separateurCreated with Sketch.

Liesse, Saint-Louis de Chalès… Vers un nouveau modèle d’école ?

L'Académie Saint-Louis de Chalès, un projet d’envergure en plein cœur de la Sologne, ouvrira ses portes en septembre 2025.

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Mathilde de Robien - publié le 20/02/25
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
L’Académie Musicale de Liesse, l’Académie Saint-Louis de Chalès, Pontlevoy… Depuis quelques années, de nouveaux modèles d’école surgissent, alliant excellence académique et pédagogie anglo-saxonne. Un nouveau modèle qui vise avant tout l’éducation intégrale de la personne.

Campagne de Carême 2025

Ce contenu est gratuit, comme le sont tous nos articles.
Soutenez-nous par un don déductible de l'impôt sur le revenu et permettez-nous de continuer à toucher des millions de lecteurs.

Je donne

"Depuis six, sept ans, le nombre d’inscriptions est stable. Nous recevons 50 à 70 candidatures formelles chaque année, et nous en prenons 25", confie Vianney Châtillon, chef d’établissement de l’Académie Musicale de Liesse depuis sa création il y a 11 ans. Une école maîtrisienne accueillant 120 garçons du CM1 à la Terminale, à Précigné, dans la Sarthe. "Il y a une demande croissante, de la part des parents, de donner à leur enfant une éducation intégrale, c’est-à-dire qui ne s’adresse pas seulement à l’intelligence mais qui nourrit l’enfant dans toutes ses dimensions : corps, esprit et âme", observe Vianney Châtillon. Une demande comblée à l’Académie Musicale de Liesse, puisque l’école donne une grande place à la formation musicale – chaque garçon pratique entre deux et trois heures de musique par jour – en plus d’une formation intellectuelle et humaine.

Dans la lignée de cette inspiration, un projet d’envergure est en train de voir le jour dans le Loir-et-Cher, en plein cœur de la Sologne, sur un domaine de 175 hectares doté d’un château et d’un lac. Il s’agit de l’Académie Saint-Louis de Chalès, un internat pour garçons qui ouvrira ses portes à la rentrée prochaine, en septembre 2025. À la genèse du projet, la volonté de réunir le meilleur de l’excellence académique française et de la pédagogie anglo-saxonne. "Le projet est né d’une conviction éducative forte, celle de déployer, en vue de la croissance de l’élève, les talents intellectuels, mais aussi artistiques et sportifs", explique un des cofondateurs des Académies Saint-Louis.

Le souci d’une éducation intégrale

Des formations académiques qui cherchent à déployer harmonieusement les talents aussi bien physiques, moraux qu’intellectuels de leurs élèves. C'est également la proposition éducative faite par l'abbaye et les "prieurés" de Sambin et Pontlevoy, un collège-lycée sous la tutelle du diocèse de Blois, sous convention avec la Communauté Saint-Martin, dans lequel le rugby a une place de choix. "L'école est un temps de formation de l'humanité tout entière : intelligence, âme et corps", annonce Vincent le Flohic, chef d'établissement, en guise de bienvenue sur le site Internet de l'école. À Chalès, sont prévues dans l’emploi du temps des futurs collégiens et lycéens 8 à 12 heures hebdomadaires d’enseignement pratique favorisant le déploiement de ses talents : rugby, musique, triathlon, arts visuels, tennis, théâtre, aviron… Une large palette permettant à chaque élève de persévérer dans une discipline. "Selon le programme de l’Éducation nationale, si on additionne les cours d’EPS, d’éducation musicale, d’arts plastiques, on n’est pas loin de 7 heures hebdomadaires consacrées aux disciplines artistiques et sportives", admet le fondateur des Académies Saint-Louis. "Mais là où l’Éducation nationale propose un peu de tout, sans vraiment offrir la possibilité de se perfectionner, les Académies Saint-Louis désirent permettre aux élèves de persévérer dans une discipline en la pratiquant sur le long terme."

Gymnase de l'Académie Saint-Louis de Chalès.

Une "éducation intégrale" directement inspirée de celle définie par l’Église catholique, permettant à chaque enfant de devenir un adulte responsable et libre, capable de se mettre au service du bien commun. "L'éducation véritable doit avoir pour but la formation intégrale de la personne humaine ayant en vue sa fin dernière en même temps que le bien commun de la société, les enfants et les jeunes seront formés de telle façon qu'ils puissent développer harmonieusement leurs dons physiques, moraux et intellectuels, qu'ils acquièrent un sens plus parfait de la responsabilité et un juste usage de la liberté, et qu'ils deviennent capables de participer activement à la vie sociale." (Gravissimum educationis N°1 - 1965 - Concile Vatican II).

