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Avent-Noël : êtes-vous ville ou campagne ?

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Illuminations de Noël à Colmar (Alsace).

Jean-Michel Castaing - publié le 06/12/23

Si le charme de Noël opère bien à la campagne, le temps de l’Avent semble mieux se prêter aux troublantes illuminations de la ville. Pourquoi cette différence ?

Pour Noël, êtes-vous ville ou campagne ? Certes, Jésus est né hors de la ville, dans une étable perdue de Bethléem, ou dans une grotte. Le cadre de la Nativité s’accommode bien de la campagne. Cependant, tout le monde n’a pas de pied-à-terre ou des parents en dehors des agglomérations. Souvent, le réveillon du 24 décembre se déroule là où les retrouvailles avec notre famille dispersée est possible.

Pourtant, dans l’absolu, le charme de Noël opère davantage en milieu rural. Mais avant Noël, il y a l’Avent. Or, durant cette période préparatoire, la ville prend sa revanche. Car le cadre idéal pour l’Avent, c’est bien le milieu urbain. Ainsi, l’Avent et Noël se partagent l’espace : au premier la ville et ses éblouissements, au second la campagne et sa sérénité. Essayons d’analyser brièvement les raisons de cette répartition.

Vivre l’Avent en ville 

L’avantage de vivre l’Avent en ville, c’est qu’on y touche plus concrètement le spectacle de la pauvreté. Or, l’Avent est la préparation de Noël qui place la pauvreté au centre. Dieu va venir venger les pauvres. Et ceux-ci sont bien réels. Non pas qu’ils soient absents de nos campagnes, mais ils y sont moins visibles. La ville, mélange d’opulence, d’ostentation et de misère, nous plonge dans le scandale des inégalités de conditions de telle sorte que nos esprits sont mieux préparés à affronter les réalités désagréables de notre société de consommation. Pour aimer la pauvreté et combattre la misère, encore faut-il les voir, les côtoyer matériellement et heurter son front contre elles. La pauvreté n’est pas seulement une idée d’édification spirituelle : elle est très concrète. Et la ville nous la présente souvent sans fard — même si les coulisses en recèlent encore davantage.

La Nativité est plus propice au recueillement et aux joies simples et dépouillées, à l’écart des grands fracas de l’histoire.

La seconde raison de vivre l’Avent en milieu urbain, c’est que Noël est une fête et que la ville nous aide à nous y préparer. “Une fête, ça se prépare”, disait Roland Barthes, le célèbre sémiologue français. Les illuminations de Noël de nos grandes agglomérations sont de puissantes auxiliaires de ces préparations. On a beau pester contre cet étalage qui n’est pas toujours du meilleur goût et relever qu’il est à contre-sens de Noël, dans l’ensemble nous sommes bien contents de voir nos villes toutes parées de lumières. Les enfants en redemandent. Les chrétiens aussi sont restés païens. Le Christ est venu aussi pour les païens. 

Noël à la campagne

De son côté, Noël est plus intimiste que l’Avent. La préparation et l’attente de la Nativité sont jalonnées par les grandes voix des prophètes et plus largement par l’appel multiséculaire du peuple de l’ancienne Alliance et de celui de toute l’humanité qui soupirait après un Sauveur. L’Avent relève de l’histoire longue et collective. À côté, la naissance de Jésus paraît de dimension bien réduite. Un lieu à l’écart, une petite bourgade de Judée, un couple en déplacement pour raison administrative (recensement) : tel est le décor tout de sobriété de Noël. Dans ces conditions, la Nativité est plus propice au recueillement et aux joies simples et dépouillées, à l’écart des grands fracas de l’histoire. Des bergers sont les premiers évangélisateurs de l’affaire. 

Voilà pourquoi la campagne est le cadre approprié pour vivre la Nativité, loin des foules affairées et des flots de consommateurs qui se ruent dans les magasins. “Les anges dans nos campagnes” comme nous le chantons à la messe de minuit. Le psaume 95 est à l’unisson : “La campagne tout entière est en fête.” Celui qui allait changer la face du monde a voulu naître à l’écart du tapage universel comme pour mieux signifier que le salut qu’il apportait ne serait pas à “prix de gros” mais qu’il toucherait chaque homme dans sa singularité. Et puis, revenir de la messe de minuit dans la nuit glaciale de nos campagnes a une touche poétique qui fait partie de la “magie de Noël“. Bien sûr, tout le monde ne passera pas Noël en milieu rural. Mais si les convoitises que font naître les lumières aguicheuses de la ville perdent de leur mordant dans nos esprits, nous n’aurons alors aucun mal à nous transporter spirituellement à Bethléem, dans le calme et la sérénité de cette campagne de Judée où le Prince de la paix a voulu naître pour conjurer en nous les pompes trompeuses du monde. 

Tags:
AventNoël
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