Les dons surnaturels de la mystique Luigia Sinapi reconnus par Rome

Tout en assumant un emploi à l’Institut national de statistique, qu’elle occupe de 1936 à 1940 et lui permet de disposer d'un logement convenable à Rome, Luigina serait parvenue, par la bilocation, à porter secours à des prêtres et à des évêques persécutés en Europe de l’Est et en Russie. Durant la guerre, elle fonde une œuvre de charité pour venir en aide aux enfants et aux personnes âgées. Toute sa vie, elle se tiendra disponible pour aider spirituellement et matériellement de nombreuses personnes, suscitant la confiance de personnes de toutes sortes.

Intimement liée à Pie XII, qui la considérait comme une envoyée de Dieu depuis qu’il l’avait rencontrée lorsqu’il était secrétaire d'État du Saint-Siège et qu’elle lui avait prédit son élection au Siège de Pierre, Luigia fait partie des rares femmes à disposer d’une ligne directe avec le Pape, qui lui téléphone souvent. À l’approche de l’Année Sainte 1950, Pie XII la consulte même sur l’opportunité de proclamer la définition dogmatique de l’Assomption de Marie.

Tout en assumant ces dons surnaturels, Luigina affronte de nombreuses humiliations dans sa vie quotidienne. Alors caissière dans un magasin, elle perd son emploi après avoir été accusée à tort de voler de l’argent. Elle trouvera ensuite un travail au service des postes, puis sera employée comme secrétaire du directeur de l’Institut italien de géophysique, le professeur Enrico Medi, de 1956 à 1970. Ce physicien très connu en Italie, qui fut un pionnier des émissions scientifiques à la télévision et fut notamment amené à commenter en direct les premiers pas de l’homme sur la Lune en 1969, était par ailleurs un fervent catholique, député de la Démocratie chrétienne. Ce patron et protecteur de Luigia Sinapi fait lui aussi l’objet d’un procès en béatification et ses “vertus héroïques” ont été reconnues en 2024.

Les dernières années de la vie de Luigia seront marquées par une grande souffrance physique, particulièrement le vendredi. "Il n’y a pas de grâce plus grande que d'être associée à la Passion de Jésus", écrit-elle dans son journal. Le 17 avril 1978, Luigia s’éteint, à 61 ans, dans la discrétion, mais déjà entourée d’une aura de sainteté pour ceux qui l’avaient connue. "Outre les manifestations surnaturelles qui ont émaillé sa vie, elle a su porter cette charge d'exception involontaire avec un extrême naturel (..), faisant preuve, dans la pratique des vertus et la capacité de sacrifice, d'une obéissance totale à l'Église et à ses représentants", indique le Vatican.