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Mort de Jean-Marie Le Pen : les scènes de liesse suscitent des réactions indignées

Manifestation place de la République pour célébrer la mort de Jean-Marie Le Pen, ancien chef du Front national.

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Cécile Séveirac - publié le 08/01/25
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Des "apéros géants" ont été organisés dans plusieurs villes de France pour célébrer la mort de Jean-Marie Le Pen, le fondateur du Front National, mardi 7 janvier. Ces scènes de liesse ont suscité des réactions indignées.

Pas de peine pour Jean-Marie Le Pen : c'est le message qu'ont bruyamment fait passer des milliers de manifestants partout en France, au soir de la mort du fondateur du Front National à 96 ans, mardi 7 janvier. De nombreux rassemblements ont été observés, certains donnant lieu à des débordements et des interpellations. A Rennes, à Paris ou à Lyon, des scènes de liesse accompagnées de fumigènes, de pancartes et de clameurs : "le sale raciste est mort", (sic). En certains endroits, les opposants au défunt sont même allés jusqu'à sabrer le champagne, hilares.

Les réactions outrées à ces manifestations n'ont pas tardé à affluer. Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, a aussitôt condamné ces rassemblements et qualifié ces scènes de "honteuses". "Rien, absolument rien ne justifie qu’on danse sur un cadavre. La mort d’un homme, fût-il un adversaire politique, ne devrait inspirer que de la retenue et de la dignité", a fustigé le ministre, aussitôt rejoint par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu : "respecter les morts, c'est une question de dignité". "Les images qui nous reviennent de la place de la République donnent la nausée", a quant à lui réagi Eric Ciotti, député de l'Union des Droites pour la République sur X. "En fêtant ainsi la mort d’un homme, l’extrême gauche montre son vrai visage, celui de la haine, du ressentiment et de l’inhumanité", a-t-il estimé.

"Je trouve nul de se réjouir de la mort d’un homme", a abondé Jérôme Guedj, porte-parole du Parti socialiste et invité de la matinale de Public Sénat, tout en refusant "d'édulcorer le parcours de Jean-Marie Le Pen". "Mort, même l'ennemi a le droit au respect", a lancé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, lors du compte-rendu du Conseil des ministres ce mercredi, reprenant des propos que Jean-Marie Le Pen avait lui-même tenus lors du décès de Jacques Chirac.

Peut-on vraiment exulter publiquement de la mort d'un homme, même dont on honnit tout ce qu'il incarne ? "Le vieil adage qui murmure "On ne se réjouit pas de la mort de quelqu’un" nous a été répété par nos éducateurs - et ce n’est pas spécialement une admonition chrétienne, mais une admonition de sagesse et de spiritualité universelle", écrit Chantal Delsol dans Le Figaro, qui qualifie ces comportements d'"[obscènes], au sens étymologique." "Dans une société digne de ce nom, la mort supposerait que l'on puisse éteindre les querelles et faire en sorte d'accorder le temps qu'il faut à ceux qui doivent être enterrés", relève quant à lui le philosophe Damien Le Guay auprès d'Aleteia. "C'est assez paradoxal, d'ailleurs, car ceux que l'on a pu voir manifester après la mort de Jean-Marie Le Pen sont bien souvent ceux qui invoquent le recueillement et imposent le silence quand surviennent des meurtres, des attentats ou des actes atroces qui suscitent l'immédiate réaction de la droite et de l'extrême-droite", fait-il remarquer. "La sacralité liée à la mort n'existe plus, c'est un fait. Cependant, estime le philosophe, les scènes de joie que l'on a pu voir relèvent à mon sens plus de la provocation politique."

Une "cérémonie religieuse et d'hommage" à Jean-Marie Le Pen aura lieu le 16 janvier à 11h en l'église Notre-Dame du Val-de-Grâce à Paris, a indiqué mercredi la famille de l'homme politique dans un communiqué. Ses obsèques auront lieu samedi 12 janvier dans sa commune natale de La Trinité-sur-Mer (Morbihan) "dans la plus stricte intimité familiale".

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