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Parents : les dix commandements de la réunion de rentrée

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Mathilde de Robien - publié le 09/09/24
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Cette deuxième semaine d’école marque généralement le coup d’envoi des réunions de rentrée, moments aussi appréciés que redoutés, autant par les parents que par les enseignants. Quelques rappels pour commencer l’année (scolaire) du bon pied.

Première prise de contact entre parents et professeurs, la réunion de rentrée est autant redoutée qu’appréciée de part et d'autre. "C’est idiot mais très souvent, la réunion de rentrée m’émeut", confie Camille, 36 ans, mère de trois enfants. "Parce qu’on parle de mes enfants, de leur avenir, de leur bien-être, et que je réalise combien l’école se met en quatre pour les faire grandir. Et puis j’aime bien faire connaissance avec les maîtresses, voir les autres parents…" Pour Olivier, 40 ans, père d’un lycéen et d’une collégienne, la réunion de rentrée est au contraire un véritable pensum. "J’y vais par respect pour le corps enseignant mais je redoute à chaque fois la longueur des interventions et les questions des autres parents", avoue-t-il.

Côté enseignants, la réunion de rentrée n’est pas un exercice facile. "Elle peut faire peur", souligne Marion, enseignante en primaire depuis une quinzaine d’années en banlieue parisienne. "30 paires d'yeux braquées sur nous, on y est habitué, c'est notre métier, mais des yeux d'enfants, pas d'adultes ! Il faut trouver le ton juste, exprimer nos attentes, créer un climat de confiance alors qu’on n’est pas du tout formé à cela et que selon le rapport qu’ont les parents avec l’institution, ils peuvent arriver confiants, stressés ou même méfiants." Quant à Pauline, qui fait cette année sa troisième rentrée en tant que directrice de collège, elle apprécie ces rencontres avec les parents : "Elles lancent l’année, elles participent à la création du lien de confiance. Ce qui est difficile, c’est d’évaluer ce que les parents attendent vraiment de ces réunions." Leur assiduité et leur attention dépendent beaucoup de l’âge des enfants et des enjeux de l’année. "Au collège, les parents de 6e sont curieux et très coopératifs, ceux de 3e sont un peu stressés par la perspective du lycée, en revanche, ceux de 5e et 4e sont dans une forme de routine et donc moins nombreux." Une remarque qui fait émerger un premier "commandement".

1Présent je serai

Assister à la réunion de rentrée est d’abord une marque de respect vis-à-vis des professeurs, mais c’est aussi une manière de s’intéresser à son enfant, à sa vie en tant qu’élève, au lieu dans lequel il évolue une bonne partie de la semaine… Sans compter qu’elle fournit bon nombre d’informations essentielles sur le déroulement de l’année. Le comble ? "C’est quand on me demande un rendez-vous individuel pour avoir les infos parce qu’on avait piscine le jour de la réunion !", s’exclame Marion. "On apprécie lorsqu’au moins un parent vient à la réunion", souligne de son côté Claire, professeur des écoles à Toulouse. "C’est souvent compliqué, et triste pour l’enfant, quand on essaie de communiquer avec des "parents fantômes"", regrette-t-elle.

2À l’heure j’arriverai

Autant que possible, il est toujours préférable d’arriver à l’heure. Cela évite de poser des questions sur des sujets qui ont déjà été abordés en début de réunion, et cela démontre aussi son intérêt pour le sujet.

3Le prénom de mon enfant je préciserai

Le cas échéant, il est fort utile de préciser à la maîtresse, en la saluant, le prénom de son enfant. C’est en effet l’occasion pour elle de faire le lien entre l’élève et ses parents. "Le nom n’est pas écrit sur le front ! J’aime quand les parents me disent bonjour en me disant qui est leur enfant", souligne en ce sens Claire.

