Le supplément d’âme de la 50e cérémonie des Césars

Pour la 50e cérémonie des Césars ce 28 février, le glam, les célébrités et les paillettes seront bien évidemment au rendez-vous. Mais aussi l’Atelier Bakhita. C'est une opportunité et un défi unique que l'atelier n'avait pas encore rencontré jusqu'à aujourd’hui. La direction artistique de l’événement a fait appel aux savoir-faire des jeunes femmes de l’Atelier Bakhita pour réaliser les cinquante sacs en tissu qui viendront protéger et transporter les fameux trophées en bronze de presque 4 kilos !

Fondé en 2017 par l’association catholique Aux Captifs, la libération, l’Atelier Bakhita, située dans le XVIIIe arrondissement de Paris, forme à l’art de la couture une dizaine de femmes vivant dans une situation de grande précarité. Rémunérées pour leur travail, les couturières répondent à des commandes et perfectionnent leur savoir-faire auprès de formatrices expérimentées. Depuis 2021, l’atelier, qui s’est lancé dans les cortèges de mariage, multiplie les projets et renforce sa réputation. À tel point que l'équipe en charge de l'organisation des Césars est venue elle-même frapper à leur porte en septembre 2024.

Mise en contact par une bénévole de l’association, la direction artistique des Césars a ainsi demandé à l’atelier de réaliser de véritables sacs en tissu pour accueillir dignement les trophées des grands vainqueurs de la soirée. "Jusque-là, les Césars n’étaient transportés que dans de simples sacs en papier", expliquent à Aleteia Florence de Dreux-Brézé et Marie Boullenger, respectivement responsable et chef de l’atelier Bakhita. "Pour la première fois, les Césars ont voulu offrir des sacs sur-mesure, fait-main et surtout avec un impact social fort. Nous sommes très honorées d’avoir été choisies pour réaliser cette prestigieuse commande", ajoutent-elles. 

Confectionné dans un somptueux velours bleu doublé de soie blanche et orné d'une délicate broderie dorée rappelant la forme du trophée, le sac allie élégance et sobriété. Son design a été imaginé par l'Atelier lui-même : "Nous avons tout de suite été transparents avec les Césars concernant nos capacités techniques. Le premier projet, proposé directement par l'Académie, n’était pas réalisable pour nous. Nous n'avions pas suffisamment de compétences techniques pour le concrétiser. Nous leur avons alors soumis une proposition plus réaliste, tout en maintenant une exigence élevée. C’est ainsi qu’ils ont validé notre projet", expliquent les deux femmes. 

Sur les six femmes que compte l’atelier, ce sont deux Nigérianes, présentes depuis un an au sein de l’Atelier Bakhita, qui se sont attelées à la réalisation de ces sacs depuis novembre 2024. "Elles étaient profondément fières de contribuer à ce projet. Elles ont même assisté aux premières réunions. Au début, elles n’ont pas bien réalisé le prestige de la commande car elles ne connaissaient tout simplement pas les Césars en raison de la barrière culturelle. Quand nous leur avons expliqué, elles ont investi tout leur cœur et leur exigence pour réaliser des sacs d’une qualité irréprochable”, rapportent les responsables.

Ajustés ces dernières semaines à l’aide d’un véritable César prêté au sein de l’atelier par l’Académie, les sacs sont désormais prêts pour ce vendredi 28 février. Ce sont en tout 100 sacs qui ont été réalisés, cinquante pour l’année 2025 et 50 pour l’année 2026, le projet ayant été validé pour deux années consécutives. "Peut-être serons-nous au rendez-vous pour 2027", espèrent, dans un sourire, Florence de Dreux-Brézé et Marie Boullenger. 

Distribués aux vainqueurs lors de la soirée au Fouquet's, les sacs vont être accompagnés d’un petit dépliant, souhaité par les Césars, expliquant la mission de l’Atelier Bakhita. "Nous avons été très touchées par cette proposition et espérons que ce coup de projecteur nous offrira plus de visibilité, tout en nous permettant de travailler à nouveau sur des commandes aussi prestigieuses. C’est également une belle carte de visite pour nos couturières qui le méritent amplement !"