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Pourquoi l’offrande d’Abel a-t-elle été agréée et pas celle de Caïn ? 

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MANUEL COHEN / MANUEL COHEN VIA AFP

Jean-Michel Castaing - publié le 04/06/23

Ami de Dieu, Abel s'est davantage impliqué que son frère Caïn dans son offrande en Lui donnant des animaux dont il était propriétaire et donc en payant de sa personne.

Beaucoup de lecteurs de la Bible sont scandalisés par l’attitude de Dieu à l’égard des deux fils d’Adam et Ève, Abel et Caïn. En effet, Dieu tourne un regard favorable vers Abel et son offrande (“les premiers-nés de son troupeau, les morceaux les meilleurs”) mais n’agrée pas le présent de Caïn (“des produits de la terre”) : “Le Seigneur tourna son regard vers Abel et son offrande, mais vers Caïn et son offrande, il ne le tourna pas” (Gn 4, 4-5). Aux yeux de beaucoup de croyants, cette réaction passe encore pour une discrimination intolérable. “Comment le Créateur ose-t-Il favoriser ainsi un des fils d’Adam et Eve au détriment de son frère ?” Comment expliquer le jugement de Dieu ? Peut-Il donner l’exemple d’une justice arbitraire sans ébranler du même coup tout l’édifice de sa création ? Cette différence dans l’agrément des offrandes de deux frères est-elle justifiée ? 

Abel prend sur lui dans son offrande

En fait, il existe bien un fossé entre l’offrande d’Abel et celle de son frère. Abel offre à Dieu ce qui lui appartient : les aînés de son troupeau et leur graisse. De son côté, Caïn se contente de donner ce qui n’est pas à lui : des fruits de la terre. Dans cette différence réside la raison profonde pour laquelle Dieu a regardé favorablement le don d’Abel : le cadet a donné de lui-même tandis que son frère a simplement offert un présent prélevé sur la nature. L’implication d’Abel était beaucoup plus profonde, dans ce geste de remerciement, que celle de son frère parce qu’il a été présent dans son offrande tandis que Caïn est resté extérieur à la sienne. Abel prend sur lui quand son frère prend à la nature !

Abel, figure du Christ

C’est ainsi que se manifeste et se conforte l’amitié. Un ami donne du sien pour remercier ou dépanner un ami. Son implication est existentielle. Il n’en va pas différemment avec Dieu. L’offrande qui plaît à Dieu est celle qui vient du cœur, celle pour laquelle on est prêt à prendre de son bien pour Le lui donner. “Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé” dit le psaume (Ps 50, 19). Rien ne touche davantage Dieu qu’un cœur qui se donne ou une offrande dans laquelle on a mis tout notre amour. Telle est la leçon d’Abel. Une amitié se consolide avec des dons coûteux, voire avec le don de soi. Car qu’est-ce que l’homme peut offrir de plus que sa propre existence ? 

Telle est également la leçon du mystère de Pâques. Jésus a tout donné à Dieu, tout ce qui lui appartenait, c’est-à-dire sa propre vie jusqu’à la mort sur le Calvaire. Et le Père a agréé le sacrifice de son Fils en le ressuscitant et en le faisant asseoir à sa droite, signe d’amitié suprême. Abel est bien une figure prophétique du Christ. Quant à nous qui sommes souvent chiches de nos dons, résistons au démon de la jalousie à laquelle succomba Caïn. Dieu nous aime tous, malgré nos faiblesses et nos ladreries !

Tags:
Ancien TestamentBible
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