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Bourreau de travail, démissionnaire… Quel salarié serait Jésus ?

Homme Travail

© M_Agency I Shutterstock

Tom Hoopes - publié le 14/12/22 - mis à jour le 17/11/23

Dépendance au travail, démission ou "démission silencieuse"… Se tourner vers la doctrine sociale de l'Église et l'enseignement de Jésus, donne la direction à suivre concernant plusieurs nouveaux phénomènes en milieu de travail.

Que ferait Jésus s’il était charpentier en 2022 ? La main-d’œuvre et les habitudes de travail changent sans cesse, surtout depuis l’apparition du Covid. La pandémie a en effet remodelé le monde du travail. La doctrine sociale de l’Église — avec le Christ en son centre — donne la direction à suivre concernant plusieurs nouveaux phénomènes en milieu de travail.

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Jésus, bourreau de travail ?

Sept Français sur dix sont accros au travail, même pendant leurs vacances, selon un sondage de Qapa.fr réalisé en juillet 2019. Sentir son portable vibrer, ouvrir sa boîte mail professionnelle, répondre au message d’un collègue de travail… 63% des sondés avouent avoir ce réflexe, même en pleins congés, complètement coupés du bureau. À ce sujet, le pape Benoît XVI disait en mars 2006 : 

“Le travail revêt une importance primordiale pour la réalisation de l’homme et pour le développement de la société, et c’est pourquoi il faut qu’il soit toujours organisé et accompli dans le plein respect de la dignité humaine et au service du bien commun. Dans le même temps, il est indispensable que l’homme ne se laisse pas asservir par le travail, qu’il ne l’idolâtre pas, en prétendant trouver en celui-ci le sens ultime et définitif de la vie”.

Femme Bureau Travail

De son côté, saint Jean Paul II souligne dans son encyclique Laborem Exercices de 1981 : 

“Si nous ne trouvons pas dans [les] paroles [de Jésus] un commandement spécial concernant le travail — mais plutôt une interdiction de trop s’inquiéter du travail et de la vie — en même temps la vie du Christ est sans équivoque : il appartient à la “monde du travail”, il apprécie et respecte le travail humain. Bien que Jésus “ait de l’appréciation et du respect pour le travail humain… nous ne trouvons dans ses paroles aucun commandement spécial de travailler, mais plutôt une interdiction de trop d’anxiété au sujet du travail”.

Il fait ici référence à Matthieu 6, 25-34, qui nous rappelle : “Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?”

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Jésus, “démissionnaire” ?

Fin 2021 et début 2022, le nombre de démissions a atteint un niveau historiquement haut en France, avec près de 520.000 démissions par trimestre, dont 470.000 démissions de CDI, selon la Darès. Le record précédent datait du 1er trimestre 2008, avec 510.000 démissions dont 400.000 pour les seuls CDI. Le risque d’une “grande démission” est désormais évoqué. 

Si les accros au travail perdent quelque chose en faisant du travail leur seule identité, ils perdent aussi en n’ayant pas d’occupation. Comme l’a souligné saint Jean Paul II dans son encyclique sur le travail, Jésus lui-même était connu comme charpentier et dans ses paraboles sur le Royaume de Dieu, Il identifie souvent les gens par leur profession. Il y a un berger, un fermier, un médecin, un semeur, un maître de maison, un pêcheur, un marchand ou encore un ouvrier. Ce type d’identification ne peut pas se produire pour ceux qui quittent leur emploi.

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Jésus, démissionnaire silencieux ?

Après la grande démission, c’est actuellement le quiet quitting, autrement dit, la démission silencieuse, qui prend le devant de la scène. Née juste après le Covid-19 aux États-Unis, cette tendance se développe de plus en plus dans le monde, et notamment en France. Ce phénomène se distingue par le sentiment de faire son travail normalement, mais de refuser de s’investir plus que ce qui est prévu. Selon l’Ifop, 37% des actifs le pratiquent au quotidien.

Selon une théorie, l’abandon silencieux est le résultat d’une éthique de travail réduite chez les jeunes. L’explication est à peu près la suivante : dans les écoles, le gonflement sans précédent des notes au XXIe siècle a enseigné à une génération d’enfants que le travail acharné n’était plus nécessaire pour obtenir de meilleurs résultats. Mais il en va de même pour les jeux vidéo ou les réseaux sociaux par exemple. Les deux offrent, dans certains cas, un chemin vers le succès, sans nécessiter de travail acharné. 

Saint Paul exhorte les chrétiens à travailler dur :

“Nous n’avons pas vécu parmi vous de façon désordonnée ; et le pain que nous avons mangé, nous ne l’avons pas reçu gratuitement. Au contraire, dans la peine et la fatigue, nuit et jour, nous avons travaillé pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous.” (2 Th 3, 7-8)

Et il ajoute : 

“Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Or, nous apprenons que certains d’entre vous mènent une vie déréglée, affairés sans rien faire. À ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel : qu’ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu’ils auront gagné.” (2 Th 10-12). 

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Jésus et l’équilibre entre la vie pro et la vie de famille

Pendant la pandémie, des milliers de personnes ont dû arrêter de travailler parce que les écoles et les garderies ont fermé. Depuis que les Français ont connu ce temps en famille et le télétravail, certains ont réduit leurs heures de travail pour concilier vie familiale et vie professionnelle. C’est l’un des résultats de l’évolution de la dynamique du travail.

Saint Jean Paul II le résume ainsi dans son encyclique sur le travail : 

“Le travail est “pour l’homme” et non l’homme “pour le travail”. Jésus l’a appris aux côtés de Joseph, et nous faisons de même : le travail constitue un fondement pour la formation de la vie de famille, qui est un droit naturel et auquel l’humanité est appelée”.

Ils sont devenus saints par leur travail :

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JésusTravail
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