"Un moment de grande bénédiction" : c'est ainsi que le gouvernement du Timor oriental a annoncé la venue du pape François à sa population. Pour le pays le plus catholique du monde (après le Vatican), avec plus de 97% de catholiques, la venue du chef de l'Église, qui plus est la première depuis la libération du pays du joug indonésien en 2002, est un événement extraordinaire, et cela s'est ressenti.
À partir de l'atterrissage de l'avion du pape François à l'aéroport de la capitale Dili, toute la ville s'est mise à bourdonner de joie, ce bruit incessant se transformant en clameur à chaque passage de la papamobile blanche. Sur le tarmac déjà, les employés de l'aéroport avaient largement dérogé au protocole en venant tous s'agenouiller devant le pontife pour recevoir sa bénédiction. Sourires, pleurs, gestes de dévotion (en tendant des croix, des statues de la Sainte Vierge ou même des bouteilles d'eau pour que le Pape les bénissent sur son passage) : la présence du pontife a sans aucun doute constitué le plus beau cadeau que pouvait demander tout un peuple. Une nation jeune, mais unie dans sa foi dont elle a hérité des colons portugais, mais aussi de l'épreuve de l'occupation sanglante des forces indonésiennes.
Une participation active
Pour anticiper cette venue historique, le gouvernement de ce pays pauvre avait organisé un plan pour faciliter les déplacements du pape dont les trajets sont devenus des points de rendez-vous pour tous les habitants présents dans la cité portuaire, malgré des chaleurs parfois étouffantes. Les policiers, militaires et scouts volontaires, ces derniers étant mobilisés pour assister les forces de sécurité, ont été débordés par la ferveur généralisée.
La présence massive des Timorais sur les routes venait d'une autre décision gouvernementale unique en son genre : il leur a demandé de "participer activement" à la venue du Pape en allant se saluer à chaque passage. Et a même décrété exceptionnellement trois jours fériés ces 9, 10 et 11 septembre. "Nous serions quand même venus", confie Maria, une jeune Timoraise qui a hâte de participer à la grande messe de mardi, un événement qui devrait rassembler 700.000 personnes selon le gouvernement, un nombre équivalent à plus de 50% de la population du pays.