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Céline Lachaume : “Le quotidien peut être beau, dans ce qu’il a de caché ou d’insignifiant”

Céline Lachaume, connue sur Instagram sous le pseudo cicibhv.

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Bérengère de Portzamparc - publié le 02/02/24 - mis à jour le 06/08/24
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Instagrameuse, entrepreneuse, catholique, Céline Lachaume, 31 ans, partage avec ses près de 34.000 abonnés sur Instagram, son quotidien de mère de quatre enfants. Derrière la façade "girly" et "fashion", elle partage aussi un message authentique et puissant, sur la façon de vivre son état de vie, sous le regard de Dieu, entre acceptation, reconnaissance et espérance.

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Elle n’a que 31 ans, mais déjà quatre enfants en moins de quatre ans ! Céline Lachaume, qui attend son cinquième, s’en émerveille, même si elle ne le cache pas, à ses près de 34.000 abonnés sur Instagram, son quotidien est ultra sportif ! D’autant qu’elle doit gérer avec les absences professionnelles régulières d’un mari très engagé, et son métier d’éditrice qu’elle assume en télétravail, entre grossesses et déménagements à répétition. Et pourtant, loin de s’en plaindre, elle partage avec sincérité ses coups de cœur, ses galères et ses réflexions sur la vie de famille nombreuse, entre grandes joies et petites peines. C’est sans doute sa sincérité qui lui apporte chaque jour de plus en plus d'abonnés, ce dont elle se réjouit, s'émerveillant des belles discussions qu’elle engage avec certains, à travers les messages privés et dans lesquels il n’est pas rare qu’on lui pose des questions sur sa foi ou sur une envie de se rapprocher de Dieu, ou de fonder une famille.

Aleteia : Pouvez-vous nous raconter votre parcours familial et personnel ? 
Céline Lachaume : Maman de quatre enfants rapprochés, je suis mariée et amoureuse depuis 5 ans et nous vivons actuellement à Marseille, après déjà pas mal de déménagements, mon mari ayant un métier très prenant ! Je travaille comme responsable marketing pour une maison d’édition, tous les jours sauf le mercredi, et je suis 100% en télétravail. Au départ, j’ai fait des études d’histoire et de russe, mais je me suis vite retrouvée dans une librairie parisienne où j’ai gravi les échelons, pour intégrer aujourd’hui le monde de l’édition, où je m’épanouis professionnellement. Alors c’est vrai, plutôt qu’un open space et des pauses café entre collègues, je travaille avec des enfants qui jouent à côté de moi et un planning à organiser en fonction des horaires de l’école maternelle pour mes deux grands. Mais cela se gère ! 

Justement, comment faites-vous pour tout mener de front ? 
Tout est dans l’anticipation ! Et Dieu sait qu’avant d’être maman, je n’étais pourtant pas une femme organisée. J’anticipe tout et tout le temps, les habits des enfants sont prêts à être enfilés dès la veille, la table du petit déjeuner déjà dressée, mon dîner déjà prévu, etc… Bien sûr, je réajuste en permanence car rien ne roule jamais tout seul, et il y a toujours des grains de sable, mais je fais au mieux pour anticiper tout ce que je peux, et sinon je m’adapte ! D’ailleurs, je n’ai aucune recette magique à donner, ça fonctionne pour moi ainsi, c’est tout. Parfois, sur les réseaux, on m’adresse quelques critiques, j'aime répondre que je n’ai pas non plus un métier où je guéris le cancer, et que je me suis adaptée au rythme qui me convient, à moi comme aux enfants.

Céline Lachaume et ses enfants, à Marseille.

Vous êtes très présente sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram où vous partagez votre quotidien, qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’ouvrir un compte ? 
Au départ, j’ai créé ce compte pour garder le lien avec mes copines, partager des bons plans et aussi des belles photos de mes enfants, - je suis gâtée, ma sœur jumelle et mon plus jeune frère sont tous deux photographes professionnels ! - et puis, petit à petit, les gens se sont abonnés, mon compte a pris de l’ampleur, et je suis même devenue "influenceuse" en proposant parfois des partenariats avec des marques qui me plaisent. Mais ce dont je ne me doutais pas au début, et que je découvre à présent, c’est que ce compte est aussi devenu un lieu où je peux témoigner de ma foi, de mes aspirations et de la beauté de la vie de famille. Instagram me nourrit, et a une portée qu’on ne soupçonne pas !

Ce compte est aussi devenu un lieu où je peux témoigner de ma foi, de mes aspirations et de la beauté de la vie de famille.

J’ai souvent des discussions privées édifiantes avec des abonnés, et plusieurs fois par semaine, je reçois des messages incroyables. Par exemple : "Grâce à votre compte, j’ai moins peur de cette nouvelle grossesse non prévue", ou encore "Quels livres me conseillez-vous pour me faire baptiser", etc … Avec le temps, j’ai établi une liste de livres en fonction des sujets abordés que je peux envoyer facilement, et quand c’est plus profond, je n'hésite pas à les adresser à l’abbé Martial, dont je suis proche, et qui est également présent sur les réseaux sociaux. 

Effectivement, sur votre profil, vous ne cachez pas que vous êtes catholique. D’où vient votre foi et comment la vivez-vous au quotidien ? 
Mes parents étaient catholiques mais sont revenus à la pratique quand nous étions, avec ma sœur jumelle, en fin de primaire. Ensuite, de la 6ème à la Terminale, j’ai été scolarisée chez les sœurs dominicaines de Fanjeaux (Aude) et j’ai pu y faire grandir ma foi. Comme tout le monde, nous avons eu notre lot d’épreuves dans l’enfance et l’adolescence, et je peux vraiment dire que la Foi m’a sauvée, dans le sens où du jour où j’ai pris conscience que Dieu existait, je ne me suis plus jamais senti seule. Aujourd'hui, la foi fait vraiment partie de mon quotidien, c’est pourquoi je ne la cache pas sur les réseaux sociaux. Cela fait partie de moi, je suis catholique pratiquante et avec mon mari, nous aimons le rite traditionnel où le sens du sacré nous transporte et nous élève. 

