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Ces abbés qui se piquaient d’apiculture

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Émile Warré, Public domain, via Wikimedia Commons

Émile Warré.

Thérèse Puppinck - publié le 27/03/23

La survie des abeilles est une question lancinante pour tous et l’apiculture est heureusement mise en valeur aujourd’hui. Mais saviez-vous que trois des quatre modèles de ruches les plus répandus portent aujourd’hui les noms d’hommes d’Église ? Découvrez ces religieux qui ont marqué l’histoire de l’apiculture.

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Au XIXe siècle, l’élevage des abeilles est encore assez primitif. La plupart des ruches ne sont faites que de paille tressée, ou parfois de structure en bois rudimentaire, dressées sur des troncs d’arbres. La récolte du miel oblige à détruire la ruche ainsi que l’essaim. Fin connaisseur de la vigne et des arbres fruitiers, Jean-Baptiste Voirnot (1844-1900), curé de Villers-sous-Prény, en Lorraine, s’enthousiasme pour les abeilles.

Pendant des années, il les observe, étudie leur habitat, se documente sur les bienfaits du miel. Si bien que l’abbé Voirnot élabore finalement un habitat pérenne, reproduisant au mieux le milieu de vie naturel des abeilles : une ruche en bois de forme cubique, vaste et élevée, qui offre une bonne répartition de la chaleur  ainsi qu’une bonne résistance au froid hivernal.

Très vite le succès est au rendez-vous, car cette ruche permet une récolte de miel plus conséquente tout en préservant les colonies d’abeilles qui ne sont désormais plus détruites d’une année sur l’autre. L’abbé Voirnot parcourt alors la France, la Belgique, l’Allemagne, et même l’Afrique du Nord pour faire connaître cette ruche respectueuse des essaims, écologique avant l’heure.

Cependant, l’œuvre de l’abbé Voirnot ne s’arrête pas là. Il souhaite en effet promouvoir l’apiculture, saine occupation selon lui, qui peut séduire toutes les catégories socio-professionnelles de la population, qui rapproche l’homme de la nature, et lui permet de s’émerveiller devant la richesse de la création.

Une actualité étonnante

D’autre part, le curé lorrain milite pour la réintroduction du miel dans l’alimentation familiale quotidienne. Son discours est d’une actualité étonnante. En effet, il déplore l’utilisation excessive du sucre blanc qui, selon lui, n’a aucune valeur nutritionnelle ni médicinale et qui – déjà à cette époque ! – provoque des ravages sur la santé bucco-dentaire. Même s’ils ne sont pas encore expliqués scientifiquement, les bienfaits du miel sont déjà largement connus de manière empirique. Comme tous les passionnés, l’abbé Voirnot se tient informé des avancées dans le domaine de l’apiculture et s’intéresse particulièrement aux États-Unis. Outre-Atlantique, les apiculteurs sont eux-aussi désireux de rationaliser la culture des abeilles, comme on l’appelle à l’époque. En témoignent les recherches du pasteur Langstroth (1810-1895) qui met au point un modèle de ruche encore beaucoup utilisé aujourd’hui.

Si l’abbé Voirnot est vraiment le promoteur de l’apiculture moderne, un autre prêtre français a également laissé son nom dans l’histoire apicole. Vingt ans après la création de la ruche Voirnot, l’abbé Émile Warré (1867-1951) se lance à son tour dans l’aventure. Lui aussi passionné, il regrette que l’apiculture ne soit pas plus développée, et que les abeilles, si nécessaires à vie, ne soient pas plus nombreuses. 

Le succès de la ruche Warré

Pendant plus de 15 ans, il étudie les quelque 350 systèmes de ruches existants. Fort de cette magnifique expérience, l’abbé Warré perfectionne la ruche Voirnot pour obtenir un habitat encore plus proche des conditions naturelles de l’abeille. Il conçoit « la ruche populaire », qui a vocation à rendre l’apiculture accessible à tous.

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Ruches de type Warré.

Particulièrement économique, cette ruche demande un faible investissement financier, tant pour sa conception que pour son exploitation. En effet, la récolte du miel est extrêmement simplifiée et ne nécessite aucun matériel sophistiqué. Aujourd’hui, la ruche Warré est considérée comme la ruche écologique par excellence, celle qui convient le mieux aux abeilles, et qui nécessite peu d’intervention de la part de l’apiculteur.

Un autre religieux, le frère Adam (1898-1996), moine à l’abbaye bénédictine de Buckfast (Devonshire), a contribué aussi de façon exceptionnelle à l’apiculture en développant, par croisements, une nouvelle espèce d’abeilles, douce et travailleuse, à l’image des bénédictins… Cette abeille, qui porte le nom de l’abbaye, est aujourd’hui présente dans le monde entier. L’histoire de l’apiculture montre une fois encore combien les hommes d’Église ont souvent été pionniers en matière d’écologie, cherchant notamment à établir l’équilibre entre nécessaire utilisation des ressources naturelles et le respect de la création.

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Tags:
nature
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