Le mot “sacrifice” nous fait reculer parce qu’il semble impliquer la notion de renoncement et de souffrance : renoncer à des choses que nous aimons et dont nous ne pouvons pas nous passer. Cependant, le sacrifice est l’essence même de l’amour. Combien de fois une mère fera-t-elle le sacrifice de se lever au milieu de la nuit et s’occuper de son enfant qui pleure ? Le sacrifice est un don d’amour et un don de soi. La mystique catholique britannique Caryll Houselander (1901-1954) avait écrit : “Dans le vrai sacrifice, il y a une joie qui surpasse toutes les autres joies, c’est le crescendo et le point culminant de l’amour.”
Le sacrifice est l’antithèse de l’indifférence et de l’égoïsme. Il est le contraire de la recherche de soi. Le sacrifice est le choix conscient de refuser d’écouter ses propres désirs ou d’être “le centre de l’univers”. En nous sacrifiant, nous faisons de la place pour notre prochain et pour le Seigneur. Par le sacrifice, nous exprimons notre volonté à vivre pour cet Autre, et le don de soi qu’il implique n’est jamais une perte mais un gain.
Comme l’avait fait remarquer le cardinal Joseph Ratzinger, “le sacrifice consiste à devenir totalement réceptif à Dieu et à se laisser complètement envahir par Lui”. Par nos sacrifices, nous nous ouvrons à Dieu et nous créons en nous un espace dans lequel se déversent l’amour et la grâce du Seigneur : ce sont donc aussi nos sacrifices qui augmentent cette capacité à L’accueillir.
L’essence de la grandeur humaine est de se donner pour quelque chose de plus grand que soi. C’est en nous sacrifiant pour quelque chose de plus grand, que nous pouvons connaître le véritable accomplissement. Le vrai bonheur passe par le sacrifice. “Est un véritable sacrifice toute action opérée pour adhérer à Dieu dans la sainte communion et pouvoir être bienheureux” (CEC 2099). Par les sacrifices offerts à Dieu, nous Lui demandons qu’Il imprègne tous les aspects de notre existence et tout ce que nous aimons, afin que nous puissions aimer la vie et la voir avec Son regard plein de pureté.
La fête du jour