Arrivez-vous à trouver le temps de prier régulièrement entre le boulot, les enfants et le quotidien ? 
C’est sûr, j’ai beaucoup évolué dans ma prière au quotidien depuis que je suis maman ! Lorsque j’étais célibrataire, je pouvais aller plusieurs fois par semaine à la messe et je récitais mon chapelet tous les jours. Impossible à présent, tout juste si j’arrive à aller à la messe le dimanche, quand les enfants ne sont pas malades, et qu’ils sont assez calmes pour rester une heure à l’église ! Mais après avoir beaucoup culpabilisé pour cela, c’est une discussion avec mon père spirituel qui m’a libérée. Il m’a expliqué que ma vie de maman, mon devoir d’état, était une vie de don, mais aussi de prières, et que je pouvais la pratiquer autrement. Une colère d'un enfant à gérer? "Mon Dieu, donne-moi la patience". Une heure de temps calme et de câlins ? "Merci Seigneur pour ces vies que tu m’as données".

J’ai cette certitude que le Bon Dieu est là, présent, dans mon quotidien.

En fait mon quotidien est devenu source de prières, de remerciements, d’oraisons jaculatoires. Alors oui, je n’ai plus le temps d'être assise devant un coin prière, mais je prie d’une autre façon, et j’ai cette certitude que le Bon Dieu est là, présent, dans mon quotidien. Et quand j’éprouve un sentiment d’échec, de ratés, que j’ai dû écourter la messe dominicale où les enfants hurlaient, et bien je l'offre aussi au Seigneur. J’ai compris que le petit quotidien peut être beau, dans ce qu’il a de caché ou d’insignifiant.

Et votre couple dans tout ça ? Vous dites que votre mari est souvent absent, comment trouvez-vous du temps à deux ? 
Déjà, on communique beaucoup, on peut s’écrire jusqu’à 50 sms par jour ! Quand il est là, on n’hésite pas à sortir le soir tous les deux, quand les enfants sont couchés, nous avons un bon réseau de baby-sitters, et mon super petit frère qui vit à Aix, nous offre cette année une soirée par semaine où il vient garder les petits ! On peut aussi bien sûr rester tous les deux au calme à la maison, et lire à côté par exemple, mais surtout beaucoup discuter de tout, de rien, mais aussi des enfants. Comme il est souvent absent, j’aime lui raconter les petites phrases, les petites bêtises de la journée, pour qu’il ne rate rien.

Céline Lachaume et son mari.

Et puis, plutôt que de me lamenter sur ses absences, je me réjouis d’un atout de taille, à savoir que ses retours sont toujours une fête ! Et qui peut se vanter, après plusieurs années de mariage, d’avoir encore les petits papillons dans le ventre quand on retrouve son amoureux ? Alors évidemment, le risque c’est de l’idéaliser, il y a bien sûr un retour au réel à assumer, mais j’aime beaucoup cette phrase de Matisse, “il y a des fleurs partout pour qui veut les voir”. C’est un peu mon mantra au quotidien, pour le couple, pour les enfants et pour tout le reste. 

Avez-vous un saint préféré ?
Oui, c’est l’Enfant Jésus de Prague ! Ma grand-mère en avait plein chez elle, et quand j'étais petite, j’adorais les regarder. Et puis, pour notre voyage de noces il y a cinq ans, on a eu pas mal de galères et on a failli ne pas partir du tout. Finalement, au dernier moment, nous avons pu avoir quelques jours et trouver une destination accessible et rapide, et ce fut Prague ! Nous avons donc pu voir le “vrai” Enfant Jésus, et devant lui, j’ai pu déposer une peur qui m’habitait, celle de ne pas avoir d’enfant. On peut dire qu’il m’a vite et bien exaucée ! 

Une dernière question, vous vous êtes lancée un sacré défi sportif en décidant de courir le marathon à Paris le 7 avril prochain, pourquoi ? 
Oui alors là aussi c’est une sacrée histoire ! Il se trouve que j’ai une très bonne amie Camille, qui vient de mourir d’un cancer à 34 ans. Elle m’avait motivée pour faire ce marathon de Paris avec elle. Je tiens beaucoup à parler d’elle car quand je vous disais que Dieu est là présent, au quotidien, ce ne sont pas des paroles en l’air. Nous venions juste de passer le week-end ensemble quand, le lundi matin, son mari nous apprend qu’elle vient de partir en urgence à l'hôpital à Paris.

J’envoie un sms à l’abbé Martial juste pour lui demander de prier pour elle, et il me répond qu’il est dans le train pour Paris, lui qui ne quitte pourtant que rarement le sud ! Alors qu’il ne connaissait pas Camille, il a eu juste le temps, en sortant de la gare, d’aller à l'hôpital, de lui donner l'extrême onction, et Camille est partie au Ciel. C’est à la fois très dur bien sûr, et je pleure mon amie, mais je me réjouis de savoir que Dieu a été là, tout du long, avec elle et avec nous. Alors oui, je vais courir pour elle et pour la recherche, j’ai d’ailleurs ouvert une cagnotte en ligne que mes incroyables abonnés ont déjà fait exploser ! Quand je vous dis qu’on ne soupçonne pas la portée des réseaux !

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