destinées aux femmes enceintes et aux jeunes mères. En cohérence avec leur opinion, une grande majorité (81%) est favorable au lancement d’une véritable prévention de l’avortement et soutient une étude publique sur les causes, les conditions et les conséquences de l'IVG.
Alors que les parlementaires français ont voté l’inscription de "la liberté" d’avorter dans la Constitution en mars 2024, cette pratique voit progressivement disparaître les garde-fous qui l’entouraient initialement. En légalisant l'avortement en 1975, la loi Veil a consacré un droit spécifique de ne pas le pratiquer, une clause de conscience spécifique qui s'applique aux soignants. Le soignant doit alors en informer immédiatement le patient et l'orienter vers une équipe compétente. Dans son plan stratégique pour 2023-2025, le Planning familial milite également pour la suppression de la "double clause de conscience" des médecins pour combattre "la stigmatisation de l’avortement". Autre garde-fou qui pourrait prochainement disparaître : le délai légal pour pratiquer une IVG. Là encore on retrouve le Planning qui plaide aussi pour l’allongement des délais d’IVG, avec, "dans un premier temps", une "harmonisation des délais européens à 24 semaines d’aménorrhée". Il s’agit du délai le plus long actuellement en vigueur dans l’Union européenne, au Royaume-Uni, en Suède et au Pays-Bas.
