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En Israël, de nouveau la guerre

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RONALDO SCHEMIDT / AFP

Près d'un poste de police détruit à Sdérot (Israël), le 8 octobre 2023.

Jean-Baptiste Noé - publié le 09/10/23

L’attaque massive qui a frappé Israël le 7 octobre ensanglante une nouvelle fois la région, démontrant la fragilité de la paix. Hamas et Hezbollah se sont une nouvelle fois associés pour atteindre l’État d’Israël. Un embrasement de tout le Proche-Orient est à craindre, redoute le géopoliticien Jean-Baptiste Noé.

La surprise fut totale ce 7 octobre quand le Hamas a lancé une opération parfaitement organisée et structurée destinée à porter un rude coup à Israël. Alors que quelques jours auparavant, les cadres de l’organisation négociaient avec le gouvernement hébreu l’obtention de visa pour que des habitants de Gaza puissent venir travailler en Israël, le Hamas a frappé fort et vite, rompant la trêve de fait qui s’était établie depuis 2014. 

Aux traditionnelles roquettes qui ont été envoyées depuis la bande de Gaza se sont ajoutées des opérations beaucoup plus périlleuses et innovantes : attaques de drone sur des chars, infiltrations de soldats du Hamas, dont certains projetés en parapente, capture de civils et prises d’otages. En s’attaquant à des civils, le Hamas a semé la terreur en Israël, mais a aussi sidéré l’opinion publique mondiale, conduisant à un soutien total en faveur d’Israël dans le camp occidental. 

Entre Gaza et l’Iran

Fondé en 1987, largement soutenu par l’Iran et proche du Hezbollah, le Hamas est un acronyme qui peut se traduire par “mouvement de résistance islamique”. Son objectif est de détruire l’État d’Israël et d’établir à la place un État islamique avec pour capitale Jérusalem. Créé par des militants formés au sein des Frères musulmans, le Hamas s’est constitué autour d’une branche armée militaire et d’une branche politique, visant à la prise de pouvoir par les armes et à la direction politique de Gaza. L’une des stratégies d’Israël fut d’encourager la branche politique du Hamas afin de le normaliser. Estimant que devant se confronter aux problèmes concrets des Palestiniens (gestion des routes, adduction d’eau, déchets) il abandonnerait ses revendications militaires et maximalistes.

La réponse d’Israël sera à la hauteur de la violence mise en place par le Hamas. Les combats devraient se concentrer à Gaza, terre de repli du Hamas, où Tsahal fera tout pour décapiter l’organisation. 

Avant l’attaque du 7 octobre, Israël pouvait penser avoir gagné son pari tant le Hamas était en voie de normalisation, illustré par cette discussion autour des visas. La dernière attaque démontre qu’il n’en est rien et que la branche armée est toujours aussi virulente pour s’imposer par la force. La profondeur de l’assaut, son intensité, mais aussi sa coordination a montré que le Hamas était très loin d’être éteint et affaibli. La réponse d’Israël sera à la hauteur de la violence mise en place par le Hamas. Les combats devraient se concentrer à Gaza, terre de repli du Hamas, où Tsahal fera tout pour décapiter l’organisation. 

Hezbollah et front nord

Presque sans surprise, le Hezbollah a attaqué sur le front nord, depuis le Liban, témoignant ainsi de son soutien au Hamas. Fondé en 1982 durant la guerre civile libanaise, le “Parti de Dieu”, qui arbore sur son drapeau une kalachnikov au couleur de l’islam, est l’enfant des guerres qui ensanglantèrent le Liban dans les années 1980. S’il se rattache à l’islam chiite et qu’il est lui aussi financé et soutenu par l’Iran, le Hezbollah a également compté dans ses rangs des chrétiens, via les Brigades de la résistance libanaise, qui se voulaient aconfessionnelles.

Très fortement implanté au Liban, où il joue un grand rôle social en finançant et dirigeant des écoles et des hôpitaux, le Hezbollah a lui aussi une face militaire et une face sociale et humanitaire. Son attaque depuis le sud du Liban élargit le cadre du conflit et risque donc d’étendre la guerre à d’autres zones que celles d’Israël. Tous les regards se tournent vers l’Iran, qui finance les deux organisations et qui a contribué à les planifier. 

C’est donc bien ici tout le Proche-Orient qui est déstabilisé et pas seulement Israël et la bande de Gaza. Si la réponse militaire devait s’étendre au Liban, voire à des opérations en Iran, comme Israël en a déjà menées, cela pourrait conduire à un embrasement de la région. 

Israël, une nation en guerre

Avec un service militaire qui concerne les garçons et les filles et un esprit de défense omniprésent pour être prêt à riposter aux attaques, Israël est une nation en guerre qui doit sans cesse défendre l’intégrité de son territoire. Ce faisant, elle dispose d’une armée qui est la mieux entraînée dans le monde occidental, car dirigée non pas vers des opérations extérieures, mais vers la défense de la survie de son territoire. Ce qui laisse augurer d’une réponse militaire qui sera longue et massive. En déclenchant cette opération surprise le 7 octobre, le Hamas vient d’ouvrir une nouvelle période d’incertitude au Proche-Orient. 

Tags:
GuerreIsraël
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