Mgr Rolando Álvarez, évêque de Matagalpa (Nicaragua), avait refusé d’être expulsé vers les États-Unis avec 222 prisonniers libérés le 9 février 2023. Il a été condamné le 10 février à 26 ans de prison par la justice nicaraguayenne.
Figure majeure de l’opposition au régime de Daniel Ortega, Mgr Rolando Álvarez a été condamné à une lourde peine le 10 février 2023. Vingt-six ans de prison ont en effet été requis contre l’évêque de Matagalpa. Il a été en outre déchu de sa nationalité etc ses droits de citoyen ont été suspendus à vie. Plus de 200 prisonniers avaient été libérés sur décision des autorités du Nicaragua le jeudi 9 février, dont deux Françaises âgées de 63 et 43 ans. Parmi eux, plusieurs membres du clergé, dont le père Óscar Danilo Benavidez Dávila, condamné à dix ans de prison le 4 février, tout comme trois autres prêtres accusés de pour « complot ». Tous ont été déchus de leur nationalité.
« Les déportés ont été déclarés traîtres à la patrie et se sont perpétuellement disqualifiés pour exercer des fonctions publiques au nom du Nicaragua et pour occuper tout poste électif », a déclaré le juge Octavio Rothschuh qui a ordonné l’expulsion.
Un refus d’embarquer dans l’avion
Des rumeurs circulaient à propos de la présence de Mgr Rolando Álvarez parmi les prisonniers libérés. Celui-ci aurait refusé de monter dans l’avion vers les États-Unis. Assigné à domicile puis transféré dans une prison de haute sécurité, il aurait, selon le juge, « exigé une réunion avec les évêques » alors qu’il attendait d’embarquer dans l’avion. Devant le refus des autorités, il aurait alors fait demi-tour.
Lors de l’angélus du dimanche 12 février, le Pape s’est dit « attristé » par « les nouvelles qui parviennent du Nicaragua » : « Je ne peux pas ne pas mentionner avec préoccupation l’évêque de Matagalpa Mgr Rolando Alvarez, que j’apprécie beaucoup, condamné à 26 ans de prison – et aussi les personnes qui ont été déportées aux États-Unis », a-t-il notamment déclaré. Le gouvernement de Daniel Ortega a intensifié ses attaques contre les catholiques, intimidant et condamnant régulièrement des membres du clergé, l’Église étant accusée par le pouvoir de soutenir les opposants politiques du président.
