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Les dix choses qui inquiètent particulièrement le pape François

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Antoine Mekary | ALETEIA

Ary Waldir Ramos - Agnès Pinard Legry - publié le 14/11/22

Dans un récent livre intitulé “Je vous en supplie au nom de Dieu” sorti le 18 octobre en Italie et à paraître en novembre en Espagne, le pape François adresse dix demandes à l’humanité "pour un avenir d’espérance". Folie de la guerre, culture de l’abus, protection de notre maison commune… Voici les dix choses qui préoccupent tout particulièrement François.

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Ce sont des points d’inquiétudes autant que des motifs d’espérance. Dans le livre Je vous en supplie au nom de Dieu, déjà sorti en Italie en octobre et qui doit sortir en Espagne en novembre, le pape François lance ainsi dix suppliques, « au nom de Dieu ». Des inquiétudes qui sont aussi des appels et, bien compris, peuvent aussi devenir des motifs d’espérance.

« Pendant mes presque dix premières années en tant que Pape, les fidèles m’ont écouté chaque semaine avec une attention constante. Je leur ai dit lors des audiences, des angélus et des discours : « Priez pour moi. Vous m’avez accompagné et vos prières – dans le cas des croyants – ou vos bonnes ondes – dans le cas des non-croyants – sont une source d’énergie permanente pour continuer le pontificat », écrit François dans son livre. « Pour cela, tout d’abord, je tiens à vous remercier. Mais je veux aussi vous dire qu’aujourd’hui je suis un peu plus exigeant que d’habitude et je veux partager avec vous dix demandes que je fais au nom de Dieu pour affronter le monde à venir avec espérance. »

1« Au nom de Dieu je demande à ce qu’on arrête la folie de la guerre »

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« Faisons taire les armes ! », s’était écrié le pape François lors de la prière de l’Angelus, prononcée avec émotion le dimanche 27 février 2022 depuis la fenêtre du Palais apostolique, quelques jours après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Il avait condamné ceux qui se fient à « la logique diabolique et perverse des armes, […] la plus éloignée de la volonté de Dieu ». Disant son inquiétude quant au sort des civils, il a lancé un appel à ouvrir des corridors humanitaires pour ces derniers. Ces gens ordinaires, s’est-il indigné, sont « les vraies victimes » et portent « sur leurs dos les folies de la guerre ». 

Dans sa bénédiction Urbi et Orbi de Pâques 2022, le Pape a également regretté : « Nous avons vu trop de sang, trop de violence. Nos cœurs se sont remplis aussi de peur et d’angoisse, tandis qu’un grand nombre de nos frères et sœurs ont dû s’enfermer pour se défendre contre les bombes. » « Face aux signes persistants de la guerre, comme aux nombreuses et douloureuses défaites de la vie, le Christ, vainqueur du péché, de la peur et de la mort, exhorte à ne pas s’abandonner au mal et à la violence », a-t-il ensuite insisté. « Laissons-nous vaincre par la paix du Christ ! La paix est possible, la paix est un devoir, la paix est la responsabilité première de tous ! »

2« Au nom de Dieu je demande à ce que soit éradiqué la culture de mort dont est porteuse toute forme d’abus »

Comme il l’avait souligné dans sa Lettre au Peuple de Dieu, publiée le 20 août 2018, le Pape demande, dans un message datant d’octobre 2021, « d’éradiquer la culture de mort dont est porteuse toute forme d’abus, sexuel, de conscience, de pouvoir ». Appelant dans le premier chapitre de son ouvrage à « déraciner la culture de l’abus de l’Église », François demande pardon, reconnaissant : « Nous avons gravement péché ». Un seul cas d’abus « est déjà une réalité monstrueuse en soi », reprend-t-il.

3« Au nom de Dieu je demande à ce que nous protégions la maison commune »

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Auteur de l’encyclique Laudato Si’ sur la protection de notre maison commune, le pape François renouvelle ici son inquiétude – et son appel – à prendre soin de notre planète. Rappelant que l’environnement est un bien commun que l’homme reçoit comme propriété transitoire, il revient également sur la notion de péché contre la nature. « Nous devrons franchir le pas d’introduire le péché contre l’écologie dans le Catéchisme « , déclare François. Il critique également la « gloutonnerie des ressources naturelles », mais aussi la tendance à « se perdre dans les bavardages » ou les grands discours au niveau international. « Le moment d’agir, c’est aujourd’hui, pas demain », assène-t-il.

4« Au nom de Dieu, je demande une communication qui combat les fake news et évite les discours de haine »

SOURCE

Les nouvelles frontières missionnaires dont parle l’Évangile sont « désormais numériques », écrit le Pape, qui encourage la présence de l’Église sur les réseaux sociaux. Pas question ici de « remplacer la messe par une diffusion en direct de “Tiktok” ou faire des “mèmes” de nos martyrs pour les diffuser sur le réseau », explique-t-il insistant sur le fait que les tendances « ne peuvent remplacer le contact humain ». Mais « au nom de Dieu », le Pape demande à ce que chacun ouvre pour « une communication qui combat les “fake news” et évite les discours de haine ». Il pointe du doigt des « trolls » anonymes d’Internet, des utilisateurs « fantômes » qui travaillent pour influencer et manipuler l’opinion. Défenseur du « droit au changement, à la réparation et à la conversion », François s’oppose également à la « pensée unique » qui veut nier ou réécrire l’histoire, prétendant « juger les erreurs du passé le journal du jour en main ». 

