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IVG : sept bonnes raisons de refuser sa constitutionnalisation 

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Tanguy Marie Pouliquen - publié le 12/12/23
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Alors que le projet de loi constitutionnel visant à inscrire l’IVG dans la Constitution a été présenté ce 12 décembre en Conseil des ministres, constitutionnaliser la liberté d’avorter serait un non-sens au regard du respect dû à chaque être humain, assure le frère Tanguy-Marie Pouliquen. Professeur de théologie à l’Institut catholique de Toulouse, il rappelle que la liberté individuelle est subordonnée au respect de la vie naissante.

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Le projet de loi constitutionnelle visant à inscrire l’Interruption volontaire de grossesse dans la Constitution est présenté ce mardi 12 décembre 2023 en conseil des ministres. La perspective d’une constitutionnalisation de la liberté d’avorter convoque la conscience éthique à réaffirmer à nouveaux frais les raisons de son non-sens. Ériger au rang de liberté fondamentale celle de pouvoir tuer son bébé, en faisant primer la liberté individuelle sur les droits de l’enfant, rend incompréhensible la méta-valeur de la pensée occidentale fondée sur le respect inconditionnel du droit à la vie, premier de tous les droits. Respect de la vie naissante, comme respect de soi, respect d’autrui, respect permanent, irréductible, définitif, pour tous. Pourquoi ? Pour exister, tout simplement. Qui d’entre nous aurait voulu être avorté ? Nous avons tous été un embryon. 

Contre une constitutionnalisation de la liberté d’avorter, voici sept raisons pour toujours défendre la vie naissante dès son origine : pour la contempler, l’accueillir d’abord, en être solidaire, et non pas pour la contrôler et finalement constitutionnaliser la possibilité de son rejet !

1Il n’y a pas de degrés dans l’humain

La dimension d’humanité est de l’ordre de l’ontologie, de la nature même. Un handicapé n’est pas moins humain, il est toujours humain, même si son handicap le fragilise psychologiquement, physiquement. L’enfant à naître est fragile mais humain, jamais moins humain. C’est pourquoi il a toujours le droit de vivre. 

2L’enfant à naître n’est pas un être potentiel

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L’enfant à naître a, dès la fusion des gamètes, "tout son potentiel", tout le "programme" de son développement futur que rien n’enrichira, si ce n’est la capacité d’être accueilli par autrui, par son environnement, par son histoire, comme le montre l’épigénétique.

3 L’enfant à naître possède toutes les caractéristiques humaines

Il est une "totalité unifiée", "une présence personnelle", un être humain, en devenir de croissance intégrale, de déploiement de ses capacités. Son cœur bat à cinq semaines de grossesse. A-t-on déjà vu de l’humain qui ne revête pas de dimension personnelle ? Chaque vie personnelle n’aurait-elle pas un commencement caché ? Comment un être humain dès le début de son aventure dans l’existence biologique ne serait-il pas déjà une personne à respecter ? Tout un début vital à sanctuariser.

4L’enfant à naître est positivement vulnérable

Sa vulnérabilité interpelle chacun dans son désir d’être accueilli, protégé, accompagné, nourri, relié, confié à une hospitalité qui en prend soin, sa maman, son papa, chacun d’entre nous. L’enfant à naître est confié à toute l’humanité. Il est le symbole public de la vie relationnelle authentique et réussie. 

5L’enfant à naître est un "corps embryonnaire" 

A-t-on vu un corps qui ne vienne pas d’une personne ? Ce corps personnel porte en lui-même tout le programme génétique. Le corps est constitutif de l’humain : j’ai un corps, je suis aussi mon corps. Toucher mon corps, c’est toucher ma personne et il n’y a pas de corps sans esprit. Ce corps parle de l’unicité de chacun. Son ADN unique, le même dans chacune de ses milliards de cellules, en est la confirmation biologique. L’enfant à naître est unique en son corps, toujours déjà là. 

6L’enfant à naître est un être donné pour l’existence sociale

L’enfant à naître est donné pour la vie partagée. Lui-même ne se donne pas l’existence, donné qu’il est, vivant grâce à l’union de ses parents. Cette donation réciproque lui "colle" à la peau faisant des parents le berceau de la vie donnée. L’enfant à naître est aussi confié au berceau de la collectivité qui voit dans les soins nécessaires à prodiguer à ce "tout petit" son propre besoin en miroir de continuer à vivre et de croire en l’avenir.

7Pour les chrétiens, l’enfant à naître est un don de Dieu pour l’éternité

Dieu instaure avec chacune de ses créatures une relation d’alliance perpétuelle, tel est son dessein d’Amour, croient les chrétiens. L’enfant à naître est voulu par Dieu. "C’est toi Seigneur, s'écrie le psalmiste, qui m’a formé les reins, qui m’as tissé au ventre de ma mère ; je te rends grâce pour tant de prodiges : merveille que je suis, merveille que tes œuvres" (Ps 139, 13-14). "Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car leurs anges regardent toujours la face de mon Père qui est aux Cieux" (Mt 18, 10). La volonté divine est que l’enfant à naître vive pour toujours. Il est un don pour l’éternité. L’enfant est "sacrement de la vulnérabilité de Dieu" qui fait dépendre sa création de notre bon vouloir. Le Dieu parfaitement libre nous veut vraiment libre, parce que responsable jusqu’au bout de la vie confiée. À en oublier les droits de Dieu, on en finit par oublier le sens des droits de l’homme. 

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