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Notre-Dame de la paix, la Madone de Picpus

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Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix, rue de Picpus. XIIe arrondissement.

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Thérèse Puppinck - publié le 08/07/23
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Tous les 9 juillet, dans l’église de Picpus, à Paris, est honorée une très belle statue en bois de Notre-Dame de la Paix, ainsi appelée car elle tend au monde un rameau d’olivier. L’histoire de cette Vierge à l’Enfant du XVIe siècle est à la fois touchante et édifiante.

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Sculptée dans le Languedoc, la statue est offerte à la fin du XVIe siècle au couvent des capucins de Paris par un veuf qui décide de finir ses jours parmi les moines. Petit à petit, les habitants du quartier prennent l’habitude de venir se recueillir devant la "Vierge de la Paix" pour implorer la fin de la guerre de Trente ans, ou plus simplement pour demander la paix dans les familles, la paix du cœur, le répit dans les souffrances physiques. La dévotion populaire ne cesse de croître, et on vient de tous les quartiers de Paris en procession pour honorer Notre-Dame de la Paix. Des guérisons de l’âme et du corps récompensent cette ferveur. Les pèlerins sont si nombreux que les capucins se trouvent obligés d’agrandir la chapelle dans laquelle se trouve la statue. Le 9 juillet 1657, la statue est solennellement installée dans cette nouvelle chapelle, en présence du roi Louis XIV.

À peine un an plus tard, le roi est dans les Flandres pour protéger les frontières du royaume d’un assaut de l’armée espagnole. Le jeune Louis XIV (il n’a pas encore 20 ans) est soudain victime de très fortes fièvres qui inquiètent son entourage. Probablement atteint d’une forme de typhus, le roi est transporté à Calais. Perclus de douleurs et en proie au délire, son état s’aggrave à tel point qu’on le croit entré en agonie. Alertée, sa mère Anne d’Autriche demande aux capucins d’implorer avec elle Notre-Dame de la Paix. D’une très grande piété, la reine mère a tissé des liens étroits avec le couvent des capucins de Paris qui avaient tant prié pour la naissance du jeune Louis. Progressivement le roi se remet, et sa guérison apparaît miraculeuse à tous ceux qui l’avaient vu si malade. En remerciement à Notre-Dame de la Paix, la reine fait peindre un grand ex-voto, qui est installé dans la chapelle des capucins.

La guérison du roi amplifie encore la dévotion portée à la petite statue de bois, et la chapelle des capucins devient l’un des centres de pèlerinage les plus célèbres de l’Ancien Régime.

La guérison du roi amplifie encore la dévotion portée à la petite statue de bois, et la chapelle des capucins devient l’un des centres de pèlerinage les plus célèbres de l’Ancien Régime. Les foules s’y pressent, particulièrement le jour de sa fête, fixée au 9 juillet. Cependant, la Révolution porte un coup violent à cette dévotion : le couvent des capucins est détruit et la statue cachée pendant plusieurs années chez des familles du quartier.

Au début du XIXe siècle, les dépositaires de la statue la confie aux fondateurs de la Congrégation de l’Adoration des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie. Les membres de cette congrégation nouvellement créée s’installent au couvent de Picpus. Ils donnent à Notre-Dame de la Paix une place d’honneur dans leur chapelle et la choisissent comme protectrice. La congrégation des Picpuciens se consacre à l’apostolat missionnaire et à la formation des séminaristes. Elle regroupe une branche féminine et une branche masculine. Avant leur départ en mission, les frères de Picpus viennent se recueillir et se confier à Notre-Dame de la Paix. Ils gardent toujours dans leur cœur cette dévotion et la transmettent partout où l’évangélisation les appelle. Cette dévotion est ainsi très présente en Polynésie française : les cathédrales de Papeete et de Honolulu sont dédiées à Notre-Dame de la Paix.

De nombreuses péripéties dont la Commune

Cependant, les péripéties de la statue ne s’arrêtent pas là. Les événements de la Commune viennent, une fois de plus, apporter leur lot de tourments, mais aussi de grâces. Les Communards décident que Notre-Dame de la Paix serait transformée en petit bois pour faire cuire la soupe. La Mère générale des Picpuciens réussit à sauver la statue de justesse, au moment où un Communard s’en empare. Une fois la paix rétablie, cet homme revient discrètement une fois par an prier et se confesser dans la chapelle de Picpus. À sa mort, un prêtre l’assiste. Il lui raconte alors le miracle qui s’est produit au moment où il venait enlever la statue. Alors qu’il l’avait prise dans ses bras et que la Mère générale parlementait avec lui, il ressentit dans tout son corps une intense mais douce chaleur et un tressaillement intérieur. Surpris, ému et désarçonné, il rendit alors la statue au couvent et conserva, le reste de sa vie, une dévotion particulière pour Notre-Dame de la Paix.

Ainsi, la statue de Notre-Dame de la Paix rayonna à travers les siècles. Elle guérit et convertit les puissants et les faibles qui se sont prosternés devant elle avec humilité.

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