Dans un entretien à la télévision suisse RSI qui sera diffusé dimanche 12 mars 2023 à 20h40, le pape François s'est confié sur les raisons qui pourraient le pousser à la démission. Il évoque par ailleurs la figure de Benoît XVI et annonce qu’il a demandé à ce que soit réétudiée la cérémonie de funérailles des papes émérites et régnants. Au fil de la discussion dont des extraits ont été publiés en amont sur le site du média suisse, le pape François confie être "vieux" après dix ans de pontificat. "J’ai moins de résistance physique", souligne-t-il, assurant que sa blessure au genou a "été une humiliation physique". Le Pape reconnaît d’ailleurs que le fait de devoir utiliser un fauteuil roulant l’a rendu "un peu" honteux.
À la question de savoir pour quelles raisons il pourrait démissionner, le pape François fait cette réponse : "Une fatigue qui ne te fait pas voir clairement les choses. Le manque de clarté, de savoir évaluer les situations. Aussi le problème physique".
Je ne sais pas ce que sera la vie après la mort. Je demande seulement à la Vierge d’être avec moi
Le Pape avait confié en décembre dernier avoir écrit au début de son pontificat une lettre de renonciation "en cas d’empêchement pour raisons de santé". Pour la première fois, il explique demander des conseils à ses proches, les "personnes qui [le] connaissent, et aussi à certains cardinaux intelligents", explique-t-il. "Concernant cela je demande toujours et suis les conseils. “Comment vont les choses ? Il te semble que je dois…”", développe-t-il. "Et ils me disent la vérité : ‘tout va bien’", détaille le Pape qui semble aussi espérer que ses proches l’avertiront à temps.
Quand le journaliste l’interroge sur la vie après la mort, le pontife de 86 ans avoue ne pas pouvoir l’imaginer. "Je ne sais pas ce qu’elle sera. Je demande seulement à la Vierge d’être avec moi".
Le "casse-tête" des obsèques de Benoît XVI
Dans cet entretien, François raconte avoir vu Benoît XVI – décédé le 31 décembre – à Noël. "Il ne pouvait quasiment pas parler. Il parlait tout bas, tout bas. Il fallait traduire ses paroles", rapporte-t-il, assurant que son prédécesseur était toutefois lucide. "Il posait des questions : “Comment va ceci ? Et ce problème-là ?” Il était au fait de tout", assure-t-il encore. Rappelant qu’il aimait parler avec lui et lui demander des avis, il a de nouveau salué sa sagesse. "Mais la dernière fois, on voyait qu’il était arrivé à la fin", reconnaît-il.
Interrogé sur la sobriété des funérailles du pontife allemand – critiquée par certains à Rome –, le pape François a confié que les cérémoniaires s’étaient "cassé la tête" pour les préparer et marquer une différence avec celles d’un pape régnant. "Maintenant, j’ai dit d’étudier la cérémonie pour les funérailles des prochains papes, de tous les papes", indique-t-il. "Ils sont en train d’étudier et aussi de simplifier un peu les choses, retirer les choses qui liturgiquement ne vont pas", annonce le Pape, sans que les extraits mis à disposition par le média suisse ne donnent plus de détails.