Les Gabaonites tirent leur nom de la cité de Gabaon (ou Gibeon), une ville alors en pays de Canaan et située à moins de dix kilomètres au nord-ouest de Jérusalem. Les fouilles menées sur la colline d’Ed-Djib en territoires palestiniens occupés ont révélé une installation ancienne remontant au troisième millénaire. Par ailleurs, la Bible nous apprend que “les Gabaonites n’étaient pas des fils d’Israël mais se rattachaient à quelques survivants des Amorites”. (2S 21,2).
La ruse des Gabaonites
Le contact entre les Gabaonites et les Hébreux est ancien. Cette rencontre eut lieu en pays de Canaan lors de l’arrivée sur ces terres des Hébreux menés par Josué, successeur de Moïse. Une rencontre pour une fois placée sous le signe de la ruse et non du combat. Les Gabaonites ayant, en effet, appris ce que Josué avait fait aux autres peuples prirent peur et décidèrent de tromper l’ennemi en se faisant passer non pas pour des habitants des terres convoitées par les Hébreux, mais pour un peuple nomade cherchant à se rallier à eux. La Bible rapporte avec force détails cette rencontre et ruse de Gabaonites (Jos 9) :
Eux aussi agirent par ruse : ils se déguisèrent, chargèrent leurs ânes de sacs usés et de vieilles outres à vin usées, déchirées, raccommodées. Ils mirent à leurs pieds de vieilles sandales rapiécées et sur eux des vêtements usagés. Tout le pain de leurs provisions était sec et en miettes. Ils allèrent trouver Josué au camp de Guilgal et lui dirent, ainsi qu’aux hommes d’Israël : “Nous venons d’un pays lointain. Concluez une alliance avec nous, maintenant.”
Les hommes de Josué se laissèrent prendre au piège et face à leurs provisions en miettes et à leur mine misérable, Josué leur accorda la paix et conclut une alliance avec eux afin de leur laisser la vie sauve, à la différence des autres peuples précédemment éliminés. Un serment fut même établi afin de garantir devant Dieu cette alliance. Mais trois jours après, les Hébreux apprirent en fait que les Gabaonites étaient leurs voisins… Tenus par ce serment, les fils d’Israël ne purent revenir sur leur parole et durent leur laisser la vie sauve, mais pour les punir de leur ruse, Josué décida que ce peuple serait désormais soumis à de pénibles corvées en faveur d’Israël et deviendraient porteurs d’eau et fendeurs de bois !
Un serment qui engage
Sous le règne du roi David, plus de deux siècles après les évènements précédemment relatés, une longue famine sévit durant trois années de suite. Le roi consulta alors le Seigneur afin de connaître les raisons d’un tel malheur s’abattant sur les Hébreux. Le Seigneur lui répondit : “Sur Saül et sur sa maison, il y a du sang, parce qu’il a fait mourir les Gabaonites.” (2 S 21, 1) Le roi Saül qui avait précédé David avait en effet cherché à abattre les Gabaonites, alors même que ces derniers demeuraient protégés par serment des Hébreux devant Dieu. David chercha alors à réparer le parjure et demanda aux Gabaonites :
“Que faire pour vous et comment réparer, afin que vous bénissiez l’héritage du Seigneur ?” Ils lui dirent : “À propos de Saül et de sa maison, il ne s’agit pas pour nous d’or ou d’argent, ni de quelqu’un d’autre à faire mourir en Israël.” David déclara : “Ce que vous direz, je le ferai pour vous.” Ils dirent au roi : “Cet homme qui voulait nous exterminer, qui pensait nous anéantir et nous éliminer de tout le territoire d’Israël, qu’on nous livre sept de ses descendants : pour le Seigneur, nous les écartèlerons à Guibéa de Saül, sur la montagne du Seigneur.” Le roi dit : “Moi, je vous les livre.”
Si David épargna le fils de Jonathan, lui-même fils de Saül en raison du serment qui le liait à eux, il livra néanmoins les autres parents de Saül aux Gabaonites qui, ainsi qu’ils l’avaient dit, les écartelèrent sur la montagne…
La fête du jour