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Pourquoi Dieu a-t-il permis ce terrible séisme ?

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Bakr ALKASEM / AFP

Nord de la Syrie, 6 février 2023.

Marzena Devoud - publié le 07/02/23

Pourquoi Dieu n’a-t-il pas empêché le séisme ? Où était-il ? À chaque catastrophe naturelle son lot de doutes, parfois de révoltes : face au drame des victimes innocentes, comment croire en la bonté d’un Dieu tout-puissant et miséricordieux ? Quelques éléments de réponses.

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Ce séisme d’un ampleur inédite, en Turquie et en Syrie, dont le terrible bilan ne cesse de grimper, le tsunami en Asie fin 2004, l’ouragan Katrina aux États-Unis en 2005, ou encore le cyclone en Birmanie en 2008… Chaque cataclysme apporte son lot de questionnements sur la bonté de Dieu. Si Dieu existe vraiment, pourquoi permet-il une telle injustice ? Dieu est-il indifférent à la souffrance des hommes ? Les tremblements de terre, ouragans, inondations et autres catastrophes naturelles sont-elles une punition divine ?

Même si elle peut être humainement difficile à comprendre, la réponse se trouve au cœur de la Bible. Notamment dans le livre de Job, dont le protagoniste –  bien qu’étant un homme juste – connaît une souffrance imméritée : sans aucune faute de sa part, il perd ses biens, ses fils et ses filles, et finalement il est lui-même atteint d’une grave maladie. Dans sa lettre apostolique Salvifici Doloris, Jean Paul II explique que la souffrance n’est pas toujours une punition. Il décrit Job, affligé par « d’innombrables souffrances » et qui voyait ses amis dire qu’il devait avoir fait quelque chose de mal. La souffrance, disaient-ils, est toujours une punition pour un crime commis. Elle serait envoyée par un Dieu juste au nom de la justice.

« Pour eux, celle-ci ne peut avoir de sens que comme peine pour le péché, en se plaçant donc exclusivement sur le terrain de la justice de Dieu, qui récompense le bien par le bien et punit le mal par le mal. Le point de référence, dans ce cas, est la doctrine exprimée en d’autres écrits de l’Ancien Testament qui nous montrent la souffrance comme une peine infligée par Dieu pour les péchés des hommes. »

La même chose se produit lorsque les gens disent que les catastrophes naturelles sont « l’œuvre de Dieu », écrit le pape polonais. Pourtant, l’histoire de Job prouve que cette affirmation est fausse.

S’il est vrai que la souffrance a un sens comme punition lorsqu’elle est liée à la faute, il n’est pas vrai au contraire que toute souffrance soit une conséquence de la faute et ait un caractère de punition. La figure de Job le juste en est une preuve spéciale dans l’Ancien Testament. La Révélation, parole de Dieu même, pose en toute franchise le problème de la souffrance de l’homme innocent : la souffrance sans faute. Job n’a pas été puni, il n’y avait pas de fondement pour lui infliger une peine, même s’il a été soumis à une très dure épreuve », écrit Jean Paul II.

Mais ce n’est pas la fin de l’histoire : convaincu de sa justice, Job croyait en l’existence d’un Juste. Il ne comprend pas d’où viennent les drames qui le frappent, mais il reste fidèle à Dieu. Dans la scène finale, Dieu fait comprendre à Job qu’il n’y a pas de malheur qui ne puisse se renverser. Après quoi, il le rétablit dans un état meilleur que celui qu’il avait perdu.

Il ne s’agit pas de subir un destin dicté par Dieu, mais de se battre contre les injustices contre lesquelles Dieu Lui-même est en colère !

En contemplant le Christ en croix, on peut mieux comprendre ce que déjà Job disait à sa femme : « Si nous accueillons le bonheur comme venant de Dieu, comment ne pas accueillir de même le malheur ?  » (Jb, 2, 10). Il ne s’agit pas de subir un destin dicté par Dieu, mais de se battre contre les injustices contre lesquelles Dieu Lui-même est en colère ! En même temps l’homme est appelé à accueillir les malheurs dont Il « permet » l’existence. C’est le mystère de la Providence contemplé par tous les saints au Paradis.

