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À Paris, des élus proposent de supprimer des classes dans le privé

école privée, enseignement catholique, enfants, primaire

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Valdemar de Vaux - publié le 14/02/25
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Lors du conseil de Paris de cette semaine, le Groupe communiste et citoyen a fait une proposition singulière : supprimer autant de postes dans l’enseignement public que dans l’enseignement privé. La baisse des effectifs, pourtant, ne touche pour le moment que le premier.

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Le Groupe communiste et citoyen n’y est pas allé par quatre chemins lors du Conseil de Paris de cette semaine. "Paris prend cher. Très cher." affirme leur communiqué "Mobilisation contre la suppression de postes et fermeture de classes à Paris". Dans la capitale, comme ailleurs en France, le ministère de l’Éducation nationale compte effectivement supprimer des postes d’enseignants en raison de la baisse démographique. À Paris, il y aurait 110 postes en moins dans les écoles maternelles et élémentaires après 125 en 2024 et 155 en 2025. Et 92 dans les collèges, soit 44 classes de moins.

"Alors que la Ville compte pour 2,6% de la baisse nationale de la démographie scolaire dans le primaire, elle subit 25% des suppressions de postes" ajoute le communiqué, qui affirme que "l’enseignement privé sous contrat qui est particulièrement peu touché par les suppressions de postes". D’où la proposition d’un "transfert de postes d’enseignants du privé vers le public", même si, actuellement, le premier scolarise autour de 30% des élèves parisiens. Et, explique Jean-François Canteneur, directeur diocésain de l’Enseignement catholique de Paris (DDEC), "nos effectifs se maintiennent et, même si les effectifs se tassent, il existe depuis les années 2000 des listes d’attente importantes".

Des suppressions de postes à la rentrée 2025

Au point qu’un économiste, Julien Grenet, affirme que, dans dix ans, 50% des élèves seront dans le privé à Paris. Pour lui, la ségrégation sociale n’en sera que plus forte. Il est suivi dans ce diagnostic par le Groupe communiste et citoyen du Conseil de Paris : "L’enseignement privé contribue massivement à la ségrégation sociale et scolaire". Pour le DDEC, cependant, c’est oublier que la baisse des effectifs n’est pas seulement démographique mais relève d’une "crise de confiance envers le public". Quant à la sociologie de la capitale, elle ne dépend pas de l’Enseignement catholique mais des politiques publiques qui devraient se demander "qui est aujourd’hui amené à quitter Paris". Et puis, ajoute Jean-François Canteneur, "si la proportion d’élèves scolarisés dans le privé augmente, c’est le contraire de ce que dit Julien Grenet qui arrivera : la mixité sociale sera plus importante".

Au fond, la proposition du Groupe communiste et citoyen n’est pas réaliste, il s’agit plus d'agitation que de politique. "Ils oublient tout de même de mentionner les élèves dans leur vœu, remarque le DDEC, mais les postes et les enseignants sont à leur service". Sans compter que l’on ne peut pas "forcer les gens à être heureux", et la liberté des parents en matière d’éducation fait partie des principes constitutionnels. Cela dit, l’Enseignement catholique n’est pas épargné par les suppressions de postes à la rentrée 2025, alors que le taux d’encadrement y est souvent plus faible que dans le public, 27 élèves contre 20 par professeur en primaire, 29 contre 26 au collège et 30 contre 31 au lycée.

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