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Les trois plus anciennes bibles conservées au monde

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Daniel Esparza - publié le 18/02/25
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La Bible éthiopienne, le Codex Sinaiticus et le Codex Vaticanus. Ces trois documents comptent parmi les Bibles les plus anciennes au monde. Artefacts historiques inestimables, ils révèlent comment les premières communautés chrétiennes organisaient, transmettaient et conservaient leurs textes et leurs traditions.

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La Bible, telle que nous la connaissons aujourd'hui, est le fruit d'un processus de plusieurs siècles de compilation, de débats et de transmission. Plutôt que d'être un seul livre unifié dès le départ, la Bible est apparue comme une collection de textes - des récits historiques, des lois, des poésies, des prophéties et des lettres - écrits au cours des siècles en hébreu, en araméen et en grec. Ces textes ont circulé parmi différentes communautés avant d'être finalement rassemblés dans les canons reconnus par différentes traditions religieuses.

La détermination des différents livres considérés comme faisant autorité était complexe. Dans le christianisme, les premiers conciles et les premiers théologiens ont débattu des textes qui devaient appartenir au canon. Certains écrits étaient universellement acceptés, tandis que d'autres étaient marginalisés. Cela a conduit à l'existence de textes supplémentaires connus sous le nom d'apocryphes ou de livres deutérocanoniques, selon la tradition. Alors que les Bibles protestantes excluent généralement ces livres, les canons catholiques et orthodoxes incluent Tobie, La Sagesse et deux des Maccabées. D'autres communautés chrétiennes, comme l'Église orthodoxe éthiopienne, conservent même des collections plus vastes de textes sacrés.

L'histoire physique de la Bible est tout aussi complexe. La transition des rouleaux aux codex, cahier formé de pages manuscrites ancêtre de nos livres, a joué un rôle clé dans la conservation des textes bibliques. Les plus anciennes Bibles encore existantes offrent des informations précieuses sur la transmission de ces textes, leur organisation et les contextes culturels dans lesquels ils ont été produits. Voici trois des plus anciennes Bibles conservées au monde, chacune étant un remarquable artefact de signification religieuse, linguistique et historique.

La Bible éthiopienne (vers 330-350 après J.-C.)

Considérée comme la plus ancienne Bible complète connue, la Bible éthiopienne est écrite en Ge’ez, une ancienne langue sémitique encore utilisée dans la liturgie éthiopienne. Contrairement aux canons bibliques occidentaux, la Bible éthiopienne contient 81 livres, dont certains textes absents des autres traditions chrétiennes, à l’instar du Livre d’Enoch, du Livre des Jubilés qui présente l'histoire des patriarches et d’un des livres des Meqabyan.

Cette Bible reflète le développement unique du christianisme en Éthiopie, où la foi est devenue la religion d'État au IVe siècle sous le roi Ezana (325-356). L'Église orthodoxe éthiopienne Tewahedo maintient un canon biblique qui préserve les traditions juives et chrétiennes anciennes, dont certaines ont été perdues ailleurs. Les manuscrits sont généralement reliés en cuir, écrits sur du parchemin fabriqué à partir de peaux d'animaux, et conservés dans des bibliothèques monastiques. La Bible éthiopienne offre un aperçu rare de la manière dont les premières communautés chrétiennes, en dehors de l'Empire romain, ont compilé et transmis des textes sacrés. Sa survie dans des environnements monastiques isolés a contribué à protéger son canon distinct des changements qui ont façonné d'autres traditions bibliques.

Le Codex Sinaiticus (vers 330-360 ap. J.-C.)

Le Codex Sinaiticus est l'un des manuscrits bibliques les plus importants jamais découverts. Écrit en grec sur du parchemin, il contient de larges portions de la Bible hébraïque (dans la traduction grecque connue sous le nom de Septante) et la plus ancienne copie complète du Nouveau Testament. Découvert au XIXe siècle dans le monastère Sainte-Catherine du Sinaï, appelé aussi monastère de la Transfiguration, le Codex Sinaiticus comprend notamment des textes qui ont été ultérieurement exclus du canon, comme l'Épître de Barnabé et Le Pasteur d'Hermas. Ces ajouts offrent un aperçu précieux de la diversité de la littérature chrétienne primitive.

La construction du manuscrit est impressionnante, avec un texte clair et uniforme disposé en quatre colonnes par page, un format rare pour les codex anciens. Ses pages révèlent des corrections et des notes marginales, preuves du travail collaboratif de plusieurs scribes. Aujourd'hui, le manuscrit est malheureusement éparpillé entre la British Library, l'Université de Leipzig, la Bibliothèque nationale de Russie et le monastère Sainte-Catherine.

Codex Vaticanus (vers 300-325 ap. J.-C.)

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Une page du Codex Vaticanus

Conservé à la Bibliothèque du Vatican, le Codex Vaticanus est l'un des plus anciens et des plus complets manuscrits de la Bible grecque. Comme le Codex Sinaiticus, il contient la plupart de la Septante et du Nouveau Testament, bien que certaines parties manquent. Rédigé sur un fin parchemin avec une précision exceptionnelle, le Codex Vaticanus est remarquable pour son élégante écriture et sa décoration minimale. La mise en page de son texte reflète le travail soigné de scribes professionnels, probablement produit à Alexandrie, un important centre de l'érudition chrétienne primitive.

Le manuscrit est conservé à la Bibliothèque du Vatican depuis au moins le XVe siècle, mais son histoire antérieure est moins claire. Sa préservation fournit des données essentielles pour la critique textuelle, aidant les chercheurs à comparer les variations entre les anciens manuscrits bibliques et à reconstruire le développement du texte biblique au fil du temps.


La Bible éthiopienne, le Codex Sinaiticus et le Codex Vaticanus, ces anciennes Bibles sont des artefacts historiques inestimables. Elles révèlent non seulement les textes eux-mêmes, mais aussi comment les premières communautés les ont organisés, transmis et préservés. Les différences de contenu, de langue et de format à travers ces manuscrits reflètent la diversité des traditions chrétiennes anciennes et l'histoire complexe de la Bible comme document culturel et religieux. Grâce à ces textes, nous disposons aujourd’hui de précieuses informations sur l'évolution de l'organisation religieuse, la diffusion de l'alphabétisation et le talent des anciens scribes. Ils nous rappellent aussi que l'histoire de la Bible ne se résume pas seulement à des mots sur une page, mais aussi aux personnes et aux cultures qui ont transmis ces mots à travers les siècles.

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