Pourquoi tant de catastrophes naturelles ?

On pourrait se demander quand même pourquoi il y a tant de catastrophes naturelles permises par Dieu ? Pourquoi sa Création, qui n’a rien fait de mal, devient cruelle en provoquant la mort des innocents ? Lorsque Dieu crée la nature, tout est bon. Mais lorsque le péché entre dans le monde, la nature est également affectée. La corruption de la création jusqu’à présent parfaite par le péché entraîne alors des catastrophes naturelles. Avant la chute d’Adam et Eve (donc de toute l’humanité), il y avait une harmonie entre l’homme, les animaux et la nature, l’homme étant le gardien de la création. Le premier chapitre de la Bible raconte : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon » (Gn 1, 31). Mais lorsque Adam et Eve commettent le péché originel, l’une des premières conséquences est la rupture de cette harmonie.

Ces événements sont le résultat de l’imperfection du monde. Cette imperfection ne vient pas de Dieu, mais du mal.

Ainsi, le péché originel n’affecte pas seulement l’âme des hommes et des femmes, mais apporte également des désordres dans le monde naturel. Comme l’explique le Catéchisme, l’harmonie est  rompue, la création visible devient étrange et hostile à l’homme. (Catéchisme de l’Église catholique, 400). Bien que le bien soit présent dans la nature, il y a aussi des catastrophes telles que les inondations, les ouragans et les tornades. Ces événements ne sont pas directement une « œuvre de Dieu », mais ils sont le résultat de l’imperfection du monde. Cette imperfection ne vient pas de Dieu, mais du mal.

La réponse lumineuse de saint Augustin

Saint Augustin, témoin d’un tremblement de terre qui réduisit en ruines plusieurs villes d’Asie mineure en 397, a vu dans ce drame un rappel de la fragilité de notre vie humaine :

« Ainsi travaillons à bien vivre, et pour en avoir la force, implorons Celui qui nous en a fait un devoir. Mais pour cette bonne vie ne demandons pas au Seigneur un salaire terrestre. Portons nos vues sur les promesses qu’il nous fait. Portons notre coeur là où ne peuvent le corrompre les soucis du siècle. Tout ce qui occupe ici les hommes passe, s’envole : la vie des hommes sur terre n’est qu’une vapeur. Cette vie, déjà si fragile, est de plus exposée à d’immenses et continuels périls.

On nous annonce du côté de l’Orient de grands tremblements de terre ; de grandes cités ont été tout-à-coup renversées. De frayeur, les Juifs et les Païens catéchumènes, qui habitaient Jérusalem, ont reçu le baptême : on compte environ sept mille hommes qui l’ont reçu et le signe du Christ s’est montré sur les vêtements des Juifs baptisés. Ces nouvelles reposent sur le récit invariable de chrétiens fidèles. La ville même de Sétif a été secouée par un tel tremblement de terre, que tous les habitants ont dû passer près de cinq jours dans les champs, où, dit-on, on a bien baptisé deux mille hommes. » (Sermon XIX, 6)

Saint Augustin met en lumière un trait particulièrement caractéristique de la sagesse chrétienne : nous ne pouvons pas tout expliquer, mais nous sommes certains d’une chose. Nous savons avec certitude qu’il n’y a pas de situation, de malheur ou d’épreuve que la foi ne puisse au moins éclairer de sa lumière au point de nous aider à les traverser, tout en permettant de préserver notre âme. Oui, parfois, il est impossible de lutter contre le mal temporel, mais, en s’attachant à Dieu, il est possible d’éviter le mal éternel.

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Tags:
Chrétiens en SyrieDieuSouffranceTurquie
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