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Pour une vasovasostomie collective !

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Shutterstock / Gumpanat

Henri Quantin - publié le 29/03/23

Ces jeunes hommes contestataires qui se font stériliser pour ne pas "faire d’enfant" n’échappent pas à la logique bourgeoise du contrôle de leur vie, constate l’écrivain Henri Quantin. S’ils changent d’avis, il leur faudra recourir à la "vasovasostomie", aux résultats très incertains.

Savez-vous ce que c’est qu’une vasovasostomie ? On l’apprend incidemment dans un article du Figaro intitulé ““Faire des enfants pour ses vieux jours, c’est nul”  : ces jeunes Français qui décident de se faire stériliser”. La vasovasostomie consiste à tenter de réparer les effets provoqués par une vasectomie. Autrement dit, le but est de revenir en arrière pour rendre à nouveau fertile celui qui a voulu être stérilisé.

La réussite de l’opération reste toutefois très incertaine. Dans le concours sans cesse relancé de l’absurdité procédurière, on attend avec impatience le premier procès pour échec de vasovasostomie intenté à un chirurgien par un “vasectomisé” repentant. Procès pour avoir bien réussi la première opération, en somme. Soit dit en passant, une vasectomie coûte entre 3.000 et 5.000 euros, remboursés par la Sécurité sociale. Au Québec, la vasovasostomie elle-même est couverte par le régime d’assurance maladie. Il est beau de voir jusqu’où est censée aller la solidarité nationale, à moins qu’il ne faille parler de tyrannie de l’individualisme capricieux.

Pour l’instant, les jeunes hommes cités anonymement par l’article du Figaro n’en sont pas là. En nombre exponentiel, ils revendiquent seulement leur droit à une vasectomie, parfois tout étonnés que le chirurgien ne sorte pas directement son bistouri, ni le contribuable son porte-monnaie. La loi française, de fait, encadre un peu l’opération, qui suppose une volonté “libre, motivée et délibérée”, qu’un délai de quatre mois après la demande est supposé garantir.

“Un consommateur de plus” : qui ne voit que les arguments qu’il utilise témoignent de l’intériorisation des valeurs avec lesquelles il s’imagine naïvement rompre ?

C’est à un jeune aspirant à une vie meilleure par la stérilisation que le Figaro emprunte la première partie du titre de son article : « Faire des enfants pour ses vieux jours, c’est nul. » Le stérile en espérance ajoute : “Pour laisser une trace, il vaut mieux écrire un livre ! Et puis l’enfant, c’est un consommateur de plus sur une planète déjà saturée.” Ce qui est amusant, une fois de plus, est la soumission du contestataire aux critères du monde qu’il prétend contester. Par son geste, en effet, le jeune homme désire vivre “en opposition aux valeurs bourgeoises”. “Faire un enfant”, “laisser une trace”, “un consommateur de plus” : qui ne voit que les arguments qu’il met en avant ou les formules qu’il utilise témoignent au contraire de l’intériorisation des valeurs avec lesquelles il s’imagine naïvement rompre ?

Logique bourgeoise

Rien de nouveau, depuis que Simone de Beauvoir crut discréditer la mère de famille en arguant qu’elle ne produisait rien. Nulle opposition aux “valeurs bourgeoises”, encore moins à celles de la nouvelle bourgeoisie culturelle, dans la vasectomie-chic-planète. Parfaitement bourgeoise, la logique qui fait entrer une naissance dans l’ordre du “faire” (un enfant). Purement bourgeois, d’envisager ce même enfant comme un “consommateur”. Bourgeoise encore l’obsession de “laisser une trace” de soi.

Tout cela relève d’une manière de gérer son capital-vie qui est précisément ce que vient bousculer une naissance, du moins quand elle n’est pas mise en œuvre d’un programme établi, mais ouverture à l’irruption de celui qui perturbe le plan de carrière ou empêche d’écrire un livre où se mirer. Accueillir plusieurs enfants peut même être un antidote puissant à la surconsommation.

Pour définir la vasovasostomie avec précision, le dictionnaire médical indique qu’il s’agit d’une “anastomose chirurgicale entre deux parties du canal déférent”. Le profane que cela n’éclaire guère trouvera quelques formules plus simples sur les sites médicaux qui proposent de rattraper l’opération précédente :  renversement de vasectomie, inversion de vasectomie, réparation de vasectomie…

L’un d’entre eux a toutefois notre préférence, lorsqu’il parle de “réinstauration de la fertilité”. Oui, réinstaurer la fertilité est une mesure anti-bourgeoise d’avenir. Dans la plupart des cas, toutefois, cela ne nécessite pas de faire appel deux fois de suite à la chirurgie.

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ÉcologieSantéstérilité
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