La Vierge Marie est la bien-aimée de la liturgie, qui l’honore plus d'une fois par mois, sans compter les innombrables fêtes locales liées à des apparitions de ou dévotions pour Notre-Dame. Mais l’Église, consciente de l'importance de celle qui fut proclamée "Mère de Dieu" dès 431 à Éphèse, la prie davantage encore.
Une nouvelle forme de piété populaire apparaît au XVIIIe siècle : consacrer les mois au Christ, à Marie ou à Joseph. Aujourd'hui encore, les mois de mai ou d'octobre, on honore singulièrement Notre-Dame, comme l'expliquait Jean Paul II lors d'une audience en 1979 : "Le mois de mai nous encourage à penser à elle et à en parler d'une façon particulière. C'est en effet son mois. Le temps de l'Année liturgique et ce mois de mai nous invitent à ouvrir nos cœurs à Marie d'une façon toute spéciale."
Le temps qui sépare le 15 août du 15 septembre
Mais une autre tradition, appelée "Tricesimum", du latin "trentième", fait invoquer Notre-Dame pendant tout le temps qui sépare la date de l’Assomption, le 15 août, de celle de Notre-Dame des Douleurs, le 15 septembre. La première date, solennité patronale de la France, célèbre la montée de Marie au ciel avec son corps, motif d'espérance pour tous les croyants. La seconde, mémoire moins connue, contemple la compassion de la Mère de Dieu au pied de la Croix, exemple pour les fidèles.
Prier Notre-Dame pendant les trente jours qui séparent ces deux fêtes mariales est une manière, parmi d'autres, d'admirer l'œuvre de Dieu en sa créature, préfiguration de l'œuvre de Dieu en chaque homme. Les croyants rendent ainsi à la mère du Sauveur un culte, mais qui est toujours ordonné à Jésus lui-même, selon l’adage spirituel de saint Louis-Marie Grignion de Montfort : "à Jésus, par Marie".