Un projet ambitieux qui répond ici aussi à une demande forte des parents. Parmi la cinquantaine de familles engagées dans le processus d’inscription auprès de l’Académie Saint-Louis de Chalès, certaines sont attirées par l’excellence académique promise par le projet, d’autres par la dimension spirituelle, d’autres encore par l’équilibre apporté par le déploiement des talents, d’autres enfin sont conquises par la solution de l’internat. "Il s’agit d’autant de portes d’entrée différentes pour les familles", souligne le fondateur.

La pédagogie anglo-saxonne

Que ce soit à l’Académie Musicale de Liesse, Pontlevoy ou l’Académie Saint-Louis de Chalès, le modèle de la pédagogie anglo-saxonne n’est pas loin. L’uniforme est de mise, que ce soit pour les cours, le sport, le chant ou la promenade. Une manière de développer un sentiment d'appartenance à son établissement et à la communauté des élèves et de nourrir le sens du collectif. À l’instar des internats anglais, chaque jeune est investi de diverses responsabilités. À Liesse, un système de "capitainerie" est mis en place, dans lequel, à l’image du scoutisme, un "grand" veille sur un groupe de plus jeunes. L’Académie Saint-Louis de Chalès fonctionne quant à elle en maisons : les élèves évoluent dans des espaces de vie propres à chaque maison, dans lesquels est organisée la vie quotidienne. Le but ? Éduquer les jeunes à la vie en société, à l’appartenance à un groupe et à la responsabilisation envers les plus jeunes.

Une dimension spirituelle forte

Si l’éducation intégrale vise à développer le corps et l’esprit, elle n’en oublie pas pour autant l’âme. Une autre caractéristique de ces nouveaux modèles d’école est le souci de la pratique et de la transmission de la foi. La proposition pastorale de l’Académie Musicale de Liesse repose sur la spiritualité de saint Jean Bosco et s’appuie sur une véritable vie de prière. Prière du matin, Angélus à midi, vêpres et prière du soir sont proposées tous les jours dans la chapelle. À Pontlevoy, les prêtres de la Communauté Saint-Martin sont présents quotidiennement, et sont associés à la direction de l’établissement. Ils offrent la possibilité d’un accompagnement humain et spirituel régulier, complétés par des propositions de pèlerinages et de récollections.

Quant à l’Académie Saint-Louis de Chalès, elle désire donner à ses élèves les outils pour grandir dans leur relation en Dieu. "La croissance spirituelle des jeunes est la préoccupation première de chaque internat", stipule le projet éducatif de l’établissement. "Nous avons la volonté d’avoir sur place une vie de foi, et cela passe par une vie de prière, une formation chrétienne par le catéchisme traditionnel, la pratique des sacrements ainsi qu’une vie de charité, au service du prochain", confirme le fondateur.

Une réponse aux recruteurs de demain

Ce type d’école apporte une réponse innovante et complète aux nouveaux critères de recrutement des filières du supérieur. À l’Académie Musicale de Liesse, une attention particulière est portée au développement des qualités humaines telles que la camaraderie, l’honnêteté, l’esprit d’organisation, le sens des responsabilités… "Il s’agit de ce qu’on appelle aujourd’hui des "soft skills" et qui sont de plus en plus recherchées par les recruteurs, parfois même avant les compétences techniques", affirme Vianney Châtillon, en soulignant les qualités mentales liées à l’apprentissage de la musique : apprendre à écouter, travailler en équipe, développer une sensibilité au beau… "Un trésor pour affronter la vie !", s’exclame-t-il. "Et sur x dossiers brillants, la différence se joue sur ce qu’il y a à côté : sur la manière dont le candidat aura développé ses talents". Une observation faite également par le fondateur des Académies Saint-Louis. "Les filières du supérieur recherchent de plus en plus des personnalités complètes, dont les qualités humaines s’ajoutent aux qualités académiques", précise-t-il.

Une éducation intégrale qui représente un certain coût pour les familles. À Liesse, les frais de scolarité varient entre 4.000 et 9.000 euros par an en fonction du quotient familial. À Chalès, entre 4.500 euros et 14.500 euros par an, aussi selon le quotient familial. Et à Pontlevoy, il faut compter entre 6.000 et 8.000 euros pour l'internat, toujours selon le quotient familial.

Un modèle en plein essor. Les Académies Saint-Louis souhaitent, à terme, dupliquer le modèle de l’Académie de Chalès, aussi bien sur le plan pédagogique que financier. Elles reposent sur un modèle économique qui s’appuie sur deux sources de revenus : les frais de scolarité et la location, pendant les vacances, des biens immobiliers pour des projets événementiels. Elles cherchent aujourd’hui à s’implanter dans d’autres régions de France, dans un cadre qui élève l’âme, avec des thématiques spécifiques pour chaque établissement. Un projet d’établissement pour jeunes filles est déjà à l’étude pour la rentrée 2026.

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)