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Une salle de prière dans le village des dieux du stade

village olympique, JO 2024

Le village olympique 2024 a été inauguré en Seine Saint Denis le 29 février. Il proposera une salle de prière œcuménique.

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François Morinière - publié le 03/03/24
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Les clés du Village olympique viennent d’être remises au comité d’organisation des J.O. de Paris. Au cœur de la cité des athlètes, une salle de prière œcuménique, que présente François Morinière, membre fondateur du projet "Holy Games", initiative lancée par le diocèse de Paris pour accompagner le monde du sport pendant la durée des Jeux.

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Cette semaine, la société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) a officiellement et symboliquement remis les clés du Village olympique au président du comité d’organisation des J.O. Tony Estanguet. C’est de loin le chantier le plus important qui a été mené dans le cadre de l’olympiade à venir. Situé en Seine-Saint-Denis aux confins de Saint-Ouen, Gennevilliers et Saint-Denis, cette zone de friche de 52 hectares abritent désormais 82 bâtiments, plus de 10.000 logements, 7,5 hectares d’espaces verts, et va accueillir plus de 14.000 personnes pour les Jeux olympiques et plus de 9.000 pour les Jeux paralympiques pour un coût global d’environ 2 milliards d’euros.

Une salle de prière

Nicolas Ferrand, le directeur général de la Solideo, ne cachait pas sa fierté et son émotion, en tenant la livraison dans les délais impartis, malgré les nombreuses péripéties inattendues et la crise du Covid, sans parler des hausses de coûts de construction et les problèmes de logistique liés aux conséquences de la guerre en Ukraine. Quelques éléments intéressants au sujet du séjour des athlètes : les chambres de 12m² sont conçus pour deux athlètes avec un bon confort, des zones communes avec des sofas et des fauteuils, des salles de bain, mais pas de cuisine car les repas seront pris dans l’immense restaurant "le plus grand du monde" selon Sodexho, avec 3.200 places assises, et cinq types de cuisine, ouvert 24h sur 24. 

Le village comprend également une place qui est le centre névralgique de l’ensemble et une immense salle de fitness. C’est également là que se tiendra une salle de prière qui sera partagée entre catholiques, protestants, musulmans, juifs et bouddhistes. Cette disposition est en effet imposée par le CIO dans le cahier des charges de l’olympiade, et chaque religion est en train de prévoir le dispositif d’accompagnement. C’est notamment l’une des facettes du projet « Holy Games » déployé par le diocèse de Paris et la Conférence des évêques de France, avec l’implication de Mgr Emmanuel Gobilliard, nommé par le Saint-Siège évêque délégué aux JO.

Reconversion

Après les Jeux, à l’horizon 2025, le Village se reconvertira en quartier d’habitations et d’activités : 2.200 logements familiaux (dont 900 logements intégrant 25% de social à Saint-Denis), 900 logements spécifiques : résidences étudiantes, logements de courte durée, résidences seniors, chambres d’hôtel, mais aussi des bureaux et des locaux d’activités. Avec environ 6.000 habitants et 6.000 emplois, ce nouveau quartier mixte accueillera de nombreux commerces, une salle de spectacles, un restaurant, trois gymnases et des services publics dont une crèche et deux écoles. Enfin, le nouveau quartier bénéficiera de la présence d'un grand parc arboré. Le long de la rue Ampère, face à la cité du cinéma, la Ville a obtenu que près de 25.000 mètres carrés initialement prévus pour la construction d’immeubles soient finalement dédiés à un grand espace végétalisé, le parc Ampère. Durant les Jeux, ce lieu accueillera une gare routière avec des bus 100% électriques qui conduiront les athlètes sur les sites des épreuves. En "phase héritage", il deviendra un grand parc urbain boisé au bénéfice des habitants et habitantes du futur quartier.

Que diront les générations futures dans un siècle à propos de ce village ultra moderne, conçu dans le respect de l’environnement et sans climatisation ?  Impossible de le dire.

Paris et la région parisienne ont gardé de nombreux gestes architecturaux liés à l’organisation d’évènements. On pense par exemple aux différentes expositions universelles. Des Jeux olympiques organisés il y a cent ans à Paris, il nous reste le stade Yves-du-Manoir à Colombes, la piscine des Tourelles à Paris dans le XXe arrondissement et le fronton Chiquito-de-Cambo dans le XVIe arrondissement qui rappelle la présence de la pelote basque en tant que discipline olympique à l’époque. En 1924, le village olympique se composait d’une soixantaine de maison en bois tout de même dotées de l’eau courante, mais qui furent détruites ensuite. On évoquera également le Vélodrome d’Hiver, le « Veld’hiv » de sinistre mémoire avec la rafle qui eut lieu pendant la Seconde Guerre mondiale, et qui fut détruit en 1959.

Des moments de cœur à cœur avec Dieu

Que diront les générations futures dans un siècle à propos de ce village ultra moderne, conçu dans le respect de l’environnement et sans climatisation ?  Impossible de le dire. Mais en tout cas, tout a été pensé pour éviter le désastre de certains Jeux olympiques précédents, avec des installations ensuite abandonnées, comme à Athènes ou Sarajevo. Et c’est bien sûr également un événement majeur pour l’évolution du département de la Seine-Saint-Denis où il y a encore tant à faire en matière d’urbanisme.

Pour finir, imaginons peut-être ce qui se passera dans ce centre de prières fin juillet. On verra sans doute des athlètes en pleine nuit et en toute discrétion plonger dans un moment de cœur à cœur avec Dieu, pour partager joies, peines, espoirs, désarrois, colères face à une injustice. Dans les médias, on a peu parlé de cet endroit discret mais nul doute qu’il s’y passera des moments très forts, et sans doute également des instants d’œcuménisme à l’abri des caméras et du fracas médiatique.

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