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Le dessin, occupation intergénérationnelle des vacances

Philomène et ses dessins

Jean-Étienne Rime - publié le 08/08/24
Raconter une histoire, la mettre en scène et la dessiner ! Voilà une saine occupation de vacances pour ce grand-père et sa petite fille, raconte notre chroniqueur, qui peut en inspirer bien d’autres…

Philomène a sept ans et demi, elle va rentrer en CE2 et elle a eu la grande joie de recevoir Jésus dans son cœur lors de sa première communion en mai dernier. Durant ces vacances, elle passe du temps avec ses parents et sa sœur au bord de la mer, elle joue, visite, nage, elle découvre et elle lit mais Philomène a une passion : le dessin. Une grande passion. Alors qu’elle passe un séjour à la campagne chez ses grands-parents, elle demande à son grand-père, modeste artiste, de dessiner avec lui. Bonne idée, mais que dessiner et surtout comment passionner un enfant, lui donner de la persévérance et créer une œuvre dont elle sera fière ?

« Philomène, qu’aimes-tu dessiner ? »

« Philomène, qu’aimes-tu dessiner ? — Un peu de tout, répond-elle, des paysages, des personnes et des animaux… » Et donc rien de précis. En discutant avec elle, l’on s’aperçoit que l’histoire ne tient pas une place très importante dans le programme scolaire. Eh bien voilà ! allions les deux, nous allons raconter un grand moment de notre histoire et ensuite le dessiner.

Le matin, le petit-déjeuner vite avalé, Philomène appelle son grand-père pour qu’il lui raconte une histoire, celle de Jeanne d’Arc. On commence par la bergère de Domrémy qui entend des voix, celles de saint Michel, sainte Marguerite et sainte Catherine d’Alexandrie : « Jeanne, il faut que tu délivres la France de l’ennemi anglais. » Quelle étrange affaire ! En pleine guerre de Cent Ans, en cette fin du Moyen-Âge, une petite fille, un peu plus âgée que notre Philomène devait partir, lever une armée, faire couronner le gentil dauphin Charles et bouter l’anglais hors de la France.

Une vraie mise en scène

Il faut donc un début pour créer une œuvre d’art et c’est le dessin de Jeanne gardant ses moutons dans un paysage bucolique qui est esquissé : il ne faut pas oublier les détails, la bergerie entre autres. L’artiste en herbe commence par un dessin au crayon pour poser les formes et construire une vraie mise en scène. Elle efface, reprend, demande des conseils, râle un peu de ne pas arriver à mettre sur le papier toutes ses idées et sa vision du tableau imaginé. Elle prend des crayons de couleurs pour donner de la vie : « La robe de Jeanne, je peux la faire en bleu, comme sainte Marie ? » Demain, nous arriverons à Chinon, après-demain ce sera aux pieds des murailles d’Orléans : il faudra dessiner la jeune combattante et ensuite, nous partirons pour Reims et le couronnement de Charles VII. On oubliera pour ces vacances la triste fin de Rouen, ce n’est plus une belle histoire de petite fille.

Marquer la mémoire

Belle aventure et grande connivence entre la petite-fille et son grand-père ! L’histoire ne dit pas qui était le plus heureux et le plus fier lorsque l’on montra, après un long suspens, la fresque complète aux parents… ébahis bien sûr. Qu’en restera-t-il ? quelques feuilles de papier qui, il faut bien le dire, n’ont rien à voir avec un art, si naïf soit-il. Non, il restera plus que cela.

D’abord le sens de l’observation. On dessine avec ses yeux et l’enfant a observé pour ensuite reproduire. On dessine aussi avec son imagination et Philomène a réussi cet exploit que seuls les âmes d‘enfant sont capables de réaliser : revenir plusieurs siècles en arrière pour vivre des scènes passée et s’assimiler à une héroïne, un modèle dans notre histoire, une sainte vénérée au-delà des églises. Ensuite, elle a marqué sa mémoire de plusieurs façons : la complicité avec son aïeul, le temps long consacré au dessin et donc un ancrage de l’histoire dans le musée neuf de son esprit ; elle a aussi pris goût à l’effort récompensé par une réalisation dont elle est fière et peut être deviendra-elle historienne ou artiste, mais si ce n’est pas le cas, elle aura passé de bons moments.

Rompre avec le quotidien

Dessiner, apprendre l’histoire et tant d’autres occupations simples et saines qui rompent avec le quotidien et donne du repos aux écrans. Dessiner : une idée pour occuper les enfants au cœur de cet été ! L’on peut aussi créer une pièce de théâtre, lancer des compétitions sportives, monter une mini-chorale, à chacun d’inventer pour éveiller nos enfants et petits-enfants et passer un mois d’août inoubliable.

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