Il y a 80 ans, le 27 janvier 1945, les troupes russes libéraient le camp de concentration et d'extermination d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, révélant au monde l'horreur. Mais la compréhension de cette horreur, de l’ampleur, c’est aux survivants qui ont eu le courage et la force de témoigner qu’on la doit. "Nous devons, l’humanité doit, une immense reconnaissance à ceux et celles qui ont fini par parler. Ils ne se sont pas libérés de leurs souvenirs. Certains les ont revécus, au contraire, en les partageant. Il leur a fallu sortir de la peur, de la honte, de la haine. Merci à elles et à eux", a tenu à rendre hommage la présidence de la Conférence des évêques de France (CEF).
"Évêques en France en cette année du 80e anniversaire de la libération des camps de concentration, camps de destruction du peuple juif, nous remercions toutes celles et tous ceux qui, rescapés des camps, ont accepté de témoigner", reprennent-ils. "Nous remercions toutes celles et tous ceux qui ont fait connaître celui ou celle qui leur avait sauvé la vie. Nous remercions les Juifs de France et leurs diverses organisations pour leur engagement au sein de notre société. Ils aident puissamment notre société française à être lucide sur elle-même."
Une vigilance accrue
Si cette date anniversaire est d’abord un appel à se souvenir de quoi l’humanité est capable, à ne jamais oublier le sacrifice de millions de personnes, elle est aussi un appel à être vigilant aux drames qui se jouent chaque jour et à guider l’humanité sur un chemin de lumière. "Avec notre pays, avec le Saint-Siège, nous reconnaissons l’existence de l’État d’Israël", rappellent ainsi plus loin les évêques. "Nous rêvons qu’il puisse être un modèle pour les démocraties, une tentative aboutie d’incarnation de l’État de droit, dans le respect absolu des commandements inscrits au fond du cœur tout autant que gravés sur les tables de la Loi de l’Alliance." Un appel qui résonne avec force alors qu'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a été signé mi-janvier 2025 après quinze mois de bombardements incessants. Et les évêques de poursuivre : "Nous souffrons lorsqu’il ressemble trop à ce que d’autres États ont été ou peuvent être."
