La Chine a officiellement reconnu Mgr Melchior Shi Hongzhen comme évêque de Tianjin. Une nomination historique, puisque c’est la première fois que Pékin reconnaît un évêque nommé par Rome avant l’accord secret de 2018 Cet accord qui pourrait être renouvelé dans les prochaines semaines institutionnalise le dialogue avec le régime communiste sur les nominations d’évêques. Un geste d'apaisement de la part de la Chine qui montre une amélioration des relations avec le Saint-Siège après plusieurs nominations unilatérales. Même si celle de Mgr Shi Hongzhen, qui va sur ses 95 ans, est surtout symbolique. La situation reste critique pour les chrétiens en Chine, persécutés depuis des siècles, car accusés par les régimes impériaux puis communistes d’être des relais de la propagande occidentale. Dans l'Empire du milieu, les catholiques ont longtemps été traqués, déportés ou exécutés… sans que jamais le rythme des conversions ne baisse.
La RPC a donc changé de stratégie à partir de 1982 : contrôler les institutions en faisant d’elles des “associations patriotiques”. Et depuis, deux Églises catholiques avec des diocèses et des évêques différents se côtoient : une Église officielle contrôlée par Pékin et une Église clandestine persécutée. La posture délicate du Vatican qui veut améliorer ses relations avec le gouvernement chinois quitte à faire des concessions fait débat parmi les croyants : Les partisans du rapprochement considèrent que celui-ci est vital pour réduire les persécutions contre les quelque 70 millions de chrétiens du pays. Mais ses opposants, au sein même de l’Église chinoise craignent que ces accords ne mènent à “l’anéantissement de la vraie Église”.