Pour se préparer à la Pentecôte, célébrée ce dimanche 28 mai, Aleteia a interrogé le père Gaultier de Chaillé pour identifier les possibles freins à l’action de l’Esprit saint dans notre vie. Curé de Villepreux-Les Clayes (Yvelines), il est auteur du livre Les dons de l’Esprit Saint (Mame). Quels sont alors ces grands obstacles qui peuvent empêcher l’action du Saint-Esprit ?
Obstacle n°1Nier la possibilité du spirituel
« Je crois que la principale entrave à l’action de l’Esprit saint, c’est surtout une vie qui n’est pas spirituelle, explique le père Gaultier de Chaillé à Aleteia. C’est-à dire vivre de manière charnelle, comme diraient les anciens, ou selon le monde, comme dirait Saint Jean. C’est considérer les défis de chaque jour à court terme. C’est réduire nos conquêtes à ce que l’on peut en voir, c’est une manière de considérer que les seuls fruits dans notre vie sont ceux que l’on perçoit. »
Un des obstacles à l’action de l’Esprit saint serait donc de vivre humainement, en se limitant à une vision matérielle et athée de la vie et en excluant une vision spirituelle et mystique des évènements. « C’est quand on vient à réduire à la portion visible, ce que j’appelle le naturel, par opposition au surnaturel. C’est typiquement dans ce cas qu’on n’est plus disponible à l’Esprit saint […] Quand on nie la possibilité du surnaturel, on nie la possibilité du don de l’Esprit saint ».
Obstacle n° 2Ne pas demander l’Esprit saint
« Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit saint à ceux qui le lui demandent ! » (Lc 11,13). Le Seigneur invite chacun à demander l’Esprit saint. Il dit aussi : « Demandez, on vous donnera » (Mt 7,7). Or celui qui ne demande pas, ne reçoit pas. Comme le dit le père Gaultier de Chaillé : « il faut avoir le réflexe de le demander et de le demander de nombreuses fois ».
Au début de la vie chrétienne, le sacrement du baptême ouvre en chacun « une disponibilité à l’Esprit saint, qui est d’abord “petite”, si on veut. Ensuite, à la confirmation, notre cœur entier devient disponible à l’Esprit saint, qui peut alors déferler en nous de manière plus totale » explique-t-il. La Pentecôte est un moment particulier de l’année pour demander l’Esprit saint et se souvenir « qu’il faut le demander à nouveau et sans cesse tous les jours » !
Obstacle n°3Ne pas laisser agir l’Esprit saint
Comment mettre en pratique le conseil de saint Paul aux Galates : « Laissez- vous mener par l’Esprit » (Ga 5,16) ? Cela semble facile à dire, mais par où commencer concrètement ? Comment l’Esprit saint se manifeste-t-il dans le quotidien ? Il se manifeste par des inspirations intérieures, par des intuitions, par la joie et la paix spirituelle mais aussi « par des rencontres dans des moments où on a le sentiment que Dieu nous parle ». C’est ainsi que nous comprenons que Dieu « nous porte vers telle ou telle chose à faire ou à choisir » confie le père Gaultier de Chaillé.
Cependant l’homme érige parfois des murs intérieurs – c’est-à-dire ses limites humaines – qui empêchent l’Esprit saint d’agir dans sa vie. Bâtir ces murs intérieurs, c’est écouter et se laisser limiter par la peur, par la paresse, par l’orgueil, ou encore, « par l’angoisse, par notre raison, par nos projets » assure le père Gaultier de Chaillé. Or pour agir au quotidien et à chaque instant, « l’Esprit saint a besoin d’une ouverture et d’une grande liberté en nous ».
Pratique
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