5« Au nom de Dieu, je demande une politique au service du bien commun »

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Le pape François adresse ici un message tout spécifique aux politiques en les exhortant à ne pas tomber dans la corruption. Il va même plus loin en suggérant que s’il n’est « pas illégal pour un être humain d’être attiré par l’argent, par les voyages en première classe », un homme politique doit néanmoins vivre avec « sobriété » et « austérité ».  Premier principe de la doctrine sociale de l’Église, le bien commun est l’affaire de chacun, bien sûr, mais prend une dimension particulière pour les femmes et les hommes investis en politique. « Qui gouverne doit aimer son peuple, car un gouvernant qui n’aime pas, ne peut pas gouverner : au maximum il pourra discipliner, mettre un peu d’ordre, mais pas gouverner », avait-il déjà expliqué par le passé.

6« Au nom de Dieu, je demande à ce que nos portes et nos cœurs soient ouverts aux réfugiés et aux migrants »

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« Je ne vous ai jamais oublié », écrit le Pape dans un chapitre dédié aux migrants et aux réfugiés. Il estime que la « conscience » des pays développés « devrait tenir compte de chaque vie perdue d’un frère, d’une sœur qui traverse le désert, l’océan » dans l’espérance d’une vie meilleure. Depuis le début de son pontificat, le pape François n’a cessé d’œuvrer pour construire des ponts et bâtir une société plus fraternelle. À l’occasion de la messe de canonisation début octobre 2022 des bienheureux Artemide Zatti, laïc salésien argentin infirmier, et Jean-Baptiste Scalabrini, évêque italien qui fonda une congrégation en charge des personnes migrantes, François a déclaré l’exclusion des migrants « criminelle ». Et d’insister : « L’exclusion des migrants est immonde ; c’est un péché ; c’est criminel […]. Nous les renvoyons plus loin, dans des camps, où ils sont exploités et vendus comme des esclaves. » Il a alors posé la question aux milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre : « Ceux qui sont en capacité d’entrer, les recevons-nous comme des frères ou les rejetons-nous ? »

7« Au nom de Dieu, je demande que la participation des femmes dans la société soit promue et encouragée »

CONFIDENCE

Le pape François rappelle ici que la réussite professionnelle et la maternité ne sont pas des « projets incompatibles » pour une femme, bien au contraire. Faisant mémoire de « toutes les femmes tuées pour le simple fait d’être des femmes » ou considérées comme des « citoyennes de seconde zone », il assure dans son ouvrage : « Notre monde a besoin de plus de femmes dirigeantes. » Des propos qu’il ne tient pas pour la première fois, le Pape s’étant exprimé à de nombreuses reprises sur « le génie féminin » et la nécessité de laisser plus de place aux femmes dans la société. « Si nous rêvons d’un futur de paix, il faut donner plus d’espace aux femmes », avait-il par exemple déclaré en mars 2019.

8« Au nom de Dieu, je demande à ce que la croissance des pays pauvres soit soutenue »

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Dans un système économique « malade » et « insoutenable », qui « tue et exclut », François dénonce la théorie du ruissellement sur les profits des pays les plus riches dont les pays les plus pauvres doivent attendre des « gouttes » de charité. « Que nous est-il arrivé, en tant qu’humanité, pour ne pas commencer chaque jour à nous demander comment inclure, nourrir, soigner et vêtir les plus petits de la société, au lieu de les exclure ? »

9« Au nom de Dieu, je demande à ce que l’accès à la santé soit universalisé »

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Consacrant un chapitre au « droit à la santé pour tous », le Pape défend résolument l’accessibilité pour tous des vaccins contre le Covid-19. Dans son intention de prière du mois d’avril 2022, le pape François avait ainsi appelé les croyants à prier pour le personnel de santé. « Un bon service de santé, accessible à tous, est une priorité », a-t-il déclaré. La pandémie, souligne François, a mis en évidence le manque d’accès « à un système de santé publique satisfaisant » dans les pays les plus pauvres. Ces derniers, déplore-t-il, « n’ont pas la possibilité d’accéder aux traitements nécessaires pour soigner les nombreuses maladies dont ils continuent à souffrir ». Le chef de l’Église catholique y voit « le résultat d’une mauvaise gestion des ressources et d’un manque d’engagement politique sérieux ». Et de demander aux dirigeants « de tous les pays du monde de ne pas oublier qu’un bon service de santé, accessible à tous, est une priorité ».

10« Au nom de Dieu, je demande que son nom ne soit pas utilisé pour fomenter des guerres »

WEB DAESH FIGHTERS TERRORIST FLAG © Day Donaldson CC Flickr

Dans le dernier chapitre de son ouvrage, le pape François exhorte les religions à s’unir « dans la condamnation unanime de toute tentative d’utiliser le nom du Tout-Puissant pour justifier tout type de violence ou d’agression ». « Personne ne pense à prendre Dieu comme bouclier lors de la planification et de l’exécution d’actes de violence et d’abus », a-t-il déclaré. Car « la violence au nom de Dieu est une trahison de la religion ». 

Reconnaissant volontiers qu’il n’existe pas une « formule magique » permettant de mettre fin à toutes les injustices et les violences, certaines « attitudes envers la vie » peuvent aider. Ainsi, « celui qui n’a pas d’espoir ne va nulle part ». Et de conclure : « Contrairement à l’optimisme, l’espoir ne trahit jamais. » 

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diplomatieÉcologieGuerreMigrantPape FrançoisPolitique
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