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La seule formule grecque utilisée à la messe

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Pascal Deloche I Godong

Valdemar de Vaux - publié le 20/05/23

La messe est décidément comme une petite Pentecôte, où fusent des mots en langue vulgaire – chez nous le français – mais aussi en latin, hébreu et… grec. Explications sur le sens et l’origine du Kyrie eleison prononcé au début de l’eucharistie.

Avant de s’avancer “jusqu’à l’autel de Dieu, vers Dieu qui est toute [notre] joie” (Ps 42, 4) pour y offrir le sacrifice du Fils bien-aimé, la liturgie nous offre l’occasion de reconnaître nos fautes. La récitation communautaire du Confiteor (ce mot latin qui est plus rapide à dire que “Je confesse à Dieu”) pourrait-elle suffire à cette contrition ? 

Si la reconnaissance de nos fautes est suivie du chant litanique d’une phrase grecque, le Kyrie eleison, c’est d’abord parce que la foi nous donne certes la conscience du péché mais aussi la mesure de la miséricorde du Père. Les invocations “Seigneur, prends pitié” et “Ô Christ, prends pitié” (si on les traduit en français) sont ainsi le signe extérieur que notre cœur se tourne vers le Créateur et Rédempteur de toute chose. 

Le cri du pauvre

Une tonalité déjà perceptible dans la deuxième partie du Confiteor : après l’aveu “oui, j’ai vraiment péché” (mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa en latin), chacun demande la prière de la Vierge Marie, des saints et des autres chrétiens pour supplier le Seigneur. La concision de l’expression kyrie eleison rend perceptible le sentiment de pauvreté de celui qui la prononce et se tourne vers le Dieu de toute bonté. 

Ce cri de pauvre est d’ailleurs régulier dans la Bible. Chez Baruch par exemple, le peuple hébreu s’exclame : “Seigneur, Souverain de l’univers, Dieu d’Israël, une âme angoissée, un esprit découragé crie vers toi. Écoute, Seigneur, et prends pitié, car nous avons péché contre toi”. Avant d’affirmer solennellement : “Car tu es le Seigneur notre Dieu, et nous voulons te louer, Seigneur” (Ba 3, 1.2.6). De la même manière, le Gloria ne suit-il pas la litanie pénitentielle à la messe ? 

Se tourner vers celui qui sauve

Dans le Nouveau Testament, nombreux sont ceux qui se tournent vers Jésus, celui qui sauve, pour le supplier. De Bartimée, “Fils de David, Jésus, prends pitié de moi !” (Mc 10, 47) aux dix lépreux, “Jésus, maître, prends pitié de nous.” (Lc, 17, 13), tous reconnaissent la nécessité du “cœur brisé” de David (cf. Ps 50, 19) pour obtenir de Dieu le pardon. 

Par quel miracle ces mots grecs sont-ils ainsi demeurés dans la liturgie latine ? Avant les traductions vernaculaires en effet, la triple litanie —  en rappel de la Trinité —  était demeurée en langue originale depuis le Vesiècle quand elle fut introduite. Par respect pour cette histoire et ses origines byzantines, certes. Peut-être aussi parce que « eleison » partage sa racine avec le mot “huile” en grec. Le fidèle, en suppliant avec ce mot les trois personnes divines, les prie alors instamment de l’entourer de toute la douceur de l’amour incréé, que la miséricorde pénètre au plus profond de son cœur. 

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