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Bébé baptisé in extremis : comment “terminer” son baptême ?

BAPTISM
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Anna Ashkova - publié le 01/01/25
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Dans l'Église catholique, le baptême in extremis peut être administré à un bébé en danger de mort imminente. Si l’enfant survit, les parents doivent se rapprocher de leur paroisse pour célébrer le rite complémentaire du baptême. Explications.

Lorsque les parents craignent que leur bébé ne survive pas assez longtemps après sa naissance - comme dans le cas d'un bébé gravement malade ou prématuré -, ils peuvent procéder à un baptême in extremis ou "baptismus in periculo mortis" (baptême en danger de mort). En versant de l'eau sur la tête du nourrisson l’un des parents ou une personne de leur choix prononce la formule valide "Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit". Ce baptême in extremis est valable même s'il a lieu en dehors des conditions habituelles (absence de prêtre, pas de cérémonie dans une église, etc.) et il garantit à l'enfant l'accès à la grâce du baptême en cas de décès imminent, permettant ainsi son salut selon l'enseignement de l'Église catholique. Si l’enfant survit, un rite complémentaire doit être célébré à l’église afin qu’il soit accueilli dans la communauté chrétienne et qu’une attestation de baptême soit délivrée aux parents.

"Cela ne veut pas dire pour autant que le baptême in extremis n’est pas valable", prévient le père Cédric Burgun, docteur en droit canonique et vice-doyen de la Faculté de Droit canonique de Paris. Le rite complémentaire est donc nécessaire pour l'entrée dans la communauté chrétienne. Il permet également de recevoir des grâces supplémentaires pour permettre à l’enfant de grandir dans la foi chrétienne. Comme pour un baptême classique, il n'y a pas de jour obligatoire pour la célébration de ce rite, mais cela se passe en général le samedi après-midi ou le dimanche, pas nécessairement au cours de la messe. "L’important est de le faire dès que possible, comme le précise l’introduction au livre Le Rituel du baptême des petits enfants", note le père Cédric Burgun.

Entrée dans la communauté chrétienne

Appelé aussi rite secondaire dans le langage courant, ce complément de baptême commence par le dialogue initial et l’entrée de l’enfant en l’église. Comme dans la cérémonie traditionnelle de baptême, l’enfant est accueilli dans la communauté chrétienne et reçoit son prénom. "En revanche, à la question "que demandez-vous pour votre enfant?", posée à ce moment de la cérémonie, les parents ayant déjà baptisé in extremis leur bébé répondent non pas "qu’il soit baptisé" mais "qu’il soit reconnu comme faisant partie de l’Église"", précise le père Cédric Burgun. Ils promettent aussi de l’éduquer dans la foi catholique. Les parrains et marraines s'engagent également à soutenir l'enfant dans la foi chrétienne, ce qui inclut de l'éduquer et de l'accompagner dans sa vie chrétienne. Le signe de la croix au seuil de la célébration "marque l’empreinte du Christ sur celui qui va lui appartenir et signifie la grâce de la rédemption que le Christ nous a acquis par sa croix" (CEC 1235).

S’ensuit alors l’entrée de l’enfant en l’église, la lecture biblique, la proclamation de foi ainsi que la litanie des saints. "Juste après, il y a la prière commune. Une action de grâce pour la vie sauvegardée peut alors tout à fait trouver sa place afin que les parents puissent remercier le Seigneur pour la vie sauvée de leur enfant", souligne le père Cédric Burgun. Intervient ensuite l’onction avec le Saint-Chrême (huile consacrée par l'évêque). "Ce rite est au cœur du baptême car il marque la force du Christ et les saints dons du Saint-Esprit que reçoit le nouveau baptisé", détaille encore le père Cédric Burgun.

Les derniers temps forts de la cérémonie sont la remise du vêtement blanc et la remise de la bougie allumée à partir du cierge pascal (symbole du Christ lumière du monde). "Le vêtement blanc symbolise que le baptisé a "revêtu le Christ" (Ga 3, 27) : est ressuscité avec le Christ. Le cierge signifie que le Christ a illuminé le néophyte. Dans le Christ, les baptisés sont "la lumière du monde"" (CEC 1243). Ainsi, le rite complémentaire du baptême, bien que non nécessaire pour la validité de celui-ci, renforce la signification spirituelle et communautaire de ce premier sacrement. 

À l’issue de ce rite, les parents reçoivent une attestation de baptême qui servira à l’enfant toute sa vie pour les différents sacrements comme le mariage ou l’ordination par exemple. "Les parents ayant malheureusement perdu leur bébé baptisé in extremis à la naissance peuvent aussi demander une attestation à leur paroisse, précise le père Cédric Burgun. Si elle ne servira pas l’enfant, elle sera aux yeux des parents une forme de reconnaissance ecclésiale de ce qui a été fait. Cela semble important surtout dans ce genre de situation dramatique". 

Les plus belles citations des saints sur le baptême :

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