4Au programme je m’intéresserai

La réunion de rentrée permet d’aborder le programme de l’année, les exigences et les attentes des enseignants mais aussi leur manière de travailler, leur méthode, leur pédagogie. Un minimum d’attention et d’écoute s’imposent ! Ce que n’aime pas Marion ? "Les parents qui bavardent, qui mâchent du chewing-gum, qui travaillent en même temps sur leur ordinateur, qui gardent leur casquette ou leurs lunettes de soleil, qui sortent pour passer un coup de fil…"

5À l’institution, confiance je ferai

"Certains parents arrivent avec des idées reçues, se montrent agressifs dès la première rencontre ou encore remettent en cause l’institution, mon but à moi est au contraire de créer du lien, de maintenir la confiance dans l’institution, de faire en sorte que le triangle parent/prof/enfant fonctionne. Ce n’est pas évident lorsque les parents sont méfiants", souligne Anne, institutrice en CE2. Faire confiance à l’enseignant, à l’équipe pédagogique et au directeur d’établissement est un préalable indispensable pour travailler main dans la main à la réussite de l’élève. Et si l’un déçoit, fait une erreur ou est défaillant, il y a toujours possibilité de discuter, de demander des explications, de se tourner vers l’association de parents d’élèves ou la structure dont dépend l’établissement.

6L’intimité de mon enfant je respecterai

La réunion de parents n’est pas le lieu pour parler de la situation spécifique de son enfant. Qu’il soit HP, dys, ou avec un PAI (Projet d’Accueil Individualisé), ce n’est pas le lieu pour étaler la vie ou l’intimité de son enfant devant les autres parents. Il est préférable de solliciter un rendez-vous individuel avec l’enseignant pour évoquer des sujets sensibles ou personnels.

7D’évoquer le cas particulier de mon enfant je m’abstiendrai

Peut-il sortir à 15H le jeudi pour son rendez-vous d’orthophoniste ? Mon enfant n’aime pas les épinards, va-t-on le forcer à en manger à la cantine ? Et comment ça se passe si c’est son frère qui vient le chercher à la garderie ? Il est des questions très pertinentes mais très personnelles qui ne concernent pas les autres parents. "Elles rallongent la réunion et peuvent agacer les autres parents", résume Anne. Il est bon de savoir différencier réunion plénière et rendez-vous individuels.

8La maîtresse je libèrerai

Certes, il est louable de ne pas monopoliser la réunion plénière en évoquant le cas particulier de son enfant, mais accaparer longuement l’enseignant en fin de réunion n’est pas non plus une bonne option… "Ce n'est pas le moment, on n'a rien préparé, on est parfois pris un peu de court ! Évoquer trois minutes un ressenti général, bien sûr, mais pour des questions plus spécifiques, évoquer un souci, transmettre une information à noter, le mieux est de prendre rendez-vous à un autre moment", conseille Claire.

9Les questions personnelles j’éviterai

Si la réunion de rentrée permet de faire connaissance avec l’enseignant, il ne s’agit pas non plus de lui poser des questions personnelles ! S’intéresser à sa méthode, ses convictions pédagogiques, le programme, ses attentes vis-à-vis de la classe, oui! Lui demander son âge ou son adresse n’est pas le lieu.

10Les commérages je cesserai

Enfin, il peut être judicieux de surveiller ses propos à l’issue de la réunion de rentrée, quand tous les parents se retrouvent sur le trottoir devant l’école. Échanger quelques remarques ou impressions, c’est normal, mais gare à ne pas juger, ni critiquer, ni abonder les commérages… "C’est une maladie grave, qui commence simplement, peut-être seulement par un peu de bavardage, et s’empare de la personne en la transformant en "semeur de zizanie"", alertait le pape François lors de ses vœux de Noël à la Curie romaine en 2014. "Gardons-nous du terrorisme des bavardages !", exhortait-il. Et en 2015 de préciser lors d’une méditation : "Médire au sujet des autres est du terrorisme, c’est comme lancer une bombe pour détruire les personnes et ensuite s'enfuir à toutes jambes et se mettre à l'abri". À chaque parent, sur le trottoir de l’école, de désamorcer ces bombes !

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