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Si les Béatitudes sont généralement associées à l’Évangile de Matthieu, Jésus les proclame, certes un peu différemment, dans le troisième évangile. Ce dimanche 16 février, c’est donc celles de saint Luc (6, 17.20-26) qui sont proclamées à la messe, pour le VIe dimanche du temps ordinaire de l’année C. Et, comme chaque dimanche, le cardinal Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, en a proposé une méditation. L’occasion de définir singulièrement mais de façon lumineuse ce qu’est véritablement un "bienheureux".
Un bonheur paradoxal ?
Les paroles de Jésus sont effectivement troublantes ou paradoxales pour les disciples qui l’écoutent et veulent le suivre. D’autant que, chez Luc, les quatre béatitudes sont associées à quatre "malheurs" ou condamnations parallèles sur la richesse, les rires, la reconnaissance. Comment le bonheur peut-il être synonyme de pauvreté, de faim, de pleurs, de mépris, d’injustice…
Pour l’évêque, "dans un lieu où Jésus descend" il s’adresse justement "surtout à des pauvres : des malades, des affamés, des possédés. Des gens blessés par la vie." Et, s’il vient à leur rencontre, ça n’est pas d’abord pour parler, mais pour les guérir, accomplissant par avance le discours qui suit car "Jésus ne vient pas d'abord changer la vie des gens en résolvant les problèmes, en guérissant tout le monde et toujours. Il descend et reste parmi eux, il se fait l'un d'eux."
Connaître Dieu et obtenir la vie
Dès lors, selon le cardinal, "Jésus ne dit donc pas que les pauvres sont bienheureux parce qu'ils deviendront riches" mais "parce que le Royaume leur appartient, c'est-à-dire parce qu'ils peuvent connaître Dieu." Le Créateur, qui, seul, donne la vie, est source d’une béatitude qui n’est pas selon les critères humains mais les transcende. "Heureux ceux que l'histoire a mis en mesure de comprendre que tous les autres lieux où nous cherchons la vie révèlent tôt ou tard leur visage trompeur : la richesse, la satiété, le bonheur, l'honneur et la renommée…" affirme-t-il tout en reconnaissant que ces plaisirs ne sont pas négatifs en soi mais quand ils sont recherchés pour eux-mêmes.
Comme la résurrection suit la passion, la béatitude ou la prise de conscience de ce qu’elle est profondément n’est pas une facilité : "Est bienheureux celui qui sait que la vie est aussi quelque chose d'autre, et qu'il attend cet autre de la part de Dieu, avec confiance. Cette prise de conscience se fait souvent au prix d'un grand dépouillement, d'une grande souffrance".
