Alors qu’il recevait les membres de la Congrégation de Saint-Joseph le 17 mars au Vatican, le pape François s’est étonné du fait que de nombreux "saints" sont nés à Turin, "centre de la franc-maçonnerie".
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Le pape François a exprimé son intérêt pour le fait que nombreux « saints » aient émergé « dans le centre de la franc-maçonnerie » que fut Turin, en recevant les membres de la Congrégation de Saint-Joseph – les « Joséphins » de Murialdo –, le 17 mars 2023, au Vatican. Cette audience avait lieu à l’occasion du 150e anniversaire de leur fondation. Évoquant leurs débuts en 1873, « dans le centre de la franc-maçonnerie, à Turin, dans le Piémont », le pape a confié que cela le faisait « beaucoup réfléchir ». Et de suggérer en sortant de ses notes : « Il faut étudier pourquoi à cette époque, justement dans le centre de la franc-maçonnerie et des bouffeurs de curés, [il y a eu] autant de saints. »
Ville très liée aux cultes ésotériques et pratiques magiques, Turin fut dès le XVIIIe siècle l’un des épicentres du développement de la franc-maçonnerie sur le territoire de la Maison de Savoie. Dans son discours, le pontife a rendu hommage à saint Leonardo Murialdo (1828-1900), qui fondit la congrégation « dans un contexte dur, marqué par tant de pauvreté morale, culturelle et économique ». Un homme « intelligent et ouvert », a dit le pape, qui un siècle avant le Concile Vatican II affirmait que le laïc était « un apôtre au même titre que le prêtre, et dans certains milieux, plus que le prêtre ».
« Quand on veut tout réguler, on met l’Esprit-Saint en cage »
Le chef de l’Église catholique a mis en garde les religieux Joséphins contre « les règles, les dispositions ». Il a raconté à ce propos une anecdote tirée des chroniques des jésuites. Le supérieur général d’alors, Vladimir Ledochowski (1866-1942), a-t-il narré, « a voulu rassembler toute la spiritualité de la Compagnie dans un livre, réguler tout – même la règle du cuisinier, tout ». Mais lorsque le supérieur envoya le premier exemplaire de l’ouvrage à un abbé bénédictin, celui-ci lui répondit : « Cher père général, avec ce document vous avez tué la Compagnie de Jésus« .
« Quand on veut tout réguler, on met l’Esprit-Saint en cage », a alors averti le pontife de 86 ans en recommandant de lui laisser sa « liberté » et sa « créativité ». « Le saint rend la vie plus humaine », a-t-il aussi affirmé à ces religieux qui sont environ 500 dans le monde. Un chiffre que le pape a mentionné en glissant sur le ton de la plaisanterie : « C’est peu, il faut grandir un peu ! » En mars 2022, à l’ouverture du jubilé de la Congrégation de Saint-Joseph, le pape François avait fait parvenir à la congrégation une lettre encourageant les Joséphins à « être des pères dévoués pour les jeunes d’aujourd’hui ».
La Congrégation de Saint-Joseph a été fondée le 19 mars 1873 à Turin (Italie) par saint Leonardo Murialdo, pour la formation des jeunes et le soutien des travailleurs, notamment dans le domaine agricole. Elle a été reconnue comme fondation pontificale en 1890 par le pape Léon XIII et est aujourd’hui présente en Europe, en Amérique (notamment aux États-Unis et en Argentine), en Asie et en Afrique. Leonardo Murialdo a été béatifié en 1963 puis canonisé en 1970 par Paul VI.